Le revenant
Né à Imola – ça ne s’invente pas – en 1955, Stefano Domenicali entre dans le monde de la F1 en rejoignant la Scuderia Ferrari en 1991. L’italien gravit alors les différentes marches du « cursus honorum » de Maranello, accédant successivement aux postes de chef du personnel du département sportif en 1995, directeur sportif en 2002 puis directeur de la Scuderia Ferrari en 2008, prenant la relève de Jean Todt. Début 2014, Domenicali sert de « fusible » après les titres ratés de 2010, 2012 et le ratage complet par Ferrari du début de l’ère hybride. Entrant ensuite dans le giron d’Audi, il est nommé à la tête de Lamborghini en 2016, tout en présidant la commission monoplace de la FIA. 6 ans après son départ amer de la Scuderia, Stefano Domenicali revient donc en F1 par la très grande porte, en prenant les rênes du sport.
« Je suis ravi de rejoindre l’organisation de Formule 1, un sport qui a toujours fait partie de ma vie », a déclaré Domenicali. «Je suis né à Imola et je vis à Monza. Je suis resté connecté au sport grâce à mon travail avec la Commission monoplace de la FIA et j’ai hâte de me connecter avec les équipes, les promoteurs, les sponsors et de nombreux partenaires de la Formule 1 alors que nous continuons à faire progresser l’entreprise (…) Les six dernières années chez Audi, puis chez Lamborghini, m’ont donné une perspective et une expérience plus larges que j’apporterai à la Formule 1.»
Carey, devoir accompli ?
Pour Chase Carey, ce fut «un honneur de diriger la Formule 1, un sport véritablement mondial avec un passé riche au cours des soixante-dix dernières années (…) Je suis fier de l’équipe qui a non seulement traversé une année 2020 extrêmement difficile, mais qui est revenue avec un but et une détermination supplémentaires dans les domaines de la durabilité, de la diversité et de l’inclusion», a-t-il ajouté.
Arrivé en 2016 dans le cadre du rachat de la F1 par Liberty Media, l’américain avait déjà expliqué ne pas vouloir s’éterniser à son poste. L’homme à la moustache peut se targuer d’un bilan plutôt positif et bien rempli, avec l’aboutissement des nouveaux Accords Concorde, la mise en place du plafond budgétaire et le développement substantiel de la F1 sur Internet et les plate-formes numériques, qui étaient jusque là le gros talon d’Achille de la F1 « ecclestonienne ».
Un programme bien rempli
La nomination de Domenicali est importante, replaçant un Européen et un fin connaisseur du milieu à sa tête. Comme ce fut le cas lors de l’accession de Jean Todt à la tête de la FIA, le passé en rouge de l’italien a suscité quelques réactions (théories du complot ?) sur d’éventuelles connivences avec le cheval cabré. Balivernes répondent la plupart des observateurs et des directeurs d’écurie, qui avaient surtout posé comme conditions de ne pas nommer quelqu’un ayant dirigé une équipe de F1 sur les deux dernières années pour éviter des conflits d’intérêts. Cela avait donc écarté d’office les candidatures potentielles d’un Toto Wolff ou d’un Christian Horner. Domenicali n’est pas sulfureux et jouit d’une excellente réputation, loué pour sa diplomatie et son calme. Une vertu de bon aloi alors que le paddock a été traversé ces derniers mois par de vives tensions et polémiques, sur fond d’accord secret Ferrari/FIA, d’affaire Racing Point ou de querelles d’épiciers sur les budgets et les Accords Concorde. A moins que la F1 ait besoin davantage d’une forte tête pour régenter ce panier de crabes ?
Les dossiers qui l’attendent sont nombreux, avec l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation technique en 2022, l’introduction du plafond budgétaire et des handicaps de développement, l’arrivée potentielle de nouvelles écuries (avec un ticket d’entrée salé) et les débats sur l’évolution de la législation sportive. Les impératifs du spectacle et le resserrement des performances pour accroître la compétition seront sur la table – en tandem avec le directeur sportif de la F1 Ross Brawn (lui aussi ancien rouge), en essayant de conserver l’ADN de la F1 tout en évitant une « américanisation » de la F1, qui fut en partie reprochée aux décideurs de Liberty Media.
Source : F1
« le passé en rouge de l’italien a suscité quelques réactions (théories du complot ?) sur d’éventuelles connivences avec le cheval cabré. »
Jean Todt aussi est un ancien de la Scuderia, ainsi que Ross Brawn. Est-ce que pour autant, Ferrari a été favorisée plus que les autres? De plus, si j’ai bonne mémoire, il avait été viré de l’équipe.
Todt a été directeur de Ferrari. Il est devenu ensuite président de la FIA
Domenicali a pris la suite, et il devient président de la F1
dans quelques années, il deviendra quoi, Binotto, l’homme qui a transformé l’or en plomb