Sale temps pour les anciens circuits de F1. Après Jacarepagua, c’est au tour de l’A1-Ring (ex-Zeltweg), en Autriche, d’être menacé par les pelleteuses. Sauf qu’ici, ce n’est pas la faute des promoteurs, mais celle des écologistes locaux, qui considèrent que les voitures de course polluent trop.
En 1957, certains eurent l’idée d’utiliser l’aérodrome de Zeltweg comme circuit. Le tracé (en forme de « L ») n’avait aucun intérêt, mais différentes courses eurent lieu. Un unique Grand Prix de F1 y fut même organisé, en 1964 (vainqueur: Lorenzo Bandini sur Ferrari.) Ce fut d’ailleurs l’occasion des débuts en F1 de Jochen Rindt (ci-dessous), par ailleurs régional de l’étape.
En 1970, un « vrai » circuit à construit à quelques kilomètres de là, près de la ville de Spielberg. Pour autant, il garda le nom de « Zeltweg ». La F1 revient en Autriche et Jacky Ickx (Ferrari) ouvre le palmarès du Zeltweg. Tracé en plein massif de Styrie, le Zeltweg était un circuit exigeant, voir dangereux. Lors du Grand Prix 1975, Mark Donohue (Penske) sera victime d’un crash, dont il mourra le surlendemain. Ironie du sort N°1: Donohue avait annoncé sa retraite sportive fin 1973 et il l’a quitté pour piloter la F1 de son ami Roger Penske. Ironie du sort N°2: l’année suivante, à Zeltweg, John Watson, remplaçant Donohue chez Penske, donnera à l’écurie sa seule victoire en F1 (ci-dessous.)
Malgré tout, le circuit avait ses fans et Alain Prost (vainqueur en 1983, 1985 et 1986) disait qu’il aurait suffit d’agrandir les bacs-à-sable pour en faire un circuit convenable. Néanmoins, après l’édition 1987 (remporté par Mansell et la Williams-Honda), le Zeltweg quitte le calendrier.
En 1995, Hermann Tilke, un proche de Bernie Ecclestone, est chargé de moderniser le circuit. Il n’en garde que les lignes droites. Au passage, A1, le SFR Autrichien, a racheté le site; il faut donc parler « d’A1 Ring ». Alexander Wurz l’étrenne fin 1996, à bord d’une Sauber F1. L’année suivante, le Grand Prix d’Autriche revient au calendrier (vainqueur: Jacques Villeneuve sur Williams Renault.) Le seul fait marquant de la période moderne fut l’utilisation abusive de « radio Todt ». En 2001, Barrichello (Ferrari) se laisse ostensiblement doublé par son équipier Schumacher pour le gain de la 2e place. L’année suivante, Barrichello, en tête depuis le début, pile carrément sur la ligne d’arrivée pour laisser passer Schumacher (ci-dessous.) La polémique fut alors énorme. En 2003, Schumacher s’est imposé « légalement », mais l’Autriche fut retiré du calendrier, au profit de date extra-européennes.
L’Autrichien Dieter Mateschitz, patron de Red Bull, racheta le circuit, aux côté de Volkswagen. Mateschitz rêvait de faire revenir la F1 en Autriche. Il a démoli les stands et les tribunes en vue de travaux futurs. Mais les écologistes locaux ont protesté contre cette « future source de pollution ». Les travaux sont bloqués et le circuit, impraticable, est donc un gouffre financier. Mateschitz s’impatiente et Volkswagen s’est depuis retiré du projet. Alexander Wurz voulait le racheter, afin de le sauver. Le gouvernement de Styrie parle d’une reconstruction du tracé, mais pour y accueillir uniquement les championnats locaux. En attendant, rien n’est fait. Reverra-t-on des courses sur l’ex-Zeltweg?
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