Selon le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, aucun nouveau projet de taxe flottante n'est dans les tuyaux. Un dossier particulièrement chaud, à quelques heures des manifestations du 1er mai, que les Gilets jaunes pourraient « animer » à leur manière. Or, n'oublions pas que c'est l'épineux dossier du prix des carburants qui est à l'origine du mouvement, les revendications ayant certes largement débordé par la suite.
Pas de retour d'un mécanisme de taxe flottante
Le gouvernement ne compte pas mettre en place de mécanisme pour adapter la hausse des taxes sur les carburants aux fluctuations des prix du pétrole, a ainsi indiqué mardi François de Rugy.
S'exprimant dans le cadre d'une conférence de presse à l'issue du Conseil des ministres, le ministre a calirement affirmé qu'il n'y avait « pas de nouveau projet de taxe flottante comme il y en avait en 2000 ». Argument avancé : le bilan de la mesure aurait tout « simplement » montré qu'elle « n'était pas efficace".
Mécanisme complexe et peu productif selon de Rugy
Entre 2000 et 2002, le gouvernement de Lionel Jospin avait rendu flottante la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), remplacée par la TICPE en 2007. Objectif : réduire l'augmentation des prix à la pompe.
Un mécanisme jugé toutefois « complexe », « peu lisible » et « produisant peu d'effets » si l'on en croit le ministre.
Adapter la fiscalité aux variations du prix du pétrole
En novembre dernier, face aux revendications des "gilets jaunes", remontés face à la baisse de leur pouvoir d'achat due en partie à la hausse des taxes sur les carburants, Emmanuel Macron avait proposé d'adapter leur fiscalité aux fluctuations des cours du marché pétrolier.
Le 26 février dernier, à l'occasion d'un débat avec 150 maires et élus du Grand Est à l'Élysée, le Chef de l'Etat s'est dit une nouvelle fois ouvert à une fiscalité du carburant variant selon le cours mondial du pétrole. Envisageant toutefois de recourir à un autre scénario plaidant en faveur d'une stabilisation de la fiscalité.
Emmanuel Macron avait alors estimé irréaliste de revenir à une "augmentation automatique" de la taxe carbone, à l'origine du mouvement des Gilets jaunes, compte-tenu des incertitudes sur les cours mondiaux du pétrole.
Plaidant en faveur d'un certain pragmatisme, il avait alors évoqué une possible mise en place d'une taxation variant en fonction des cours mondiaux. Objectif : amortir d'éventuelles fortes hausses à la pompe. Le chef de l'État semblait alors ouvrir la porte à une forme de "TIPP flottante".
Permettre aux Français de se libérer du pétrole
Désormais, le ministre affirme que le mot d'ordre du gouvernement est « de permettre aux Français de se libérer du pétrole".
Ces propos voient le jour alors que depuis quelques mois, les prix à la pompe sont repartis à la hausse. Rappelons que leur évolution est fonction de différents paramètres tels que le cours du baril de brut, le taux de chaneg entre euro et dollar, le niveau des stocks de produits pétroliers, et de l'ampleur de la demande. Sans oublier les taxes ….
L'avis de Leblogauto.com
Alors que le gouvernement redoute que le 1er mai soit l'occasion pour les « ultra jaunes » et autres consorts de faire de nouvelles démonstrations de violence, le ministre de la Transition écologique François de Rugy aura ainsi tenté de calmer le jeu .. à sa manière. Pas sûre que cela soit très efficace. D'autant plus que les divergences entre ses propos et ceux exprimés par Emmanuel Macron fin février donnent à l'ensemble comme un petit air de cafouillage qui n'est pas fait pour rassurer.
Sources : AFP, Reuters