Le typhon promis n’arrivant pas, la course se déroule sur le sec. Vettel réussissait parfaitement son départ et Grosjean également qui passait Hamilton pour la seconde position. Felipe Massa au contraire ne commençait pas très bien, partant en tête-à-queue au milieu de la meute de furieux au virage trois et manquant de peu d’embarquer Fernando Alonso, également agressé par Button qui abîmait son aileron avant sur la Ferrari du pilote espagnol. Alors que Vettel s’échappait graduellement, ouvrant un écart de 3 secondes après 5 tours, quelques dépassements en milieu de peloton animaient un peu la course : Webber passait Perez, Raikkonen passait Alonso pour la sixième position. La première vague de changements de pneus commençait au dixième tour, sans souci particulier pour les premiers bien qu’à la faveur des arrêts Hamilton se rapprochait dangereusement de Grosjean sans pouvoir le passer avant que le pilote français ne reprenne un peu de champ. On remarquait pour la première fois de l’après-midi la Sauber de Hulkenberg qu’Alonso n’arrivait pas à passer. Ce ne serait pas la dernière fois que l’Allemand fera parler de lui… Au 27ème tour, Paul di Resta poursuivait sa mauvaise passe en terminant un tête à queue dans les barrières et abandonnant. Mark Webber lui continuait sa remontée en doublant Alonso pour la 5ème place et Nico Rosberg, revenu dans le sillage de son coéquipier Lewis Hamilton, le passait sous DRS. Au freinage suivant, l’avant de la Mercedes de l’Allemand s’allumait comme un feu d’artifice, l’aileron avant détaché frottant sur la piste… Nico devait repasser au stand pour changer le nez de sa voiture.
La course, jusque là assez calme, devenait frénétique au 31ème tour lorsque Sergio Perez déchappait brutalement dans la ligne droite, conséquence d’un gros freinage bloqué au virage précédent. Le pauvre Webber y ramassait une crevaison et devait s’arrêter pour changer de pneus juste avant que le Safety car n’entre en piste. Il sera dit que la malchance n’épargnera pas l’Australien jusqu’au bout de sa carrière en F1… d’autant qu’au redépart Sutil perdait sa Force India au freinage du virage trois et venait percuter Webber en marche arrière, crevant un radiateur d’huile qui allumait un incendie violent sur la Red Bull. Webber, descendu calmement de sa voiture en flammes, observait le sinistre avec déception alors qu’à la surprise générale, y compris de Charlie Whiting, les organisateurs coréens envoyaient en piste une Jeep Cherokee d’intervention définitivement pas raccord avec les voitures de piste que Mercedes paye une fortune pour fournir en exclusivité. Nouveau safety car, qui s’effaçait au tour 41. Sebastian Vettel se dégageait à nouveau de Grosjean passé quelques instants plus tard par son coéquipier Raikkonen. Derrière Hulkenberg, toujours à une superbe quatrième place, Hamilton faisait de son mieux pour retenir un Alonso de plus en plus pressant.
Plus loin dans le peloton, une bagarre serrée spéciale Amérique du Sud impliquait Maldonado, Perez, Guttierez et Massa et se terminait au bénéfice du pilote Ferrari sans que ne vole la moindre écharde de fibre de carbone ! Etonnant quand on connaît les lascars. Grosjean ne pouvait revenir sur Raikonnen malgré les fermes encouragements d’Eric Boullier à la radio, et Vettel, s’ennuyant un peu, se mettait en quête du record du tour qu’il obtenait à deux tours de l’arrivée avant de se faire rembarrer par Christian Horner qui s’inquiétait pour les pneus du pilote allemand. Les derniers tours étaient animés par les effort désespérés mais sans succès d’Hamilton pour reprendre la quatrième position à un superbe Nico Hulkenberg.
Vettel remportait la course sans problème devant les deux Lotus. Le pilote Red Bull est désormais en mesure de fêter son quatrième titre consécutif au Japon. Il faudra à Alonso trouver des ressources insoupçonnées pour espérer l’en empêcher.
Crédit photo : Red Bull Infiniti Racing