Vers une réforme de la prime à la casse ?
La prime à la casse, ou "prime de conversion" comme il faut normalement l'appeler, est loin d'être efficace. En 2018 elle pourrait être modifiée et plusieurs pistes sont à l'étude.
La prime à la casse, ou "prime de conversion" comme il faut normalement l'appeler, est loin d'être efficace. En 2018 elle pourrait être modifiée et plusieurs pistes sont à l'étude.
C'est le journal économique Les Echos qui a sorti l'information vendredi dernier. Ainsi, Nicolas Hulot, le Ministre de l'Ecologie, planche avec ses équipes sur une nouvelle prime à la casse qui doit être prête absolument pour le budget 2018. Le but est de remplacer plus de véhicules polluants par d'autres, moins polluants.
Selon le journal, sur les 34 000 primes prévues pour l'achat d'un véhicule essence euro 5 contre la mise au rebut d'un diesel, seules 4 demandes ont été faites en 2016. La prime de 500 euros n'a pas fait recette. Pas plus que celle de 1000 euros pour l'achat d'un essence euro 6 et la mise à la casse d'un diesel. En effet, là, ce sont 21 demandes qui ont été faites.
Les primes sont inefficaces car les propriétaires de "vieux" véhicules diesel n'ont pas forcément les moyens d'acheter un véhicule plus récent, même d'occasion. Et ce ne sont pas 500 ou 1000 euros qui font pencher la balance visiblement. Ou bien, il n'y a pas assez de communication sur ces primes.
Le Ministère cherche donc à augmenter cette prime. Les Echos évoquent deux pistes. Soit une première prime de conversion est versée à tout le monde. Une deuxième prime vient alors doubler la mise, en fonction des ressources des acheteurs. Soit, la prime n'est octroyée que sous condition de ressources.
Les contours restent à déterminer. Est-ce qu'il y aura une progressivité ? S'il n'y en a pas, la différence entre ceux qui ont droit à la prime et ceux qui n'y ont pas droit sera brutale. Comment financer cette prime ? Normalement, le système bonus-malus doit être équilibré. Ainsi, soit on renforce le malus, soit on allège les bonus (déjà très réduits). Dernière hypothèse, et peut-être la plus probable, on supprime la prime de conversion pour l'achat d'un véhicule électrique.
En effet, près de 9 300 primes de conversion ont été versées pour l'achat d'un véhicule électrique. D'un montant de 4 000 euros, cela vient compléter le bonus de 6 000 euros. Le marché électrique commençant à être mûr, l'accompagnement de l'état devrait diminuer. Une façon de trouver du budget pour financer la nouvelle prime à la casse ? La réponse devrait arriver sous peu.
En Allemagne, pour blanchir une image bien salie par le dieselgate de VW, les constructeurs ont lancé des "primes à la casse" sans l'aide de l'état. Ces gros rabais (jusqu'à 10 000 euros) commerciaux prennent le nom de prime à la casse pour des raisons de communication. Mais, à voir si en France les constructeurs profiteront de cette nouvelle prime à la casse pour faire aussi des offres promotionnelles.
En Angleterre, une prime à la casse devrait être discutée à la rentrée. De façon similaire à la France, le but est de préparer la transition vers un parc uniquement hybride ou électrique. L'Angleterre s'est fixée 2040 comme date d'interdiction des ventes de véhicules uniquement thermiques. La prime à la casse doit aider à lancer ce chamboulement, même pour les plus modestes.
Source : Les Echos
La prime à la casse, ou "prime de conversion" comme il faut normalement l'appeler, est loin d'être efficace. En 2018 elle pourrait être modifiée et plusieurs pistes sont à l'étude.
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