Tout le monde en F1 attend beaucoup de cette évolution technique. Déjà, cela va mettre fin à 3 années consécutives de « stabilité » qui voient Mercedes dominer grâce à une voiture bien née dès 2014. En 2017, les ailerons avant devront être plus éloignés des roues avant de 6 cm, l’aileron arrière sera plus large mais aussi plus bas. Pour ce qui nous intéresse aujourd’hui, les pneumatiques, ceux-ci seront plus larges.
En marge du GP de Monaco le weekend dernier, Pirelli a dévoilé une monoplace de démonstration équipée de pneus similaires à ceux de 2017. A l’avant, les enveloppes passent de 245 à 305 mm (+25%) et à l’arrière de 325 à 405 mm (+25% également). Les pneus prendront aussi un peu d’épaisseur en passant de 66 à 67 cm de diamètre tout en restant au format 13 pouces. De bons gros boudins.
Ces changements vont accroître le grip mécanique en virage mais perturber fortement l’appui aérodynamique. En effet, la surface frontale sera plus élevée et l’éloignement de l’aileron avant devrait perturber la pénétration dans l’air (*). Les F1 devraient donc perdre en vitesse de pointe mais gagner en passage en courbe. Le gain estimé par Pirelli est d’environ 2 secondes au tour sur une majorité de circuits, jusqu’à 4 dans certains cas. Cela nous replongeraient dans l’ère des F1 ultra-rapides en virage et plus pointues et physiques à piloter.
Surface frontale plus importante, aileron arrière plus bas, cela devrait recréer en partie la zone d’aspiration derrière les voitures et favoriser les dépassements. 25 jours de tests sont prévus d’ici la mise en production des nouveaux pneus avec des monoplace d’avant 2014 (inclus) et des pneus prototypes.
(*) les ailerons avant actuels fournissent de l’appui direct mais servent surtout par leurs formes complexes à « sauter » l’obstacle des pneus avants et créer des vortex pour limiter les perturbations aérodynamiques des pneus. En éloignant l’aileron, c’est toute la forme de celui-ci qui va devoir évoluer et on devrait revenir vers plus d’appui direct.
Illustration : Pirelli