Nous en avions parlé en août 2022. C'est désormais officiel. C'est la première fois qu'un pétrolier va prendre une participation aussi importante dans l'industrie automobile. Pour le moment, c'est une lettre d'intention. Selon le communiqué officiel : "l'investissement prévu d'Aramco viserait à soutenir le développement de solutions de carburants synthétiques et de technologies d'hydrogène de nouvelle génération".
Jusqu'à 20% du capital
Le pétrolier de la monarchie d'Arabie Saoudite prendra une part minoritaire qu'il reste à établir. Certains évoquent jusqu'à 20% de l'entité. Cela laissera tout de même les deux actionnaires, Renault et Geely, à part égale et toujours avec un large contrôle. La co-entreprise est appelée PWT dans le communiqué et se concentrera sur les motorisations thermiques et hybrides.
Luca de Meo, CEO de Renault Group : « Ce partenariat avec Aramco va permettre de faire passer à la vitesse supérieure l’activité de groupes motopropulseurs que nous développons avec Geely Group. Il va lui donner une longueur d'avance dans la course à la technologie thermique à très faibles émissions. L'entrée d'Aramco apporte un savoir-faire unique pour développer des innovations de rupture en matière de carburants synthétiques et d’hydrogène ».
Devenir un fournisseur mondial
Cette co-entreprise pourra produire 5 millions de transmissions et motorisations (thermiques, hybrides et hybrides rechargeables) par an. Surtout, il est précisé que rien n'empêchera la fourniture de motorisations à d'autres constructeurs.
Daniel Li, CEO du groupe Geely Holding : « Nous souhaitons la bienvenue à Aramco, qui nous rejoint dans la création d'une entreprise leader mondial dans le domaine des groupes motopropulseurs durables. L'investissement d'Aramco est une reconnaissance, par les leaders de l'industrie mondiale, des perspectives commerciales pour les groupes motopropulseurs et une vision pionnière sur les carburants à faible teneur en carbone ou sans carbone, tels que le méthanol et l'hydrogène ».
Verdir son image et préparer l'avenir
Pour Aramco, l'investissement sera "modeste" vu les énormes bénéfices de l'entreprise saoudienne. Surtout, cela va permettre de verdir un peu son image, mais aussi de préparer l'avenir. Beaucoup pensent que les moteurs thermiques hybrides qui fonctionnent avec des carburants alternatifs seront la solution et non le tout électrique forcé comme en Europe.
Mohammed Y. Al Qahtani, Aramco Executive Vice President of Downstream: « Cette lettre d'intention représente une nouvelle étape importante dans notre engagement continu dans les technologies des transports et offre une base pour soutenir la recherche et le développement d'Aramco dans le domaine de l'innovation des moteurs. Notre projet de collaboration avec Geely et Renault Group soutiendra le développement des groupes motopropulseurs dans l'ensemble de l'industrie automobile, et s’inscrit dans le cadre de nos efforts plus larges sur l'ensemble de nos opérations mondiales ».
Notre avis, par leblogauto.com
Le moteur 4 temps date de 1862 (par le Français Beau de Rochas) et 160 ans plus tard, il a encore de belles années devant lui. Surtout que l'on sait très bien faire des moteurs peu émetteurs en CO2 sans creuser toute la planète à la recherche de métaux rares ou de lithium.
En poussant les carburants à faible empreinte environnementale, Renault, Geely et Aramco réussiront-ils à faire changer d'avis l'Europe d'ici à 2035 ? Pas sûr. Mais le reste du monde roulera.