Pourtant, lors de son arrivée en F1 au début de la saison 2010, Nico Hülkenberg était présenté par Willi Weber, son manager, comme le nouveau Michael Schumacher. Fraîchement titré champion GP2 comme Rosberg ou Hamilton avant lui, il intégrait la prestigieuse équipe Williams aux côtés de l’expérimenté Barrichello. Sans faire d’étincelles mais en progressant tout au long de la saison il entre six fois dans les points et termine quatorzième du championnat avec 22 points contre 47 pour son équipier. On se souvient surtout de sa première année pour son opportuniste pole position à Interlagos. Malgré cela il est remercié par Williams qui engage Pastor Maldonado et sa lourde valise de dollars.
Il rebondit comme troisième pilote Force India en 2011 avant d’être promu titulaire l’année suivante aux côtés de Paul Di Resta. Cette saison-là il se montre particulièrement régulier en entrant à onze reprises dans les points ce qui lui permet de se classer onzième du championnat entre les deux pilotes Sauber. L’équipe helvétique réussit une très belle saison et manque de peu la victoire en Malaisie avec Sergio Pérez. Le Mexicain devient alors la coqueluche des paddocks et est engagé par McLaren pour 2013. Hülkenberg prend alors sa place dans le baquet de la Sauber.
Malheureusement la Sauber C32 n’est pas aussi performante que sa devancière et malgré quelques coups d’éclats en Italie ou en Corée, Nico Hülkenberg termine toujours la saison dans le ventre mou du classement. De surcroît, l’équipe est en proie à d’importantes difficultés financières et tarde à lui verser son salaire. En vertu d’une clause financière de son contrat, il aurait pu intégrer l’équipe Lotus en fin d’année lorsque Kimi Raïkkonën déclarait forfait pour les deux derniers Grands Prix. Hélas, Ferrari alors en lutte pour la seconde place du championnat avec Lotus décide d’empêcher ce transfert jugé dangereux en réglant la note. Hülkenberg est ainsi privé de montrer ce dont il est capable au volant d’un top team et c’est Kovalainen qui rafle la mise, sans grand succès d’ailleurs.
Faute de mieux il effectue son retour chez Force India en 2014, ayant été écarté par Lotus, une nouvelle fois au profit des dollars de Maldonado. Il y accueille Sergio Pérez qui s’est brûlé les ailes après une saison catastrophique chez McLaren. Toujours très régulier il réalise la meilleure saison de sa carrière à ce jour avec la neuvième place finale et 96 points marqués soit presque le double de son équipier. Mais ce dernier décroche un podium à Bahreïn, alors que son meilleur résultat demeure une quatrième place.
En 2015, l’équipe Force India stagne et il termine 20 points derrière Pérez au championnat. Par ailleurs, le Mexicain réussit un nouveau podium à Sotchi alors qu’un top 3 se refuse toujours à lui. Heureusement son heure de gloire viendra en juin lorsqu’il triomphe au Mans pour sa première participation aux 24 heures. C’est le côté positif de courir pour une équipe de seconde zone car un top team ne l’aurait jamais autorisé à prendre le volant de la Porsche 919 Hybrid en cours de saison.
Les années se suivent et se ressemblent pour l’Allemand qui a rempilé pour une nouvelle saison chez Force India. Sa monoplace ne semble pas plus compétitive que la précédente et il lui sera difficile de se distinguer à son volant même si Pérez a terminé troisième dimanche à Monaco. A presque 29 ans, le temps presse pour « Hulk » qui voit les jeunes loups faire des étincelles et intéresser les top teams alors que lui a tendance à se faire oublier dans l’anonymat du peloton.
Les éclosions tardives de Rosberg, Webber ou Button sont sources d’espoir pour lui mais son salut passera peut-être par d’autres horizons. Quoiqu’il en soit le garçon vaut bien plus que son maigre palmarès, c’est certain.
Crédit photo: Facebook Nico Hülkenberg