GP de France : plan anti-bouchons pour ne pas répéter 2018

2018 avait poussé le bouchon trop loin

Si l’accueil dans l’enceinte du circuit avait été globalement à la hauteur, les conditions de circulation et la gestion des parkings furent désastreuses l’an dernier.

On le sait, l’accès au circuit du Castellet n’a jamais été facile : situé dans l’arrière-pays ouest-varois entre Marseille et Toulon, dans la zone enclavée et en hauteur du plateau du Camp, le Paul Ricard n’est desservi directement ni par une autoroute ni par une voie ferrée. L’aérodrome évidemment n’est destiné qu’aux avions privés et d’affaires…Plusieurs départementales convergent vers le site mais peuvent très rapidement saturer, surtout au niveau de la commune de Cuges-les-Pins (en provenance de Marseille), à proximité de laquelle se trouve aussi un parc d’attractions, et du rond point du plateau du Camp.

C’est ce qui s’était produit l’an dernier, avec des spectateurs bloqués dans des embouteillages monstres de plusieurs kilomètres, ayant mis 6 à 7 heures pour atteindre le circuit le vendredi (d’où des tribunes quasiment vides une grande partie de la journée). Même des pilotes comme Grosjean et Vettel avaient eu du mal à rejoindre le circuit et s’étaient accrochés verbalement avec des forces de l’ordre ! Le dimanche soir, le chaos s’était répété: les organisateurs avaient prévu deux salves de départ réparties entre la fin du GP et la fin du concert de David Guetta, mais la pluie avait chamboulé les plans en incitant la majeure partie du public à anticiper leur départ. Ainsi, les parkings avaient été totalement engorgés et beaucoup de spectateurs avaient mis plusieurs heures pour quitter le site le dimanche soir, sous la pluie et quasiment sans la moindre information !

La gestion des parkings avait été également hasardeuse : aménagés dans d’immenses espaces boisés (à la hâte ?) où les sens de circulation et les espaces de stationnement n’étaient pas forcément très visibles, les parkings payants n’avait pas été soumis à des contrôles rigoureux aux entrées (sympa pour ceux qui avaient payé 15€ la journée) et les automobilistes avaient été dirigés vers les parkings sans réelle logique. Ainsi, certains s’étaient retrouvés garés dans des parkings situés à l’autre bout de la zone sur laquelle ils avaient leurs places en tribunes !

Sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnes, ulcérées, avaient fustigé l’organisation du grand prix et annoncé qu’on ne les y prendraient plus ! Il faut dire que les promoteurs avaient poussé l’art de la méthode Coué et de l’autosatisfaction de manière trop appuyée dans les médias… Des recours en justice avaient même été envisagés.

Plan Mobilité : mission fluidité

De ce constat, les organisateurs ont voulu « prendre le taureau par les cornes », selon le président du GP de France, Gilles Dufeigneux. « Après 7 mois de travail, nous voulions faire le diagnostic le plus précis possible et faire des propositions pour améliorer l’expérience F1 pour nos clients« , explique-t-il

« L’objectif est de diminuer d’un tiers le nombre de véhicules accédant directement au circuit, soit plus de 10.000« 

Les organisateurs affichent leur volonté de tirer les leçons de 2018, et ont axé leur réflexion sur 4 points majeurs :

-mettre en adéquation le nombre de véhicules et la capacité routière

-refonder l’organisation des zones de stationnement

-utiliser de nouveaux axes et faire des aménagements routiers

-renseigner et informer le public (logique non ?)

Les parkings avoisinant le circuit seront gratuits mais surtout des parkings « relais », situés à proximité des sorties d’autoroute du Castellet de la Ciotat, seront créés pour un total de 4600 places.  Depuis ces parkings intermédiaires, des navettes gratuites assureront la liaison finale avec le Paul Ricard. Cette mesure doit à priori diminuer de 5000 le flux de véhicules vers le circuit.

• Un parking dédié aux deux roues est également prévu, ainsi que l’augmentation de la capacité d’accueil du camping. Sur le site du circuit, le stationnement dépendra enfin de l’itinéraire de provenance des spectateurs pour limiter les déplacements in-situ.

• Afin de favoriser le covoiturage, une voie de circulation et un parking dédiés seront instaurés pour les véhicules transportant au moins 5 personnes et une des départementales sera en sens unique pour faciliter les sorties.

• Au départ des gares et aéroports de Marseille, Toulon et Nice, les navettes payantes sont reconduites mais doublées. Les organisateurs prévoient aussi de demander à l’État l’interdiction des marchés et la fermeture des écoles des communes proches du circuit le vendredi, et veulent discuter avec les entreprises basées sur la zone industrielle de Signes pour aménager les emplois du temps des personnels.

• Enfin, pour répondre à l’un des principaux reproches faits par le public en 2018, l’information au public sera améliorée par une signalétique accrue et la mise à disposition d’une application de suivi de trafic en temps réel.

L’avis du blogauto.com

Les mesures annoncées vont visiblement dans le bon sens, sachant qu’il n’y a pas de recette miracle: le circuit sera toujours dépendant de son environnement, avec la proximité du parc naturel de la Sainte-Baume qui limite les aménagements, et des infrastructures routières pas forcément adaptées. Cependant, les graves lacunes constatées en 2018 dans la gestion des flux et des parkings ne doivent pas se reproduire, car c’est la crédibilité (et la rentabilité) du grand prix qui est en jeu. Reste à savoir si le public sera prêt à jouer le jeu, après les frustrations de l’an dernier.

(9 commentaires)

  1. Comment on peut diminuer de 5000 véhicules en faisant un parking de 4600 places et ajoutant des navettes? Ils prévoient 400 véhicules (+ le nombre de navettes) de garés à l’arrache sur le bords des routes pour améliorer la circulation? ^^

    1. Parce qu’il y a 400 places répartis dans des parkings à proximité et déjà existants peut-être 🙂
      En les mettant gratuits, on incite 400 véhicules à y stationner.
      On rajoute les 4600 et hop 5000 véhicules en moins.

  2. Ah oui effectivement, l’article parle de parking existant qui deviendront gratuit avant de parler de création de 4600 places. Je n’avais pas compris ça comme ça. 🙂

  3. On est bien mieux devant la tv 🙂 surtout si c’est pour rester à une place avec bien évidement interdiction de rentrer de le paddock…dehors les gueux 🙂

    Allez voir les Le Mans Series, le blancpain, c’est bien plus sympa, ça dure plus longtemps, ça fait plus de bruit que les f1 (et en plus c’est des sons différents selon les voitures et les moteurs) et on peut aller partout et vraiment découvrir le sport auto ! et, pour certains, voir des pilotes qui aurait leur place en F1 🙂

  4. L accès sera toujours problématique car rien n à changé au niveau des infrastructures routières.Ce grand prix est une escroquerie …remboursez nous 2018 ! Cette année c est Monaco l endroit y est magique et l organisation accès top ..et franchement pas plus cher …

  5. « favoriser le covoiturage, …pour les véhicules transportant au moins 5 personnes »
    Et pourquoi pas , au moins 10 personnes ?
    Ils sont vraiment ridicules

    1. Peut-être parce que les voitures qui sont homologuées pour 5 personnes sont largement plus nombreuses que celle pour 10 ? 😉

  6. déjà faire un grand prix de France dans un endroit pareil il faut être un peu con, aucun échappatoire, une seule voie d’accès, j’ai participé à 17 grand prix à Magny cours en tant coordinateur de la circulation et de la sécurisation du site avec + 600 gendarmes, jamais je n’ai eu ce problème là, des petits points noirs il y en a bien sur, car 25000 voitures à évacuer en 3 heures, c’est pas facile, mais là il n’y a aucune organisation de la part des gens qui s’occupe de la circulation, on se foutait de la gueule de Magny cours à l’époque, pas de route, pas d’hôtels, surtout n’appartient pas à Mr ECCLESTON, donc pas rentable pour les organisateurs et maintenant c’est vrai on est beaucoup mieux dans la pampa??? Mais si vous avez besoin de conseil demandez moi. à bon entendeur

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