Né sous le crayon du talentueux Paul Bracq dans un contexte de maîtrise des coûts chez la firme à l’étoile, le nouveau cabriolet SL (code R113) avait la lourde tâche de succéder aux très réussis roadsters 300 SL et 190 SL. Proposé tout d’abord en version 230 SL reprenant le 6 cylindres 150 chevaux de la berline 220 SE, puis en 250 SL, le nouveau venu reçoit dès sa présentation un accueil des plus favorables.
Motorisée dans sa version la plus puissante 280 SL par un six cylindres en ligne 2,8 litres de cylindrée équipant déjà la berline 280 SE (W108), la Pagode développait 170 chevaux pour des performances tout à fait remarquables : ainsi, beaucoup de propriétaires louaient ses capacités de grande routière.
Le surnom de Pagode qui fut donné à cette génération de roadsters provient bien sûr de son hard-top, au toit évasé rappelant les fameux temples bouddhistes. Mais au-delà de cette singularité esthétique, l'adoption de ce profil haut permet tout à la fois une habitabilité plus qu'appréciable, une excellente visibilité périphérique et une grande luminosité dans l’habitacle grâce aux montants très fins.
La 280 SL qui nous intéresse ici a été l’objet d’une véritable histoire d’amour familiale : acheté neuf à Paris en 1970, ce cabriolet de couleur beige ‘Tunis’ et à l’intérieur en cuir marron a tout au long de sa vie été choyé par les différents membres de la famille Giudicelli.
La Pagode de la famille Giudicelli n’a toutefois pas eu le temps de s’habituer à la grisaille parisienne, puisqu’elle a passé la majeure partie de son existence à arpenter les routes ensoleillées et tortueuses de la Côte d’Azur, comme en témoigne d'ailleurs son immatriculation dans les Bouches-du-Rhône.
Récemment importé en Angleterre, cet aguichant modèle affiche 95 900 kilomètres au compteur, et sa carrosserie comme son intérieur sont en très bel état. Les documents d’origine ainsi qu’un dossier de factures comprenant notamment celle d’achat de la voiture en 1970 seront bien sûr fournis à l’acquéreur. Petite précision qui a son importance : cette 280 SL est équipée d’une boîte de vitesses manuelle, sans doute un modèle à quatre rapports et non la très rare boîte ZF optionnelle à cinq vitesses (Classic Car Auction ne précise rien à ce sujet)...
Cet exemplaire est estimé entre 50 et 55 000 livres sterling, soit entre 58 et 64 000 de nos euros (hors frais d’adjudication). Une somme coquette, certes, mais néanmoins raisonnable si l’on considère que la cote de ce modèle frôle parfois les 100 000 euros pour un très bel exemplaire.
Alors si l’envie vous prend de devenir à votre tour le 'gardien du temple', ou plus simplement si vous souhaitez rouler cheveux au vent dans une telle auto, rendez-vous au parc des expositions du Warwickshire le 10 juin prochain, date à laquelle la belle allemande passera sous le marteau…
Source : Classic Car Auction
Illustrations : Classic Car Auction