C'est la maison britannique Girardo and Co qui propose cette collection, estimée à 7,5 millions de dollars. John Joseph Campion est un entrepreneur américano-irlandais qui a fait fortune avec la société Showpower, qui fournit des générateurs électriques à des groupes de musique tels que les Rolling Stones, U2, Kiss et AC/DC. Campion aime bien le bruit visiblement, et pas que sur scène, puisqu'il est le propriétaire, entre autres, de 6 modèles de course Lancia aux couleurs légendaires du sponsor Martini. Voici la liste qui est désormais à vendre :
Lancia Beta Montecarlo Turbo Groupe V (1981)
Le Groupe 5, c'était un autre temps, où tous les délires étaient possibles et les règlementations plus permissives. Sous une formule Silhouette se cachaient de véritables monstres. La MonteCarlo n'échappe pas à la règle et a été le fruit de ce qui se fait de mieux dans le sport auto transalpin : Abarth à la mécanique, Pininfarina au design, Dallara au châssis ! Le 4 cylindres est gavé par un turbo KKK pour grimper à 500 chevaux, alors que la voiture ne pèse que 780 kilos ! Lancia gagne le championnat du monde des marques 1980 et 1981 en moins de 2Litres. Pilotée ici par Eddie Cheever, Michele Aboreto et Carlo Facetti, elle a terminé 8e des 24 heures du Mans 1981 et 2e dans sa catégorie.
Lancia LC1 ( 1982)
Engagée en Groupe 6, la LC1 a été conçue par Dallara et bénéficie d'une coque ultra-légère fabriquée avec les mêmes procédés que ceux utilisés en F1. Très légère, elle reprend en gros le même moteur que la Beta Monte Carlo. Le modèle vendu est le 2e exemplaire produit sur les quatre au total, son principal fait d'armes demeurant une victoire générale aux 1000 Kilomètres du Nurburgring avec Téo Fabi, Michele Alboreto et Ricardo Patrèse. Par contre, elle abandonne lors de sa participation aux 24 heures du Mans. De toute manière, l'avènement du Groupe C pousse rapidement (trop ?) Lancia à revoir sa copie pour sortir la LC2.
Lancia LC2 (1983)
Lancia se met au Groupe C. Toujours construite par Dallara, la LC2 troque l'ancien 4 cylindres par...un V8 Ferrari atmo, celui de la 308 GTBi. Adapté aux besoins de la catégorie, sa cylindrée est réduite de 3L à 2.6L et le moteur est gavé par deux turbos KKK. Résultat...800 chevaux ! Pour l'anecdote, Fiat possédait un tronçon de route adjacent à l'autoroute Turin-Savone, sur laquelle elle effectuait des essais de vitesse. La LC2 y atteindra 387 Km/h ! C'est le châssis 001 qui est à la vente, lequel a disputé les 24h du Mans 1983 aux mains, entre autres, de Jean-Claude Andruet avant de finir sa carrière dans le championnat Japonais d'Endurance en 1985.
Lancia Rally 037 Evo 2 (1984)
Conforme à la règlementation Groupe B, la Rally 037 embarque également un moteur 2,1 litres Abarth de 325 chevaux. Construit fin 1983, l'exemplaire proposé a d'abord servi de voiture de reconnaissance pour Markku Alen, puis il a été utilisé en championnat d'Italie et d'Europe des rallyes par la Scuderia Jolly Club (semi-officiel) jusqu'en 1987, passant entre les mains de pilotes comme Miki Biasion, Enrico Bertone, Dario Ceratto ou encore Gianfranco Cunico, avec plusieurs victoires à la clé.
Lancia Delta S4 (1985)
Sans doute la plus connue. La S4 fut la réponse de Lancia à Audi, qui révolutionne le rallye avec l'Audi Quattro. Alors que la 037 était une propulsion, la S4 est une intégrale, un monstre animé par un 4 cylindres turbo "double charge" (un compresseur Abarth + un turbo KKK !) développant pas moins de 550 chevaux. La S4, c'est la quintessence de l'esprit groupe B, dans toute sa démesure. C'est aussi par elle que surviendra la mort de la catégorie, après l'accident tragique de Toivonen en Corse. Le châssis 208 en vente a servi de voiture test puis, comme la 037 précédente, le modèle a connu une belle carrière en championnat d'Italie au sein de la Scuderia Jolly Club. Par la suite, cette S4 a été engagée en course de côte.
Lancia Delta HF Integrale 8V (1988)
Véritable machine à gagner du Groupe A, la Delta HF, qui succède à la 4WD, symbolise l'apogée de Lancia dans le championnat du monde des rallyes. Le modèle présenté est spécial puisqu'il a gagné sa toute première course, le rallye du Portugal 1988, aux mains de Miki Biasion. L'italien, champion du monde cette année-là, récidive avec au rallye Olympus des Etats-Unis.
Notre avis, par leblogauto.com
Les LC2 et Delta S4 devraient rafler les plus grosses mises. Cette collection, c'est un fantasme de collectionneur et un grand coup de nostalgie pour le passionné de sport automobile. Et quand on voit ce qu'est Lancia aujourd'hui, on ne peut s'empêcher de regretter ce temps béni.
Images : Girardo