Debrief F1: Hongrie 2018: Mercedes grâce à Bottas la muraille

Dans le fond, nous avons assisté à une course dynamique, après des qualifications surprenantes ou la première ligne était parée d’argent, une surprise pour bien d’observateurs. Ferrari étant attendu comme l’équipe à battre, Red Bull l’outsider décevant (encore la faute du PU Renault?). Mais encore une fois, le résultat offert est à nouveau biaisé par des consignes.

Une victoire signée du sacrifice de Bottas

Il n’y a pas d’autre mots, l’édition d’un mur nommé Bottas est la première raison de la victoire d’Hamilton. Ce dernier a eu tout le loisir d’avoir un matelas géré par le rythme ridiculement fluctuant de Bottas. Il n’y a qu’à voir le temps perdu par ce dernier lors du premier VSC. Puis par la suite pour retenir les deux Ferrari. A la fin cela causera sa perte, il tenait tellement à tenir sa position qu’il se retrouve fautif des deux accrochages en fin de course.

Un proverbe hongrois dit « Qui se contente du peu ne mérite pas le plus », si Bottas accepte de plus en plus ce genre de situation rocambolesque, il ne risque pas de provoquer la chance qui lui échappe littéralement depuis le début de saison. Surtout lorsque l’on constate le niveau de performance qu’il a proposé à certains moments (lors du premier arrêt de Kimi, puis celui de Seb), il était le plus rapide en piste! Tu mériteras uniquement la dénomination de lieutenant que Toto Wolff t’as donné. Révolte toi bon sang!!

C’est triste, mais ce stratagème enlève toute la gloire de la victoire d’Hamilton. Cette domination n’est qu’un leurre, et on nous a privé de bataille en piste!

Les arrêts, ça se travaille!

Après avoir loupé le coche en qualifications, il fallait faire preuve d’ingéniosité pour prétendre à la victoire. Ce fut le cas, le choix de deux stratégies différentes (Vettel en soft, Raikkonen en UltraSoft) menant un stratégie agressive pour le finlandais sans eau avec une course à deux arrêts, et une stratégie décalée pour l’allemand   une fin de course en UltraSoft. Tout semblait réuni pour bousculer la hiérarchie.

Finalement, ils se seront sabordés, en ratant deux des trois arrêts, un raté lourd de conséquence, vu les difficultés à passer Bottas la muraille en piste.

C’est encore des points de perdus dans les deux championnats. La Hongie a une nouvelle fois abandonné le rouge au sommet de la hiérarchie.

Red Bull, trop occupé à pleurer

Certes, une nouvelle déconvenue pour le taureau qui voit de plus en  plus rouge. Des qualifications ratées, un abandon précoce pour Verstappen après un départ canon qui lui donnait des ailes. (le Red Bull dans sa monoplace ne faisait-il plus effet?), non, je le reconnais, je suis dans l’erreur, c’est le méchant motoriste tout nul, qui donne un moteur capable de gagner trois courses cette saison.

Ricciardo, lui a vu le drapeau à damier, après une course pleine de rebondissements. Un contact au premier virage, qui le mène au seizième rang, un remontée telle une équipe espagnole de football bien connue. Du panache comme Daniel « tout sourire » sait nous en offrir. D’ailleurs, il a pris le parti de passer Bottas malgré la quasi certitude d’une pénalité après leur premier contact. Inspire t’en Valtteri!

Les belles surprises Toro Rosso et Mclaren

Gasly a une nouvelle fois fait preuve d’une maitrise tout au long de la course, P6, de gros points dans la besace, le taureau d’argent a gagné une bataille dans sa lutte avec Sauber. Grosse performance du français. Son équipier Hartley n’a pas réussi à convertir les bonnes qualifications et finit aux portes points, c’est décevant, mais il y a du mieux, son chat noir semble le laisser tranquille.

Mclaren a réussi un superbe coup stratégique. Les deux monoplaces marchaient très bien, très proche l’une de l’autre. Bien sur l’idylle d’une double arrivée dans les points s’est envolée lorsque la boite de vitesse de Vandoorne l’a abandonnée. Décidément l’alignement des planètes n’était pas pour ce weekend. Espérons qu’il en aura l’occasion après les vacances.

Bataille Renault/ Haas, avantage Haas

En plaçant les deux monoplaces dans les points, Haas grapille quelques points sur son concurrent direct. Grosjean a certes été mis à mal par la stratégie Mclaren, mais il signe un top 10, c’est le plus important. Ce petit dépassement plein de filouterie sur Alonso…  Magnussen a montré une nouvelle fois sa régularité (mention spéciale à son duel avec Ricciardo, belle résistance, super propre, belle bagarre)

Pour Renault, la stratégie m’a laissé perplexe, départ en Soft, utilisation des Mediums. Craignait-on tant que cela la dégradation des pneumatiques? Ils ont reculé dans la hiérarchie, Sainz convainquant P5 en qualif, ne prend que la neuvième place. Le géant vert lui est hors des points.

Les mauvais points

Dans la rubrique des mauvais points il y a plusieurs équipes à blâmer

Pour Force India, décidément ce n’était pas le bon weekend, équipe placée sous administration judiciaire, une double élimination en Q1, une arrivée bien loin des points, peu de rythme. L’horizon est bien plus sombre que la couleur rose des voitures laisse suggérer.

Sauber est passé à coté de sa course, Leclerc contraint à l’abandon après une mauvaise digestion d’un sandwich au départ. Quant à Ericsson, malgré une Q2 intéressante, il n’a jamais été en mesure d’avoir le rythme pour jouer quoi que ce soit.

Williams,… Cette équipe apparait uniquement dans cette catégorie. La gueule de bois ne s’arrête pas, c’est vraiment la pire saison de leur histoire (overdose de Martini?)

Pour résumer, Mercedes (encore eux…) nous a privé d’une bataille pour la victoire. Bottas est l’artisan du succès Mercedes. Ferrari n’a pas réussi à appliquer sa stratégie parfaitement. Malgré le double podium, c’est décevant. La remontée de Ricciardo nous a offert notre lot de dépassements et de batailles en piste.

Ce sera tout pour aujourd’hui, votre humble serviteur prendra quelques vacances (méritées?) et reviendra frais pour l’un des plus beaux circuits de l’année, fin aout en Belgique, pour le GP de Spa. Qui sera devant? Mercedes ou Ferrari? Bottas restera-t-il cantonné à un rôle secondaire? Il va falloir être patient!

(5 commentaires)

  1. Concernant Red Bull, Renault a amené depuis un paquet de GP un nouveau MGU-K qui supporte bien mieux les fortes chaleurs, élimine certaines failles de fiabilité et amène un peu plus de puissance.

    Red Bull refuse de le monter dans la voiture…Visiblement cela obligerait à revoir une partie de l’intégration et leur ferait perdre un pouïème d’aéro….
    Au lieu de cela, ils préfèrent utiliser un MGU-K qui a prouvé ses failles.
    En outre, ils utilisent un carburant et des lubrifiants différents de ceux pour lesquels le moteur est développé.
    Bref, s’en prendre à son motoriste quand on ne suit pas les recommandations du-dit motoriste c’est « fort de café ».
    RBR est passé maître dans l’art de se mettre à dos les gens…ils crachent sur Renault maintenant qu’ils sont assurés de ne pas devoir pousser leur voiture l’an prochain.

    1. Après faut noter que McLaren à l’instar de Redbull disposent eux-aussi de leurs propre carburant et lubrifiants. J’imagine que les accords de sponsoring rendent incompatibles certaines alliances. On peut en effet se poser la question des choix que peuvent faire Redbull et leur fournisseur de fluides quant à la fiabilité. Je me suis toujours beaucoup étonné du grand nombre de défaillances côté Redbull vis à vis de Renault au cours des dernières années. On est quasiment à 2 pour 1.

      En substance Redbull ont conçu une voiture qui ne respecte pas les requis de refroidissement du moteur, pour optimiser les perfs du châssis. Ils refusent d’intégrer les évolutions de Renault qui améliorent significativement la fiabilité du moteur car elle s’intègre mal dans leur voiture, comme le fait remarquer Thibault.
      Au final, on a Redbull, une écurie cliente qui achète un moteur sur étagère, qui ne respecte pas les specs de fonctionnement du moteur, qui refusent les améliorations et qui insultent leur fournisseur publiquement…
      Du beau foutage de gueule, rien de plus.
      Si j’étais à la place de Renault, je leur fournirai les moins bonnes pièces disponibles: ce qui est par ailleurs probablement le cas: quitte à se faire insulter autant que ce ne soit pas pour rien.
      Il me semble que le bon vieux Helmut disait que les pièces neuves de chez Renault sortaient des cartons avec l’air usagées…

      1. McLaren était avec Esso pendant des années. Esso a préféré partir chez RedBull.

        McLaren a désormais BP Castrol comme Renault.
        https://www.leblogauto.com/2017/02/f1-mclaren-bpcastrol-sallient.html

        Renault développe son PU avec les lubrifiants et carburants BP+Castrol. Puis, une fois son développement fait, consent à passer le PU avec le carburant et lubrifiant Esso sur son banc pour Red Bull.

        La spécification du MGU-K utilisée par McLaren et Renault ne donne pas plus de puissance brute, mais en fait…Si 🙂 Car avec la meilleure gestion du refroidissement, cela permet de « cultiver » plus d’électricité et d’en rendre plus aussi. En bout de ligne droite, c’est important.

        Chez Red Bull, ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux 😉

        Helmut…tout un poème !

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