TotalEnergies se désengage des stations-service en Europe

La transaction, annoncée publiquement en mars 2023 a donc mis 9 mois pour arriver à terme. TotalEnergies a finalisé mercredi 3 janvier 2024, la cession d’une partie de ses stations-service en Europe au groupe canadien de distribution, d’alimentation et de carburants Couche-Tard. Ce groupe n’est pas un inconnu puisqu’il s’était porté acquéreur du groupe Carrefour en 2021. Couche-Tard veut de longue date se renforcer en Europe et voit là une bonne manière de le faire.

Concrètement, la transaction porte sur 2 175 sites de vente au détail en Europe, dont une grosse majorité en Allemagne (1 191 sites). La Belgique avec 562 stations, mais aussi les Pays-Bas (378 sites) sont les principaux pays concernés. C’est une opération à 3,4 milliards d’euros pour TotalEnergies.

Ces sites, cela représente 100% des actifs « commerce de détail » de TotalEnergies en Allemagne et au Pays-Bas. Pour la Belgique ou le Luxembourg, Total conserve 40% du capital, mais en cède 60% à Couche-Tard. TotalEnergies continuera d’approvisionner les sites vendus pendant au moins 5 ans.

Quel intérêt pour TotalEnergies ?

Depuis le vote au Parlement Européen en février 2023, confirmant l’interdiction de vente de véhicules neufs thermiques au sein de l’Europe à partir de 2035, toute l’industrie automobile se met en ordre de bataille. Aussi, pour prévenir des pertes de revenus liés aux carburants, TotalEnergies anticipe et se désengage des stations « classiques ». On aurait pu s’attendre à voir TotalEnergies transformer peu à peu ses stations carburants en stations hybrides avec l’ajout de bornes électriques.

Sauf que les VE se rechargent principalement à domicile et que la charge en station sera, à priori, bien moindre que les pleins de carburants actuels. Le groupe a donc décidé ses coupes rases dans certains pays. Désormais, TotalEnergies va se concentrer sur « le développement des nouvelles mobilités ». Electrique et hydrogène devraient donc être au programme avec la transformation des réseaux de distribution.

Notre avis, par leblogauto.com

11 ans avant la fin théorique de la vente de véhicules thermiques neufs en Europe, TotalEnergies anticipe en vendant une partie de son réseau de distribution de carburant. Cela paraît étrange surtout quand on sait qu’en 2035, il restera encore des véhicules thermiques en circulation pour de nombreuses années, sauf bond technologique dans l’électrique d’ici-là.

Pour autant, prévoir les changements c’est vital pour un groupe comme TotalEnergies. La bascule vers la production et la distribution d’électricité a été initiée par feu Christophe de Margerie et poursuivie par Patrick Pouyané, l’actuel PDG. Pour autant, le pétrole reste un incontournable de nos vies quotidiennes, même hors carburant, et TotalEnergies n’est pas près de se désengager du pétrole.

(12 commentaires)

  1. Total nous ferais presque croire qu’il est vert !! Il se désengage des points faibles de rentabilité dictés par les actionnaires, pour mieux se concentrer sur les projets pétroliers et gaziers de yaral 2 et le sacage des forêts ougandaises par exemple ..sans compter les sables bitumineux .. j’en profite pour souhaiter une belle année aux actionnaires du groupe qui toucheront encore de beaux dividendes cette année ! Avec une consommation de 100 millions de barils par jour dans le monde, tout ne vas pas si mal finalement.

    1. Méchants actionnaires, méchante compagnie pétrolière, mais gentil tartempion qui roule au thermique. Si il est pauvre, hein, parce que si il a un peu trop d’argent, méchant aussi.
      (Et je ne défends pas certaines implantations à venir de Total, inadmissibles, mais juste le discours niveau Lutte Ouvrière).

      1. Oui, méchante compagnie pétrolière qui participe avec ses concurrents à créer une inflation artificielle générant des profits insensés, au détriment d’une partie de l’humanité.
        Apparemment, Pouyané et ses copains, ça ne les empêche pas de dormir.

        1. Achille Talon: c’est pas total qui génére l’inflation, c’est l’offre et la demande. Si la demande de pétrole s’effondre, les prix aussi

  2. un pas dans la bonne direction. mais ce sera de toute façon critiqué, comme d’habitude. ce sera trop tard, ou pas assez, ou « de la poudre aux yeux ». faire un pas, ce n’est jamais bien. tout le monde veut tout, tout de suite. mais le monde ne fonctionne pas ainsi.

  3. D’un côté il y aura de la charge à domicile (ou dans la rue en ville pour ceux qui ne pourront pas) et de l’autre, quand on sera obligé d’aller en station le temps de charge fera x6 (passe de 5 à 30mn) pour une autonomie divisée par 2 à 3 selon l’usage: Soit un besoin de squattage de biberon multiplié par entre 12 et 18 en version électrons vs carburant!
    De quoi sans doute réfléchir sur les stations en agglomération, Total-lement pas sur les grands axes…
    Cela pourrait aussi permettre de ne plus se voir mettre la pression par les gouvernements (pourtant grands gagnant et sans rien faire) pour des rabais quand les prix montent trop…

    1. tout à fait. Mais on voit qu’en Norvège ça se passe bien (certes il y a moins de chassés croisés que chez nous)

  4. total est un modèle de gestion, une des entreprises pétrolières (ça reste leur plus gros business) les mieux gérées au monde. Le réseau de distribution n’était plus rentable, la transition électrique avec les besoins énormes en borne de recharge vont plomber les comptes. Il n’y a pas de modèle économie pour la recharge rapide : tesla fabrique ses propres superchargeurs, gère son propre réseau, sans doute économiquement juste à l’équilibre. Les autres sont en déficit, bloqués par les tarifs bas au kWh des stations tesla et le cout élevé des bornes (et leur maintenance). Les besoins vont etre énormes, on en est qu’à 2% du parc roulant électrique, à terme il faudra 50x plus de bornes rapides !

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