Inaugurées cette saison lors des grands prix de Silverstone et de Monza, et bientot au Brésil, les courses sprint sont vouées à augmenter. Lors d’une conférence de presse virtuelle, Ross Brawn, directeur sportif de la Formule 1, a confirmé que 6 courses sprint seront au programme en 2022.
Un format qui doit encore convaincre
Destinées à rajouter du spectacle avec l’ajout d’une course rapide le samedi déterminant la grille de départ du GP dominical, mais sans doute aussi à augmenter l’exposition médiatique et donc les revenus audiovisuels (comment ça nous sommes cyniques ? ;)), ces courses sprint n’ont pas forcément convaincu, mais le format devrait bénéficier d’ajustements afin de tenir compte des écueils constatés cette année. Dans ce nouveau format de Grand Prix, les qualifications classiques sont avancées du samedi au vendredi. Leur résultat définit la grille de départ d’une première course sprint d’environ 100 km (soit 30 minutes) le samedi, dont le vainqueur est désigné comme le poleman du week-end. Ce classement détermine à son tour la grille de la course principale (de 300 km) du dimanche.
« En principe, nous avons convenu avec les équipes d’avoir six courses sprint qualificatives l’année prochaine (…) Notre point de vue est que nous devrions prendre des mesures progressives plutôt que radicales l’an prochain, a poursuivi Brawn. En partie parce que nous aurons de nouvelles voitures et que nous devons d’abord mesurer l’impact » de ce changement de règlement technique. « Plusieurs choses sont sur la table des discussions », assure l’ancien directeur technique de Ferrari.
D’abord, on parle d’attribuer statistiquement la pole position au plus rapide des qualifications, et non au vainqueur du sprint. Un peu de logique, de respect de l’ADN et de l’Histoire, messieurs ! Les statistiques ne doivent pas être trop dénaturées, surtout sur un exercice aussi emblématique de la discipline ! Ensuite, l’autre piste est d’augmenter le nombre de points attribués lors de la course sprint (actuellement 3 pour le premier, 2 pour le deuxième et 1 pour le troisième) « afin qu’il y ait plus d’incitation à courir […] sans pour autant avoir trop d’influence sur le Championnat » (il propose un tiers des points distribués le dimanche). Pour l’instant, seuls les trois premiers se voient attribuer respectivement 3,2 et 1 point, ce qui ne pousse pas forcément à l’attaque.
A plus long terme, se pose la question de conserver ce format de course sprint mais avec une incidence plus forte sur la grille de départ. Dans ce scénario, les qualifications (le vendredi ou le samedi) détermineraient la grille de départ du Grand Prix le dimanche. Une course sprint supplémentaire, dont la grille de départ pourrait être l’ordre inversé du classement des pilotes, serait organisée le vendredi ou le samedi. A voir…On se rapprocherait alors d’un format et d’un barème comme en F2.
L’esprit de la F1 se perd-il ?
Avec 23 GP au calendrier, nous aurions donc 29 séances de courses en 2022. On se rapproche de la NASCAR ! Cela soulève de nombreuses questions, sur l’allocation des pièces mécaniques et du nombre de moteurs, sur le rythme imposé aux équipes et aux mécaniciens, mais aussi des interrogations plus philosophiques, comme a pu le souligner récemment Sebastian Vettel, grand connaisseur de l’histoire de la F1. Le pilote allemand a déploré le fait que la multiplication des courses rendra la F1 moins « spéciale », et on ne peut que le rejoindre. L’augmentation des courses risque de diluer l’intensité et l’enjeu d’un grand prix. On peut rapprocher cela de l’extension de la Ligue des champions, qui est passée d’un tournoi éliminatoire mettant en lice uniquement les champions nationaux à une formule accueillant les 2e et 3e des championnats, ce qui bien sûr a eu comme but principal d’augmenter le nombre de matches et donc de revenus. Rappelons aussi le projet avorté de ligue européenne…Hors du sport, on peut appliquer cela à la fabrication à la chaîne des blockbusters, comme l’annualisation des films Star Wars qui a enlevé une part de magie et d’exception à leur sortie en salles…
En somme, nous avons sans doute droit à un nouveau conflit entre « anciens » et « modernes », même si chacun interprète ces termes à sa guise.
Brawn assure par ailleurs que « du point de vue du public, nous avons eu une bonne réaction ». « Les fans dévoués n’ont pas encore été convaincus, admet-il, mais il semble que nous ayons attiré un public plus jeune et moins fidèle avec les qualifications sprint. » Ceux-ci « trouvent que suivre ce qui se passe le vendredi vaut dorénavant le coup », explique le directeur sportif de la F1. Un avis partagé, d’après lui, par les pilotes. Quant aux promoteurs de GP, ils seraient tous candidats pour organiser une course sprint. « Il n’y a aucun inconvénient pour eux car le vendredi devient une journée à enjeu », explique Brawn.
La F1 devait tester sur 3 GP et décider après…..dès le premier coup la F1 a dit banco !
C’est du foutage de gu…e ! En fait, cela permet d’avoir qqch à diffuser d’intéressant sur les 3 jours….qualif, course sprint, course. Et gling gling la machine à cash.
La F1 a aussi décidé de ne pas diffuser les premiers essais à Barcelone pour « susciter l’envie » de regarder ceux de Bahreïn.
Essais 2022 :
A Barcelone sur le circuit de Barcelone Catalunya les 23, 24 et 25 février 2022
A Bahreïn sur le circuit de Sakhir les 11, 12 et 13 mars 2022
Sans dec, au final ils sont pires que Tonton Bernie…
Personnellement je ne dépense rien pour la catégorie reine et le MOTOGP (tous les GP sur les chaînes nationales suisses non-payantes). Je ne suis pas intéressé par les prestations complémentaires de Liberty Média et le développement de la F-1 dans les pays du Golfe et aux USA. Si la F-1 devient payante, au revoir F-1 sans regrets.
Par contre, je paie pour suivre le WEC, l’IndyCar et le WRC (pas encore sûr pour 2022) parce que cela m’intéresse vraiment : il y a encore du spectacle et du sport dans ces disciplines. Moins de courses, moins d’argent, moins de bling bling, plus de respect…