Ce n'est pas quelque chose qui arrive très souvent, mais parfois une voiture est plus qu'une simple voiture. Il y a un moment où tout cet assemblage de pièces devient un morceau d'histoire, un témoignage du parcours accompli par un individu. Cette Mercedes-Benz 300 SL Roadster de 1958 a été offerte au légendaire coureur Juan Manuel Fangio comme cadeau de retraite de Mercedes-Benz, pour laquelle il a remporté ses deuxième et troisième championnats du monde de Formule 1, en 1954 (après un début de saison avec Maserati) et en 1955.
La synthèse de l'excellence des années 50
À la fin des années 1950, il n'y avait pas de meilleur pilote de course que Fangio, et la 300 SL était une voiture de sport aux performances stratosphériques pour l'époque, il était donc logique que les deux aient réussi à se trouver. Après sa retraite, Fangio a beaucoup utilisé la 300 SL, la conduisant à travers l'Amérique du Sud et l'Europe, accumulant plus de 70 000 kilomètres au compteur entre 1958 et 1986. Au milieu des années 1980, le Museo Fangio a été achevé dans sa ville natale de Balcarce, en Argentine et sa 300SL a fini par y trôner.
En raison de son passage dans un musée, il s'agit de l'un des 300 SL Roadsters les plus originaux du marché, et il reste complètement inchangé depuis ses pérégrinations entre les mains d’El Maestro. Les deux, la voiture et l'homme, ont été inextricablement liés pendant des années, et voici votre chance d'être le deuxième propriétaire et conducteur de la voiture.
Succès supérieur au coupé
En 1954, au Salon de New York, l'importateur de voitures de luxe et de sport européennes, Max Hoffman, présente deux nouvelles Mercedes de sport : la 190 SL et la 300 SL de route. Celle-ci est une adaptation à usage routier de la 300 SL de compétition qui se caractérise par ses fameuses portes "papillon". Mercedes-Benz en écoule quand même 1 400 exemplaires en quatre ans, mais confronté à une baisse de la demande en 1956, le constructeur cède encore aux pressions américaines et en propose une version décapotable, le Roadster, présenté à Genève en mars 1957. Sa particularité la plus visible réside dans l'adoption de portes conventionnelles grâce à une modification du châssis par ailleurs renforcé pour compenser l'élimination du toit.
Ce splendide cabriolet s'adresse à une clientèle plus férue de grand tourisme que de performances, mais la partie mécanique déjà raffinée a encore été améliorée. Le moteur toujours alimenté par injection directe délivre 250 chevaux et les derniers roadsters de 1962-63 recevront un bloc en aluminium et quatre freins à disque. La vitesse de pointe d'environ 230 km/h convient largement à un cabriolet grand tourisme. Ces raffinements mécaniques attirent une nouvelle clientèle et les ventes du Roadster atteindront 1858 exemplaires, soit 400 de plus que celles du coupé "papillon ". Grâce à ses qualités routières, à son agrément de conduite et à son style d'une rare élégance insensible au passage du temps, la 300 SL Roadster voit sa cote se renforcer constamment.
Bien que la voiture soit répertoriée chez RM Sotheby's, elle ne sera pas vendue lors d'une vente aux enchères typique. Il s'agira d'une vente entièrement privée, où les enchérisseurs sont encouragés à proposer un prix forfaitaire pour la voiture, et le plus offrant obtiendra la voiture. Le prix de vente final ne sera pas rendu public et il n'y aura pas de prime acheteur.
Les 300 SL Roadsters ne se vendent généralement pas autant que leurs frères papillons, mais se vendent entre un et deux millions de dollars ces derniers mois. A quel prix partira-t-elle ? Une 300 SL Roadster est partie chez Artcurial en 2018 au prix de 3,1 millions d’euros. Plus récemment, via RM Sotheby's, un modèle Roadster de 1964 est parti à 2.315 millions de dollars, tandis qu'un deuxième exemplaire de Mercedes-Benz 300 SL Gullwing de 1955, trouvait quant à lui acquéreur pour 1 710 000 $.