Toyota s'associe à Haas

Toyota remet un pied en F1 avec Haas

Joli coup pour l’écurie américaine ! Les rumeurs étaient donc fondées. Haas réalise un travail impressionnant, surtout gràace à Niko Hulkenberg,  en occupant actuellement la 7e place au championnat des constructeurs – et avec une réelle chance d’arracher la sixième place à Racing Bulls. Mais l’équipe américaine sait que pour y parvenir de manière plus constante, elle doit faire évoluer son organisation de la manière la plus efficace et la plus rentable possible. L’arrivée de la branche sport automobile de Toyota, Toyota Gazoo Racing (TGR), aux côtés de ses partenaires Ferrari et Dallara, qui les accompagnent depuis leur création en 2016, s’inscrit dans cette démarche.

Partenariat technique et commercial

La nouvelle a été annoncée au Fuji International Speedway, fief de Toyota. Le directeur de l’équipe, Ayao Komatsu, a admis que Haas « manquait de certaines ressources et capacités matérielles ». Pour s’assurer que Haas reste compétitif au milieu de tableau de manière constante, il « recherche quelqu’un qui nous donne plus de ressources et qui possède également le matériel et le savoir-faire de ce matériel ».

Toyota dispose d’un impressionnant complexe à Cologne, en Allemagne, réputé pour sa soufflerie. Il abrite actuellement l’équipe du constructeur japonais en Championnat du monde d’endurance et la clientèle de ses activités européennes en sport automobile, qui comprenaient jusqu’à l’année dernière un programme McLaren. Le constructeur japonais réfléchit depuis un certain temps à la manière dont il pourrait renouer avec ce sport et a commencé par conclure un accord avec McLaren qui a vu le vainqueur des 24 Heures du Mans Ryo Hirawaka rejoindre son programme de développement, y compris son pool de réserve.

« Ils recherchent le savoir-faire et les compétences les plus récentes en matière de F1, dont nous disposons, mais nous ne disposons pas de leurs installations, du nombre de personnes et de leurs ressources », a déclaré Komatsu. « C’est ainsi que nous exploitons l’expertise de chacun »

Toyota n’a pas vocation à remplacer Ferrari

Cet accord avec Toyota ne remet pas en question la relation de Haas avec Ferrari, qui fournit actuellement à l’écurie une multitude de pièces, y compris le groupe motopropulseur et la boîte de vitesses, tandis que Haas dispose de sa propre installation sécurisée sur la base de l’équipe italienne à Maranello.  Haas est physiquement installé sur le campus de Maranello via un bureau d’études dans lequel collaborent des ingénieurs de l’écurie américaine et de la Scuderia. Ferrari a bien entendu posé des conditions à l’étendue de ce partenariat, car les italiens sont en compétition directe avec les japonais sur le WEC qui exploite des motorisations hybrides. Pourrait-on craindre une forme d’infltration technologique ?

« Notre partenariat avec Toyota ne remplace pas notre partenariat avec Ferrari », a-t-il déclaré. « Le partenariat Ferrari-Haas est le fondement et le restera toujours. Ce partenariat ne vise pas à le supprimer, mais à le renforcer. Ce que nous avons avec Ferrari, ce que nous obtenons de Ferrari, c’est incroyable. C’est la base de Haas F1 Team. Mais il y a des domaines dans lesquels Toyota peut nous aider en dehors de cela. Nous avons été transparents avec la direction de Ferrari dès le début de ces discussions. Il y a une compréhension claire de notre engagement avec TGR et de la manière dont nous allons protéger la propriété intellectuelle de chaque entreprise. »

Un accord qui prend effet dès Austin

Haas et Toyota débuteront immédiatement leur collaboration, à partir du Grand Prix des États-Unis lors du week-end prochain à Austin, où la marque Toyota Gazoo Racing sera clairement visible sur leurs voitures. Sur le plan commercial, il s’agit d’un accord important qui s’élève à des dizaines de millions de dollars par an.

Le duo a lancé un projet visant à construire un simulateur sur le site de Haas à Banbury, au Royaume-Uni. Actuellement, l’équipe américaine utilise le simulateur de pointe de Ferrari en Italie dans le cadre de leur accord, mais son emplacement n’a pas permis à Haas de l’utiliser autant qu’elle le souhaitait. « TGR possède l’expertise en matière de simulation, à la fois pour elle-même et en tant que projet client. Elle dispose donc du matériel et de l’expertise dans tous les aspects du fonctionnement de la simulation. Nous allons donc en tirer parti. »  Haas pourra ainsi mettre en place un tel projet beaucoup plus rapidement et à moindre coût.  Ce projet sera ensuite combiné avec un programme de tests de voitures précédentes (TPC). Ce sera la première fois que Haas aura la possibilité de faire rouler des machines vieilles de deux ans dans le cadre d’essais privés.

Toyota a tenu à souligner qu’elle n’avait actuellement aucun projet de retour à grande échelle en Formule 1. Ils n’ont pas l’intention de créer leur propre moteur, mais se concentrent uniquement sur le soutien technique pour le domaine aérodynamique et utilisent le projet pour développer les connaissances et l’expertise de leurs employés en F1 tout en trouvant un moyen d’améliorer leur talent de course japonais. « Nous n’avons pas l’intention de créer une équipe en Formule 1 », a déclaré Masaya Kaji. « Pour le moment, nous avons la meilleure option : collaborer avec Haas. »

Cependant, en concluant un accord d’une telle envergure, il est clair que Toyota a intérêt à potentiellement étendre son empreinte en Formule 1 à l’avenir. L’association avec la plus petite équipe du plateau peut poser question pour un tel géant.

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