Debrief F1: Mexique 2018: Verstappen puissance Max

Le dénouement, oui on s’attendait au dénouement pour l’élément principal de cette saison, la certitude du champion 2018. Dans ce debrief nous allons analyser le résultat de cette course et son incidence sur le résultat final et le champion 2018.

Une course appréciable?

Oui plutôt, un peu de bagarre à tous les niveaux. Du drame, quelques retournements de situation qui furent appréciables. Mais le suspense pour la victoire n’est pas apparu une seule fois, il devait être bien caché (comme la poulette de Kadoc). Toutefois, il subsiste une mauvaise impression d’une course basée essentiellement sur la gestion (nous y reviendrons)

Pneus à durée de vie limitée

Ce fut un des principaux éléments clés de cette course. Lorsque les équipes ont lu la date limite de consommation des pneus, ces derniers ont affiché une volonté d’éviter les longs relais équipés des pneus à flanc roses, peur de l’indigestion probablement. Des pneus incapables de tenir une distance de course raisonnable. Une bonne chose? Cela aura offert un éventail de stratégies divers, offrant par la même un léger degré d’incertitude. En face, cela a généré  une économie  forcée dans le pilotage. Cela s’est ressenti, ce qui a limité le spectacle.

Verstappen au Max

Quel dimanche! Quel départ ou il a laissé son équipier sur la grille tel Speedy Gonzales pour défendre au premier virage sa position face à Hamilton qui aurait annoncé « ché la voiture la plus rapide dé tout le Méchique ». Une course gérée de main de maître, jamais inquiété, toujours dans le rythme, en témoigne des secteurs violets dans les derniers tours de la course. Il aura peut être raté la pole d’un cheveu de chauve le samedi, mais sa course est un modèle du genre. Bravo, c’est dans ces moments-là que l’on se dit que ce garçon peut aller très loin.

Daniel Poissardo?

Du poleman incroyable du samedi, à l’embrayage perdu le lendemain. Daniel constate qu’une fois encore sa mécanique l’a lâché. Un constat d’impuissance admis par l’australien face à la répétition de ces problèmes (au mot impuissance, les dirigeants Red Bull pensaient qu’il parlait de son moteur…) On en est triste pour l’Australien, nous voulons revoir le « big smile » et des « shoey » sur les podiums. Quand même!

Mercedes à la ramasse mais…

Mercedes a rompu la chaine du froid concernant la gestion de pneumatiques, au point d’en faire une intoxication. Une catastrophe, la Mercedes consommant ses pneus à une vitesse telle que l’indigestion n’était que la seule réponse possible. Bottas fait P5 sans montrer grand chose.

… Hamilton campeón del mundo!

Malgré une course moyenne, le suspense pour la couronne lui s’en est allé. Hamilton a remporté son cinquième titre, égalant Fangio dans ce domaine. Grosse performance alors que Ferrari semblait bien plus fort que l’an dernier. Pour cette course, il a bien essayé de résister à l’avancée des protagonistes derrière lui, mais l’indigestion l’a frappé si violemment qu’il a préféré amener sa voiture jusqu’à la fin de la course. Prendre le maximum possible, elle était là la recette du champion 2018.

Vettel aura essayé

Pas de toupie cette fois ci pour l’allemand qui aura tenté le maximum pour prolonger le suspens. Il n’y a qu’à voir les records du tour enchainés pour se rapprocher de Max, les manœuvres sur Poissardo et Hamilton pour s’en convaincre. Une excellente course en réalité, malgré la perte définitive du titre. Pour Kimi, Bwoah, il n’a pu répéter la performance de la semaine passée. Ses faits notables : il aura en premier lieu gêné la progression des Red Bull et Mercedes après le premier arrêt ce qui a contribué à la remontée de Vettel. Au contraire des Mercedes, il était au régime pneumatique se contentant de les consommer avec modération. Sacré long relai pour lui.

Notons toutefois la bonne stratégie de décaler l’arrêt de ses ouailles mené par Ferrari, elle a optimisé les points gagnés. Serait ce suffisant pour garder la bataille pour le titre constructeur jusque la dernière course.

Tellement d’écart avec les autres

C’est en effet d’une tristesse, Hulkenberg sixième pointa à deux, oui, deux tours du vainqueur. Comment dans ce cas vendre la compétition si on a l’impression qu’il y a deux divisions dans ce championnat.

Renault qui  semblait si fringant le vendredi s’est vu sévèrement remis à sa place le dimanche alors que c’est un moteur Renault, euh Tag Heuer, euh une pile de montre qui a gagné. Sans s’énerver Hulk prend six points de plus et s’inscrit comme le meilleur des non top teams. Fortune inverse pour Sainz qui a dû laisser sa voiture avant la fin. C’est une estocade sévère pour la concurrence.

Haas et Force India loin du compte

Deuxième course décevante pour les américains, ces derniers devant avoir le vertige (vu l’altitude) pour exploiter le potentiel de leur monoplace. Grosjean à trois tours du vainqueur, il a profité de sa lenteur pour faire un tour des spécialités culinaires locales. Magnussen fait un peu mieux dans la médiocrité. Il devait y avoir un mur entre les performances de la monoplace et le circuit mexicain.

Force India a connu plusieurs mésaventurese. Ocon avait un ticket pour les autos-tamponneuses, il s’en est servi, plusieurs fois d’ailleurs. Une course à oublier, la pression et la frustration de se retrouver sans baquet l’an prochain peut en partie justifier une telle course. Perez faisait une belle course mais ses freins en ont décidé autrement. Dommage pour le local dont le public était entièrement acquis à sa cause. D’ailleurs la stratégie de se qualifier en pneus plus dur aurait pu payer sans ses évènements.

Les concurrents de Renault ont un genou à terre, avec 30 points de retard pour Haas à deux courses de la fin, la quatrième place semble promise au losange.

Général Leclerc, Ericsson solide.

Sauber est vraiment une belle surprise cette saison, cela montre l’utilité du sponsoring Alfa Romeo et surtout le gros boulot de Vasseur. Leclerc en mode général se classe P7, Ericsson en effectuant le plus long relais en HyperSoft (sacrée performance), il aura aidé l’équipe grâce à son premier relais. Deux points de plus pour le pilote Ikéa.

De plus, cela permet de prendre l’avantage sur Toro Rosso au constructeur, ces derniers ne prenant qu’un seul point grâce à la dixième place de Gasly. Hartley a gâché sa course à cause d’un plat au premier virage. Le Honda n’a pas permis de faire la différence aujourd’hui.

Vandoorne enfin! Alonso sans chance

Ouf, 14 longues courses a galéré, il reste le pilote qui n’a pas encore battu son équipier en qualification, mais il a fait une excellente course, bien aidé aussi par la stratégie mise en place par Mclaren. Mclaren semble par ailleurs très bon lorsqu’il y a des stratégies particulières. On est soulagé qu’il ait pu enfin ajouter quelques points dans sa besace.

Alonso a une nouvelle fois fait les frais d’un chambardement au premier virage. Des morceaux de carbone rose ont été retrouvé dans les radiateurs. Mclaren enquête.

Williams dans sa bulle

N’embêtons pas plus Williams, ils ont décidé de faire leur petite course dans leur coin sans gêner personne. Le seul moment ou nous les avons vu, c’est en arrière plan lors de la prise de vue d’un des leaders de la course. Sinon rien à ajouter, il n’y a rien à sauver dans la monoplace de cette année. Espérons qu’ils  travaillent d’arrache-pied pour 2019.

Quelles raisons pour regarder les deux dernières courses?

Dans dix jours, la F1 pose ses valises au Brésil, c’est un argument. L’ambiance au Brésil a toujours été au rendez vous (Samba!). Le circuit est assez sympa et représente une promesse de spectacle. Le championnat constructeur lui peut se jouer sur cette course.

Il y a aussi tout un tas de questions. Ricciardo va-t-il finir la course? Williams va retrouver de la performance? (non, personne n’y croit). Bottas va-t-il enfin ajouter une victoire à son palmarès? (aucune blague prévue, vraie question). Cette liste est non exhaustive et l’invitation à partager tout autre raison (valable ou non) est bienvenue.

(9 commentaires)

  1. Attention, il reste encore deux phrases sans faute, vous y étiez presque. La compétition avec les Résumés Auto Titre est de plus en plus serrée.

    1. Quel dommage! Pas 100%, faudra continuer les efforts alors. Mais j’ai trouvé ce qui n’allait pas. « ché la voiture la plus rapide dé tout le Méchique » Je vais tout de même garder la justesse de cette phrase.

  2. J’aimerai bien en savoir plus, sur le soucis des mercedes et l’affaire des trous de ventilations dans les jantes comme expliqué rapidement sur canal?

    1. @Dimitri : En fait depuis le début de l’année, la Mercedes a tendance à faire trop chauffer les gommes.
      Et cela se joue à qq degrés entre performance et « blistering ».
      Le blistering, c’est quand on cloque la couche supérieure du pneu sous la chaleur. Le pneu se dégrade alors très rapidement.
      En solution, il y a…ralentir. Comme l’ont fait Hamilton et Bottas au Mexique.
      Ou alors évacuer plus de chaleur par le seul moyen qui existe, la jante.

      Mercedes a déjà introduit un nouveau design de sa jante avec des « boudins » (ici entre les battons de la jantes). Cela permet d’augmenter le refroidissement.
      https://pbs.twimg.com/media/Dp-HqXKWkAAVXvT.jpg:large

      Mais comme le diable se niche dans les détails, Mercedes a ajouté des trous.
      Ces trous partent des moyeux et correspondent aux nouveaux trous dans les jantes (vers le centre, les battons s’ouvrent en Y et on des trous).

      On peut comparer avec la jantes Ferrari :
      https://pbs.twimg.com/media/DotbKSPX0AAoGxb.jpg:large

      Les moyeux sont en gros comme des fusées. Déjà, selon les GP et les écuries, le « chapeau » de la fusée peut être ouvert ce qui permet d’avoir un flux chaud qui sort par là.
      Cela rentre aussi dans le flux aéro au niveau de la jantes.

      Ici la discussion porte sur le côté « aéro mobile » des trous ou non.
      C’est le côté fascinant de la F1 avec son ingénierie poussée au paroxysme et le côté très énervant de voir des milliers, des centaines de milliers d’euro dépensés dans un minuscule trou dans une jante…

      Un peu comme les volants sont passés de 150 euros de carbone à plus de 10 000 euros d’électronique…

        1. Merci à toi pour cette question.
          Il y a peut être des jeux de mots foireux, des références dans tous les sens. Mais il y a du fond aussi !! 😉

    2. @Dimitri, pour compléter le commentaire plein de justesse de Thibault, on remarque que c’est sur les pistes les plus élevées (altitude) comme l’Autriche ou le Mexique ou le refroidissement est plus difficile que leurs difficultés sont exacerbées

  3. « Grosjean à trois tours du vainqueur, il a profité de sa lenteur pour faire un tour des spécialités culinaires locales »
    Après le Texas c’était donc le Mexique.
    La cuisine de sont futur restau sera donc Tex-Mex !

    1. Je pense que l’on est dans le ton, il aura sa reconversion l’ami Romain. Grâce à qui? Leblogauto et ses lecteurs 😉

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *