Le G20, entité regroupant les vingt principales économies mondiales, a fait part vendredi dans un communiqué de sa volonté de "s'éloigner des énergies fossiles" et d' "atteindre la neutralité carbone d'ici 2050".
Le groupe reprend ainsi à son compte les engagements énoncés à l'occasion de la COP28 en 2023 à Dubaï.
Il n’en demeure pas moins que cela constitue un très important défi !
Le G20 affirme notamment la volonté des pays membres, parmi lesquels des producteurs de pétrole tels que l'Arabie saoudite, le Brésil, le Mexique ou la Russie, de "s'éloigner des énergies fossiles pour les systèmes énergétiques, de manière juste, ordonnée et équitable, [et d']accélérer l'action en cette décennie cruciale, afin d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, en accord avec la science".
La déclaration a été faite après que les ministres des affaires étrangères, des finances, de l'environnement et du climat, ainsi que les gouverneurs des banques centrales, se sont réunis jeudi.
"Nous saluons et nous souscrivons pleinement aux résultats ambitieux et équilibrés de la conférence des Nations unies sur le changement climatique à Djouba (COP28)", a ajouté le groupe.
C’est la première fois qu’il reconnaît la nécessité d'abandonner à terme les énergies fossiles. Une annonce faite au lendemain de la réunion du groupe de travail du G20 consacré spécifiquement aux questions climatiques.
Le communiqué reprend tel quel la formule déjà présente dans l'accord signé par plus de 200 pays lors de la COP28, en décembre 2023.
Les derniers pourparlers ont eu lieu alors que les dirigeants financiers mondiaux se sont réunis à Washington cette semaine pour des réunions organisées par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.
La mention de cette sortie des énergies fossiles a fait l'objet de vives discussions entre les pays membres. L’expression apparaissant et disparaissant au fil des différentes versions du communiqué dans les mois qui ont précédé la réunion à Washington.
Mais le Brésil doit accueillir la COP30 en novembre prochain et souhaitait obtenir une avancée sur le sujet, en tant que titulaire de la présidence tournante du G20 cette année.
En septembre dernier plusieurs ONG s'étaient inquiétées de la possibilité de voir le G20 ne pas s'engager à sortir des énergies fossiles, estimant que l'absence d'une telle mention représenterait un "précédent inquiétant".
Fin septembre, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres avait de son côté appelé le G20 à prendre des mesures ambitieuses pour lutter contre le réchauffement climatique, citant notamment la nécessité de sortir des énergies fossiles.
Jeudi, Antonio Guterres, a déclaré que l'humanité "paye un terrible prix" pour l'inaction sur le réchauffement climatique. Estimant que les riches économies du G20 devaient faire preuve d'une plus grande ambition lors du prochain cycle d'engagements pour le climat, connus sous le nom de CND, qui sont attendus au début de 2025.
Un nouveau rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement indique que la prochaine décennie est cruciale dans la lutte contre le changement climatique.
Le texte de la COP28 avait lui-même fait l'objet de vives discussions avant d'être finalement adopté avec la mention concernant la sortie des énergies fossiles. Sa reprise par le G20 intervient quelques semaines avant la tenue de la COP29, à Bakou (Azerbaïdjan), qui sera largement consacrée au financement de la lutte contre le réchauffement climatique.
Les discussions portent en particulier sur l'aide nécessaire à apporter par les économies avancées à aux pays en développement pour qu'ils puissent faire face aux conséquences du réchauffement climatique.
En décembre 2023, défendant becs et ongles les intérêts des pays enrichis via la manne pétrolière, le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait demandé "en urgence" aux 23 pays membres ou associés du cartel de "rejeter proactivement" tout accord ciblant les énergies fossiles dans les négociations climatiques qui se déroulaient alors à Dubaï dans le cadre de la COP28.
"Bien que les pays membres" et leurs associés "prennent au sérieux le changement climatique (...), il serait inacceptable que des campagnes aux motivations politiques mettent en danger la prospérité et l'avenir de nos peuples", avait averti par ailleurs le courrier.
La lettre était adressée aux 13 membres de l'Opep, dont l'Irak, l'Iran, les Emirats arabes unies, pays présidant la conférence climatique des Nations unis 2023, et l'Arabie saoudite, alors vent debout pour s'opposer à la sortie des énergies fossiles.
Le courrier s’adressait également aux dix pays partenaires de l’Opep, comme le Mexique, l'Azerbaïdjan, la Russie ou la Malaisie, tous présents à Dubaï.
Le communiqué du G20 constitue donc un revirement et une première !
Sources : AFP, G20
Le G20, entité regroupant les vingt principales économies mondiales, a fait part vendredi dans un communiqué de sa volonté de "s'éloigner des énergies fossiles" et d' "atteindre la neutralité carbone d'ici 2050".
Le groupe reprend ainsi à son compte les engagements énoncés à l'occasion de la COP28 en 2023 à Dubaï.
Le texte de la COP28 avait lui-même fait l'objet de vives discussions avant d'être finalement adopté avec la mention concernant la sortie des énergies fossiles. Sa reprise par le G20 intervient quelques semaines avant la tenue de la COP29, à Bakou (Azerbaïdjan), qui sera largement consacrée au financement de la lutte contre le réchauffement climatique.
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