La carrière de Jean Alesi restera à jamais une énigme pour moi. Quatrième de son premier Grand Prix en 1989 sur le circuit Paul Ricard au volant d’une modeste Tyrrell, il réussit l’année suivante l’un des plus beaux exploits de la F1 moderne. Lors du premier Grand Prix de la saison 1990 à Phoenix il se livra à un duel de toute beauté contre Ayrton Senna et termina la course à une magnifique seconde place.
Quelques semaines plus tard il réédite sa performance à Monaco, toujours derrière le brésilien. En quelques Grands Prix sa réputation est faite et tous les top teams du moment se l’arrachent. Dans un premier temps l’avignonnais signe un contrat pour la saison 1991 avec l’écurie Williams-Renault. Mais lorsqu’il apprend que la Scuderia Ferrari s’intéresse à lui pour épauler Alain Prost, son sang de sicilien ne fait qu’un tour. Après quelques tractations entre les deux écuries, Alesi se pare finalement d’une combinaison rouge à l’entame de la saison 1991 et réalise son rêve de gosse.
Je ne peux m’empêcher de penser que ce choix sera l’erreur de sa vie et que sa carrière aurait été toute autre s’il était parti chez Williams, alors en pleine progression. Vous allez me dire qu’avec le recul c’est facile à dire, d’autant plus qu’en 1990 Ferrari était largement au-dessus de Williams, et vous aurez raison. Mais avec un tel coup de volant, n’avoir gagné qu’un seul Grand Prix en 201 participations, ce n’est purement et simplement qu’un immense gachis.
De ses années Ferrari, je garde le souvenir d’occasions manquées (Spa 1991, Monza 1994, Monza 1995) mais aussi de quelques courses mémorables, la plupart du temps sous la pluie (Barcelone 1992, Suzuka 1994, Nürburgring 1995). Le reste de sa carrière ne sera qu’une lente mais inéxorable descente aux enfers jusqu’à son divorce houleux avec Alain Prost en 2001.
Pour terminer sur une note plus positive je vous propose maintenant de regarder la vidéo de son duel avec Senna à Phoenix. Les commentaires en japonais son savoureux.