WRC : la France n’est pas au niveau (vécu)

Tranche de vie

Arrivée à Strasbourg. Le rallye a pour base le Zénith. Direction donc ce nouveau complexe avec le GPS… A moins d’un kilomètre de l’arrivée, rien n’annonce qu’une épreuve du Championnat du Monde des Rallyes a lieu… Où sont les affiches et la fête promise ?

A 300 mètres du Zénith, un minuscule panneau jaune fluo (du niveau de ceux posés pour le mariage de Stéphanie et Romain) indique l’entrée… face à une barrière fermée. Dans la bonne humeur, on fait le tour pour trouver un nouvel accès.

Beaucoup se plaignent

Dans le parc d’assistance, c’est déjà la crise de nerf. Les prix des engagements sont les plus élevés de la saison et la moindre demande supplémentaire constitue une coûteuse option. Face à ce « racket », le niveau de l’organisation est l’un des plus faibles (le plus faible ?) de la saison. Les documents transmis comportent autant de fautes et d’inexactitudes que de pages… Durant le dernier mois, les coordinateurs des équipes officielles et des meilleures équipes privés ont multiplié les échanges avec l’Alsace pour tenter des démêler ces nombreux problèmes jusqu’à en découvrir de nouveaux en arrivant sur place.

Ce matin, la grogne était en salle de presse. Les journalistes n’ont pas eu accès au shakedown (disputé au cœur de la cité Hautepierre plus connue pour sa tendance à brûler des voitures que pour être un lieu de sport mécanique). « Je n’ai jamais vu ça en Championnat du Monde », criait l’un d’eux à la responsable visiblement désemparée face à un manque flagrant de préparation. Sans oublier une panne générale d’Internet !

A l’entrée du parc d’assistance, un commissaire craque. Une vingtaine de ses pairs ont préféré quitter l’organisation que de continuer dans un tel chaos : « Et je les comprends », lâche-t-il, visiblement usé par le manque de considération, d’attention et d’organisation de ses dirigeants.

Même le parcours ne semble pas être au niveau. En quittant les fabuleuses routes de Corse, la France prenait un gros risque. Si la première journée est prometteuse avec, notamment, Grand Ballon, le reste n’est pas assez sélectif pour une épreuve du WRC. Pire, les équipages grondent après la découverte de l’installation de piquets dans les cordes !

Côté communication, le Rallye de France semble aussi loin du compte. Outre l’absence d’annonces et de publicités autour de l’épreuve, les attaques répétées des écologistes locaux montrent que l’événement ne fait pas l’unanimité. Plusieurs manifestations ont été organisées contre le rallye ces dernières semaines. L’affaire est même allé jusqu’en justice avec la demande (refusée) d’annulation de la spéciale de Grand Ballon (qui passe dans un espace de protection de biotope). Une vingtaine d’associations dénonce le caractère « anachronique » du rallye, un « non-sens écologique » dans des espaces protégés ou une « gabegie déplorable ». Et avec 4,3 millions de subventions accordées par la Région Alsace, les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, Strasbourg, Mulhouse et Haguenau, les hôteliers et restaurateurs font grise mine. Rien n’est plein alors que le promoteur avait promis 50 000 nuitées… Les Alsaciens sont là, pas les autres.

Alors que le rallye n’est pas commencé, beaucoup le jugent déjà comme un échec. Et la perspective des séances d’autographes et des cérémonies de départ et d’arrivée mal gérées font craindre le pire.

En choisissant l’Alsace, les responsables français ont tenté de jouer la seule carte « Sébastien Loeb » sans jamais former une équipe professionnelle. Les récents exemples de nouveaux rallyes arrivés au calendrier (La Pologne en particulier l’an passé et même la triste Bulgarie cette année) font de l’ombre à la faiblesse de l’organisation française.

Et dire qu’on réclame aussi un Grand Prix de F1 en France !

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