Cela fait onze ans que je suis la F1. J’ai vu passer Inoue, Deletraz, Lavaggi, Mezzacane, Yoong, Zlobine, Baumgartner, Nissany… Ils avaient quelque chose de comique, ces chicanes mobiles. Après tout, il y en a toujours eu (cf. le site F1 rejects.) On aurait pu croire qu’avec le rachat de Minardi, dernière petite équipe, c’était fini. Heureusement, Super Aguri aligna Yuji Ide…
Ide était le mauvais homme au mauvais moment. En 2006, il avait déjà 31 ans et ne faisait guère figure d’espoir. En 11 ans de monoplace, il n’a été que vice-champion de F3 Japonnaise (2000) et de formule Nippon (2005.) Son unique passage hors de l’archipel, fut une saison de F3 Française (au sein d’une structure soeur de Signature montée par Aguri Suzuki, déjà) et n’est pas restée dans les mémoires… Mais Super Aguri a besoin d’un Japonais pour satisfaire ses sponsors et Ide est le seul à être « qualifiable » pour une super-licence.
Ajoutez à cela que sa voiture fut quasiment finie à Bahreïn, qu’il n’a effectué qu’une seule séance d’essai avec celle de Sato à Silverstone et que la SA05 n’est qu’une Arrows de 2002 à peine améliorée. Bref, vous aviez le cocktail idéal pour un bide et Ide n’a pas « démérité »!
Ce tour Australien est tout simplement pathétique: Ide mettra 3’30 » pour effectuer une seule boucle et lorsque son ingénieur lui dira « try the reverse », on sait qu’on touche le fond.
http://www.youtube.com/watch?v=bCEeUbrixVs
Trois semaines plus tard, à Saint-Marin, il envoie valser Albers. La FIA trouve que la plaisanterie a assez duré et sort le carton rouge. Depuis, officielement, Ide « garde la confiance » d’Aguri Suzuki, qui lui a promis qu’il « faisait parti de l’avenir de l’écurie »…