Le Dakar 2020 partira d’Arabie Saoudite

Le Paris-Dakar, devenu Dakar tout court, c’est une création à la fin des années 70 avec un premier départ fin 1978 pour un bivouac du premier de l’an dans le désert. Alors encore Paris-Dakar, le rallye raid acquiert très vite une belle notoriété et les « peoples » se pressent pour participer à cette épopée qui rappelles les grandes expéditions automobiles des années 1920/30. La mort de son créateur, Thierry Sabine, en 1986 ne signe pas la fin du rallye qui lui survit.

Après plusieurs éditions menacées par des attaques terroristes, au Niger ou en Mauritanie, et une annulation pour l’édition 2008, le Dakar déménage en Amérique-du-sud en 2009. La 11e édition s’est déroulée au Pérou, mais a considérablement été raccourcie. Sur fond de crise économique, les rumeurs se faisaient de plus en plus pressantes et nous relations justement que le point de chute serait sans doute l’Arabie Saoudite pour l’édition 2020 avec le retour de David Castera pour sauver l’épreuve.

Retour aux racines du Dakar ?

Après trente années à sillonner et découvrir l’Afrique et dix ans à s’émerveiller des paysages sud-américains, le plus grand rallye du monde va écrire un nouveau chapitre au sein des déserts mystérieux et profonds du Moyen Orient, en Arabie Saoudite.

Aujourd’hui, plus qu’un nouveau voyage, le Dakar offre à ses compétiteurs, l’occasion de venir se mesurer aux étendues gigantesques et vierges qui constitueront un cadre unique pour tester sa volonté, ses qualités de pilotage et ses dons pour la navigation.

Son Altesse Royale Prince Abdulaziz bin Turki AlFaisal Al Saud, Président de la Saudi Arabia General Sports Authority.

« La vision et l’orientation de nos dirigeants nous ont permis de rêver sans limite et de porter le sport à travers le Royaume sur la route du succès. Aujourd’hui, nous sommes ravis d’annoncer que le Rallye Dakar, événement mondialement connu, va se dérouler dans le Royaume d’Arabie Saoudite pour la première fois. Notre pays est passionné par le sport et notre objectif stratégique est de nourrir cet appétit à mesure que nous progressons vers la réalisation de notre Vision 2030 dont le sport est un des piliers.

En recevant le Dakar, nous souhaitons offrir une incroyable et inoubliable expérience aux pilotes qui découvriront la beauté de la nature saoudienne tout en produisant un spectacle unique pour les fans de sports mécaniques, non seulement en Arabie Saoudite mais également dans la région et dans le monde entier. »

Son Altesse Royale Prince Khalid Bin Sultan Abdullah Al Faisal, Président de la Saudi Arabian Motor Federation.

« J’ai toujours voulu participer au Dakar. Comme je n’ai pas eu la chance de satisfaire cette ambition, je participe maintenant à la réalisation d’un rêve encore plus grand, consistant à faire se dérouler le Dakar au Moyen Orient pour la première fois.

La vision et le soutien de Son Altesse Royale Prince Muhammad Bin Salman et la confiance du Président de GSA, Son Altesse Royale Prince Abdul Aziz Bin Turki Al Faisal, ont été les clés qui nous ont permis d’obtenir les droits d’organisation d’un événement d’une telle ampleur. Nous promettons aux concurrents de nouveaux challenges en dessinant des étapes dans le majestueux et mystérieux désert du « Quart Vide ». La diversité des terrains et du milieu naturel du pays, conduira les concurrents à vivre une expérience unique. »

David Castera, Directeur du Dakar.

« Depuis mes premiers souvenirs et mes premières expériences du Dakar, j’ai toujours considéré que ce rallye à part portait en lui le concept de la découverte, du voyage vers l’inconnu. En allant en Arabie Saoudite, c’est bien entendu cet aspect qui me fascine. Je suis certain que ce même sentiment va animer tous les pilotes et copilotes. Et en tant que directeur de l’événement, c’est un défi grandiose de se retrouver face à cette page blanche, avec des possibilités infinies.

Je suis déjà inspiré et heureux de devoir tracer un parcours dans une géographie aussi monumentale et propice aux itinéraires les plus audacieux. Il n’y a que l’embarras du choix. Sport, navigation, dépassement de soi, seront à l’évidence magnifiés dans ces territoires faits pour le rallye-raid. »

Pour en savoir plus, il faudra donc attendre encore 10 jours. Cependant, David Castera en dit déjà plus au micro de France Télévision >> ici <<. L’Arabie Saoudite a pour elle d’avoir des paysages très diversifiés et à même de recevoir des spéciales complètement différentes d’un jour à l’autre.

Avec David Castera aux manettes on espère que le Dakar va revenir à quelque chose de moins « ultra-professionnalisé » et de plus ouverts aux privés. Un peu comme l’est l’Africa Eco Race qui elle ne bouge pas de sa place et passe par la Mauritanie depuis 11 ans, sans souci.

De nouveaux défis…pour les sponsors

Le Dakar sait qu’il doit séduire de nouveau l’Europe qui reste son vivier de spectateurs. Avec le départ pour l’Arabie Saoudite, le rallye raid va retrouver des horaires plus « compatibles » avec l’Europe.

En revanche, la chasse aux sponsors risque de se compliquer pour les amateurs. En effet, le pays n’a pas forcément bonne presse (euphémisme) et certains pourraient rechigner à apparaître sur une voiture (moto, quad, SSV, camion) même pour une épreuve ayant potentiellement une grande audience.

Les professionnels ne devraient pas manquer ce rendez-vous du début de l’année et la venue de Fernando Alonso devrait aussi doper l’audience.

Illustration : Dakar

(21 commentaires)

  1. Merci à son altesse royale MBS pour son soutien.
    Nous comptons sur lui pour accueillir chaleureusement les concurrents, le staff et les journalistes de presse étrangers qui sauront se couper en 4 pour donner la meilleure image du royaume.

    1. et s’ils n’arrivent pas a se couper en 4, ils feront tout pour se « dissoudre » dans la culture locale. #Khashoggi

  2. Thierry et Daniel doivent se retourner dans leur tombe !!!
    Pauvre Dakar !!!
    j’espère que les équipes vont se tourner vers l’africa race !!
    comment vendre aux sponsors cette destination ! quel dommage que ces pays à la mentalité moyen ageuse aient le pétrole !!!

  3. Thibaut Emme. Le Dakar partait de Paris le 1er janvier. Le premier bivouac en Afrique était quelques jours plus tard. Les concurrents s’élançaient du Trocadéro il me semble et certains auraient sans doute battu des records au soufflé de ballon .

    1. @lataupe2B : Ah non 😉
      Le premier Dakar (édition 1979) est parti du Troca le 26 décembre mais avait déjà franchi la Méditerranée le 30 déc.
      Première étape (près de 1000 bornes) en Algérie pour descendre très vite près de Tamanrasset dans le Sahara.

      C’est l’édition d’après où le départ a été porté au 1er janvier, puis quasiment 1 semaine après.
      Thierry Sabine avait voulu ce 1er de l’an sous les étoiles du désert mais a vite compris que ca allait râler 🙂

      L’Africa Eco Race a fait 10 ans avec le 1er de l’an dans le désert avant de décaler elle aussi sous les demandes des participants pour qui le 1er en famille est quand même spécial.

    1. Toutes les femmes engagées au Dakar(je pense à Laïa Sanz en motos mais il y’en a d’autres)avec shador sous les casques ??? 😀

  4. et un bivouac séparé ? 🙂 ce qui est sur c’est qu’elle n’auront pas le droit à la bise sur le podium de départ…bon d’un autre côté elles ne perdent pas grand chose et tt mieux pour elles d’un autre côté

    1. et on aura la chance d’assister à des lapidations en « Live » ? ou bien ca sera tres « classique » ?

  5. « Après plusieurs éditions menacées par des attaques terroristes, au Niger ou en Mauritanie, et une annulation pour l’édition 2008, le Dakar déménage en Amérique-du-sud en 2009. »
    C’est bien de rappeler pourquoi le Dakar a fuit l’Afrique, cela rend leur arrivée en Arabie Saoudite encore plus cocasse.

    on a donc :
    « Son Altesse Royale Prince Abdulaziz bin Turki AlFaisal Al Saud, Président de la Saudi Arabia General Sports Authority. »
    &
    « Son Altesse Royale Prince Khalid Bin Sultan Abdullah Al Faisal, Président de la Saudi Arabian Motor Federation »
    qui se gargarisent de l’arrivée de l’épreuve sur leur sol

    Mais n’oublions pas que

    « David Castera, Directeur du Dakar. » fera le travail. Par contre lui n’a même pas le droit à un « Monsieur ».

    1. J’avoue m’être fait la même rélexion, par exemple voyons-nous un « Monsieur le Premier Ministre Édouard Philippe » ou un « Monsieur le Président de la République Emmanuel Macron » dans un article sur les 8o km/h ? Visiblement, les dirigeants saoudiens inspirent davantage de respect, tant mieux pour eux et tant pis pour les autres.

  6. C’est un titre officiel. Son Altesse Sérénissime Le Prince Albert II par exemple (ou S.A.S. Le Prince Albert II). Et il n’est pas Saoudien 🙂
    (La partie verte est le communiqué ASO in extenso)

    Titres qui sont aussi donnés pour le Premier Ministre ou le Président.
    cf. https://www.leblogauto.com/2018/12/carburants-controle-technique-annonce-dun-moratoire-de-6-mois.html
    cf. https://www.leblogauto.com/2018/04/routes-secondaires-a-80-kmh-president-macron-confirme-test-2-ans.html

  7. Ca veut dire qu’il n’y aura pas de femme journalistes, ni de journaliste homosexuel ?
    Et le dernier de la course sera lapidé ou pas ?
    Dassault aura le droit de participer avec ces rafales 4×4 ?
    Et l’arrivée elle se fera au Yemen ? il parait que c’est super beau la-bas en ce moment.

  8. Alors c’est génial !
    Le fils Kashoggi doit lui aussi trouver ca génial qu’on ait rien vu de tout cela sur le circuit de Formule E.

    Merci pour votre commentaire plein d’espoir !

    1. Vous confondez le sport auto et la politique.
      A ce moment là, on ne va plus en Italie pour Monza, le WRC de Sardaigne.
      On ne va pas en Turquie pour le WRC, ni au Mexique, ni aux USA tiens pour Austin, il n’y a pas longtemps on était en Chine, à Bahreïn et bientôt en Azerbaïdjan…
      Et on évite Monaco et son évasion fiscal, la Suisse (la Formule E par exemple), les Pays-bas, etc.

      On peut vouloir cela, un peu comme la F1 boycottait l’Afrique du Sud tout en allant dans certains pays autocratiques.
      Mais à ce moment là il faut aller au bout. Quitte à boycotter son propre pays qui vend des armes à plein de régimes et intervient militairement à l’étranger.
      M’est avis que la famille du journaliste doit s’en ficher royalement.

      1. oui, enfin l’arabie soudite c’est quand meme limite ! A monaco c’est bikini obligatoire sur les yachts…en arabie saoudite…

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