Sauber, du Groupe C à la F1
En 1955, Mercedes se retirait subitement de la compétition automobile après le drame des 24 heures du Mans et l’accident de Pierre Levegh qui avait entraîné la mort de plus de 80 personnes. Il faudra attendre les années 80 pour voir l’étoile se réengager officiellement, en DTM et en Sport-Prototypes dans le Groupe C, en partenariat avec Sauber à partir de 1985. Les efforts sont récompensés en 1989 par une victoire au Mans et un doublé championnat pilotes/équipes, réitéré en 1990. Mais alors que le Groupe C est bientôt sur le point de décliner, Sauber a déjà fait son choix : passer en Formule 1 !
Le plan initial était que Sauber « occupe le terrain » en F1 pendant deux saisons, avant de laisser place à l’équipe usine Mercedes. Stuttgart a un plan et a placé également ses jeunes poulains du Groupe C en F1 pour leur mettre le pied à l’étrier. En 1991, Karl Wendlinger fait ses débuts chez March tandis qu’un autre poulain encore plus prometteur fait des débuts encore plus remarqués chez Jordan puis Benetton : il s’agit d’un certain Michael Schumacher, qui débute à Spa.
Un retour en catimini
Après une ultime saison d’Endurance en 1991, où les prototypes ne sont d’ailleurs plus nommés Sauber-Mercedes mais Mercedes tout court, l’écurie suisse se prépare à la F1 en 1992 en développant minutieusement la C12, mue par un moteur V10 de 3 500 cm3 développant 710 ch, conçu par la société britannique Ilmor. Ayant débuté en F1 en 1991, Ilmor est basé à Brixworth et sera à terme racheté totalement par Mercedes, qui transformera l’entité en Mercedes AMG High Performance Powertrains.
Revenons à 1992. En novembre, Mercedes révise ses plans. L’effort en compétition se concentre sur le DTM , tandis que le projet F1 est réévalué, le principe d’équipe constructeur étant peu à peu abandonné au profit d’un partenariat comme motoriste avec une équipe de pointe. Sauber se retrouve quelque peu esseulée, mais Mercedes, en compensation, offre un budget de 35 millions de marks, ainsi qu’un sticker « Concept by Mercedes », collé sur la livrée noire de la voiture.
Des débuts prometteurs, mais une nouvelle maîtresse
Sauber recrute Karl Wendlinger ainsi que le finlandais JJ Lehto. La Sauber C12 fait sensation non seulement par sa robe toute noire mais surtout ses performances. Dès le premier Grand Prix de la saison, à Kyalami, les deux monoplaces se qualifient en haut de classement, Lehto sixième et Wendlinger dixième. La course permet à l’écurie de réaliser un petit exploit, inscrire ses premiers points pour sa première participation grâce à Lehto, cinquième à l’arrivée. Les pilotes se qualifient régulièrement dans la première moitié de la grille en début de saison, mais ne recueillent que rarement le drapeau à damiers à cause d’une fiabilité précaire.
Le bilan de la saison est contrasté : les douze points acquis permettent à l’équipe de pointer à la sixième place au championnat constructeur mais le manque de développement de la monoplace en cours de saison a valu à l’équipe de subir quinze abandons pour cause mécanique.
Le potentiel est là et Sauber semble avoir bien préparé le terrain. En 1994, les Sauber ne cachent plus leurs accointances avec Mercedes. Le moteur Ilmor est officiellement rebadgé Mercedes et le logo « Concept by Mercedes » remplacé par « Powered by Mercedes ». Mais à la fin de l’année, Mercedes change de fusil d’épaule et décide de s’allier à McLaren, qui a rompu brutalement son partenariat avec Peugeot au bout d’une seule saison. Quant au poulain Schumacher, il finira par aller chez Ferrari, ne renouant avec Mercedes que lors de son retour en 2010, mais avec un bilan très contrasté.
Ah…. les fameuse Groupe C « C9 / C11 / C291 » !!!!
🙂