Conscient que le règlement bride le nombre de constructeurs volontaires pour participer au championnat, le rallye mondial WRC cherche à se réinventer pour 2027. Les grandes lignes sont déjà intéressantes et devraient attirer du monde.
Les voitures actuelles coûtent trop cher. Cela a éliminé des pilotes privés qui réussissaient à réunir le budget pour une demi-saison, ou une saison complète. Cela permettait même à une marque comme D-Mack, par exemple, d’aligner une voiture pour une saison. Ce coût de développement a été accentué avec le passage à l’hybride et a bloqué pas mal de constructeurs de venir en WRC.
Dans le conseil mondial du sport motorisé, la FIA a donc approuvé la première version du règlement 2027 qui durera dix années, au moins. Dix ans c’est beaucoup, mais cela assure une stabilité règlementaire pour que des constructeurs investissent dans le sport. On y apprend que la FIA prévoit une cellule de sécurité commune à tous. Sur cette cellule, on pourra alors greffer à peu près n’importe quel type de voiture : des citadines, des compactes, des SUV (argh) des berlines/sedans, des breaks, etc.
En théorie, on pourrait même avoir des « concepts » qui n’existeront pas en série. De quoi attirer des constructeurs qui ne font pas de voiture de route par exemple. Cela change radicalement de la philosophie du rallye depuis sa création. En effet, on prenait jusqu’à présent des châssis de série que l’on « coursifiait ».
Une limitation drastique des coûts
Pour éviter une nouvelle dérive des coûts (une Rally 1 c’est entre 700 000 € et plus de 1 million d’euros de coût), le coût sera capé à 345 000 €. On retombe à des niveaux que l’on n’a plus connus depuis 15 à 20 ans. Ce coût maîtrisé le sera par des composants qui devront durer dans le temps, mais aussi être plus « basiques ».
Outre le coût du véhicule lui-même, le WRC va réduire la taille des équipes. Le personnel sera limité en nombre, mais la logistique devrait aussi être revue pour en baisser le coût. Pour laisser un maximum de personnel « à la maison », le WRC promet une connectivité accrue. Cela doit permettre de laisser des ingénieurs à l’usine et de travailler à distance. Sur ces points, ce sont les pistes déjà suivies par la F1 par exemple, à une échelle de niveau plus basse niveau budget.
Outre des voitures variées dans leurs formes, le WRC veut attirer les constructeurs par les moteurs. Exit le moteur unique, et bonjour les moteurs différents. Moteurs thermiques à carburant renouvelable (déjà le cas), hybrides ou100% électriques. Ca c’est la prévision… Dans un premier temps, ce sera 100% thermique. Pour permettre cette diversité, le WRC introduirait une « équivalence de technologies », un peu comme en WEC (endurance).
Attirer de nouveaux plusieurs marques
La vision du WRC est qu’à terme, la plateforme développée pour le rallye WRC puisse être compatible pour le W2RC, alias le rally-raid. Une nouvelle façon de mutualiser les coûts pour un constructeur qui ferait les deux championnats. Oh, tiens, comme Toyota par exemple. Mais les chances de voir un Hilux en WRC sont très minces.
En tout cas, ces annonces sont très bien accueillies par ceux qui ont participé à leur élaboration, les trois constructeurs engagés actuellement. Pour rappel, Toyota milite depuis longtemps pour pouvoir réutiliser sa plateforme Yaris WRC pour la recarrosser en Subaru, avec le même moteur. Une façon d’avoir un nouvel entrant à peu de frais. Pour Malcolm Wilson (M-Sport Ford), c’est évidemment une bonne nouvelle car sa petite structure ne peut pas suivre le rythme financier de Toyota et Hundai dans le développement des voitures.
Quant à Cyril Abiteboul, pour Hyundai, il salue la durée de 10 ans minimum de stabilité qui donne une belle visibilité aux constructeurs pour s’impliquer en WRC.
Il ne reste plus qu’à appliquer ces directives et en avant Guingamp !