Debrief F1: Canada 2018: Vettel niveau Prost moins un

Pour ce qui est de la course, Vettel vient de passer niveau 50! Dans la classe des vainqueurs en grand Prix, il est quasiment au noveau du Professeur et ses 51 victoires. Une victoire sans fioriture, une victoire à la Vettel, yes, yes, yes! Il n’aura pas abandonné le leadership du début à la fin. Mais hormis cette domination de Vettel, qu’allons nous retenir de ce weekend?

Que dire de la course dans sa globalité? Bah pas grand chose, l’espoir des courses relevées des dernières années n’a pas eu lieu. Malgré la troisième zone DRS ajoutée par les instances, peu de dépassements. Pourtant le premier tour laissait présager d’un dimanche renversant, au sens littéral du terme pour Hartley qui n’aura pas fait long feu. La chance continue à fuir le Néo Zélandais.

Red Bull, proche, très proche

Premier enseignement de ce weekend. RedBull est plus proche que jamais du train de tête. La dernière évolution Renault a apporté un gain de performance significatif, mais n’oubliez pas, c’est de l’horlogerie ces moteurs, ils en portent même la marque, je remercierais les fournisseurs de montre à la place de RedBull. Verstappen a mené une course sans soucis, il s’est permis d’aller chatouiller l’ami Bottas en fin ce course, meilleur tour en course à l’appui. Tir groupé puisque Ricciardo suit en se plaçant quatrième. Mad Max étant plus rapide sur l’ensemble du weekend que son équipier. Notons néanmoins le gain de deux places du « smiling kid from Australia ».

Coté Mercedes, ce fut un poil décevant. La course de Bottas fut excellente, sa petite erreur l’a empêché d’aller menacer Vettel, mais il ne semblait pas en mesure de jouer la victoire aujourd’hui. Mais c’est un nouveau podium, la quatrième seconde place cette saison. Pas mal, non? Pour Hamilton, ce fut bien plus compliqué, en retrait en qualif, en course, devons nous accepter l’excuse du moteur fatigué? Mais sa fin de course laisse présager une faim belle et bien présente.

Pour finir le top 6, il faut aller au deuxième « bwoahox » ferrari, malgré un premier relai plus long que les trois pilotes le devançant il n’a jamais été en mesure de leur mettre la pression avec les pneus super soft bien moins usés.

Un gouffre incroyable avec les autres

Pour les autres, nous avons eu le droit à un premier tir groupé, Renault est bien le meilleur des autres, sept et huitième. Mais comment ne pas souligner le gouffre entre Hulkenberg 7ème et Raikkonen 6ème, plus d’une minute! Soit une seconde par tour. Un gap qui semble infranchissable d’ici la fin de saison.

Il aurait pu être le meilleur des autres, mais un arrêt au stand compliqué le privera du titre de meilleur des autres. Ocon offre quelques points bienvenus à Force India.

La bataille hispanophone aura fait une victime, Perez à perdu son duel face à Sainz, résultat: des tours tel une toupie Beyblade.

Je deviens de plus en plus fan de ce pilote, même si il fut en délicatesse avec ses freins en fin de course. Je parle de Leclerc, une nouvelle arrivée dans les points pour le monégasque. Il porte sur ces derniers weekend son équipe. Je ne sais pas si c’est Ericsson qui n’a pas le niveau, ou Leclerc qui est un crack, je miserai sur un peu des deux.

Le début d’année canon des Haas est vraiment de l’histoire ancienne, Magnussen n’a jamais en mesure de jouer les points. Pour Grosjean, son chat noir semblait toujours l’accompagner. Premièrement, il a subit l’attaque d’une marmotte, qui pour les qualifications à mis le V6 hybride dans le papier d’alu. Record de la séance la plus rapide de l’histoire, respect. En course, un super premier relai en Ultra Soft, 48 tours quand même! Il finit dans les échapements de Gasly qui en partant 19ème, prend une jolie onzième place.

Pour Mclaren que ce fut dur, le karma d’Alonso, après une belle série d’arrivée dans les points, s’est inversé, deuxième abandon consécutif pour lui. Vandoorne a traversé la course tel une ame en peine.

Et Williams, ah la la… Que cette saison sera longue, si rien ne change, si en plus Stroll décide de catapulter ses adversaires… Et Sirotkin n’est définitivement pas dans le coup, qu’il est loin de tout. Ou est passé la période faste de l’écurie de Sir Franck?

Ce devrait être tout pour aujourd’hui. La déception de la course passée, passons à l’attente du grand prix que nous attendons tous depuis 10 ans maintenant. Le Grand Prix  de France, oui le retour au Castellet sera la première attraction dans quinze jours. Combien des lecteurs avisés de ce blog seront présents pour le retour du grand prix de France. En tous ce sera le cas de votre serviteur!

(20 commentaires)

    1. Statistiquement, Vettel fait quasi jeux égal avec Prost (4 titres, autant de victoires, autant de podiums,…). Et Vettel n’a toujours pas terminé sa carrière.
      Et Prost a aussi bénéficié de technologies à son époque.

      1. Ce n’est pas une question de technologie seulement. C’est une question de responsabilité. Prost et Senna étaient maîtres à bord de leur voiture, Vettel et Hamilton c’est très différent.

        La statistique, c’est pour les bourrins.

        1. @Franck Boizard.
          La technologie existait déjà à l’époque (suspension pilotée, télémétrie,…). Quand à l’argument des statistiques c’est pour les bourrins, je répondrai que le « c’était mieux avant » c’est pour les faibles d’esprit. 😉

      2. Je rejoins Frank Boizard: Vettel aura bénéficié pendant 4 ans chez Redbull d’une voiture sans concurrence externe et interne ce qui n’a jamais été le cas pour Prost au moins en interne.
        De plus comment comparer 51 victoire acquises dans les années 80 où la fiabilité était plus qu’aléatoire, et avec seulement 13 à 14GP par saison?
        Faut pas oublier non plus que dans les années 70 à 80: on ne pouvait pas commencer la F3 sans avoir son permis de conduire, l’âge d’arrivée des pilotes en F1 était plus proche des 25-28 ans que des 20 ans comme aujourd’hui: d’où des carrières nettement plus courtes.

        En sommes, les victoires de Vettel ont de mon point de vue moins de valeurs que celles acquises par un Prost ou un Senna. Les époques diffèrent et les qualités requises pour un pilote aussi, mais quand il y a 5 à 7 GP de moins par saison: on ne parle plus du tout de la même chose.

        1. Je trouve ton analyse très intéressante, c’est vrai que les carrières étaient un peu plus courte, la fiabilité laissait à désirer. mais je pense qu’il manque certains points

          Une analyse pour compléter, c’est de regarder le rapport victoires courses diputées. Prost 51 victoires pour 199 GP, Vettel 50 victoires pour 205 courses diputés. Niveau ratio c’est très proche, même si Prost est un poil devant.

          Pour ce qui est de la concurrence, cela remettrai en cause beaucoup mais beaucoup de titres, quid de la domination Mercedes (Ham/ Rosberg), La période faste Schumacher/Ferrari, Renault/ Alonso et j’en passe. A ce rythme tu pourrais même remettre en cause, le titre de Prost en 1993, même le titre de Senna en 1991 ou celui de Mansell en 1992 ou la concurrence n’était que trop peu présente. Ce qui n’a aucun sens à proprement parler
          Il faut desfois admettre que certains étaient imprenable sur une période précise, Vettel était au dessus, grâce à une super monoplace, mais pas seulement.

        2. « Vettel aura bénéficié pendant 4 ans chez Redbull d’une voiture sans concurrence externe et interne ce qui n’a jamais été le cas pour Prost au moins en interne »
          En interne non, mais en externe si (McLaren TAG-Porsche, McLaren-Honda, Williams-Renault).
          « De plus comment comparer 51 victoire acquises dans les années 80 où la fiabilité était plus qu’aléatoire »
          Les voitures de l’époque étaient aussi fiables que celle d’aujourd’hui.

          1. @Zafira500 : « Les voitures de l’époque étaient aussi fiables que celle d’aujourd’hui. »

            Hein ?
            A l’époque Prost/Senna, le taux d’abandon était entre 30 et 40%, très souvent mécanique, qqfois panne sèche, qqfois accident.
            Si on remonte plus loin, on a des taux d’abandon de 1/2 environ mais là, c’était bcp d’accidents (sur panne mécanique ou non).

            Dans l’époque « moderne », Rosberg (le père), Hunt ou Mansell sont des champions du monde à 50% d’abandons…
            Vettel, c’est 15% d’abandons, Hamilton 11,6%…

            GP du Canada 1995 (victoire d’Alesi). Sur 24 au départ, ils sont 9 à l’arrivée…
            9 abandons technique, 2×2 qui s’éliminent en se tamponnant, 2 qui se sortent tout seul.
            Cette année ? 20 au départ, 17 à l’arrivée, dont 2 qui s’éliminent (Stroll Hartley) et Alonso qui avait un avion à prendre pour les 24 H du Mans…

            Allez un circuit où on se dit que les pilotes abandonnent plus sur collision…Monaco.
            1995, 26 partants, 10 à l’arrivée dont Pedro Diniz à plusieurs tours. 9 abandons mécaniques. 2 accidents « tout seul », 4 collisions, 1 disqualifié.
            Cette année ? 3 abandons, Alonso pbm de boîte, Leclerc pbm de frein…qui pousse Hartley à l’abandon.

            Et les voitures vont bien plus vite qu’en 1995.
            Pourquoi 1995 ? Car c’est le début de la demande de fiabilité par la FIA, et aussi la fin des inscriptions pour une course, ou qq unes.
            5 ans après à Monaco, c’est 13 abandons, dont 5 seulement sur ennui mécanique.

            Bref, non la fiabilité c’était pas ça dans les années 80 et 90. Et c’est aussi ce qui permettait à des Jordan des Arrows, des Minardi de marquer des points.
            Désormais vu la fiabilité (coûteuse) demandées, les teams sérieux prennent tous les points ou presque.

  1. Heu, maîtres à bord, tu est sûr ?
    A l’époque la télémétrie existait déjà et, pire, jouait dans les deux sens. C’est à dire que les réglages étaient effectués en course par le stand.
    Les bourrins ont aussi de la mémoire.

    1. Ah le fameux débat transgénérationel! Lorsque l’on regarde les déclarations des pilotes (actuels comme anciens), on constate une vraie reconnaissance des prouesses actuelles comme passées.
      Lauda qui sort qu’un singe aurait pu conduire sa monoplace, en ajoutant que c’est incroyable toutes les taches en sus du pilotage brut qu’un pilote moderne doit faire.
      De l’autre coté Hulkenberg, comme d’autres qui pilotent les monoplaces les plus rapides de l’histoire qui souligne à quel point c’est incroyable le niveau de maitrise que demande une monoplace, avec une boite manuelle, sans direction assistée ect.
      Le sport évolue, les technos évoluent, le profil du pilote aussi

    1. Vive les caméras giro-stabilisées 🙂
      Mais les empattements trèèèèès longs sont aussi bien pratiques pour la stabilité.

      Désormais ils conduisent aussi d’une main…faut bouger plein de boutons tout le long du GP…

    2. Je ne sais pas si c’est taquin, mais la première image des F1 modernes c’est Stroll dans le mur, niveau stabilité c’est moyen non 🙂
      D’une époque à une autre, il faut être un poil barge pour conduire ce genre de machines et c’est aussi ce que l’on aime!

  2. Mais la F1 ce n’est que cela…de la domination d’une écurie pendant 3…4…5 ans (ou plus), puis un changement de règle qui met une autre écurie sur le devant pendant qq années.
    Cela commence en 1975. Avant c’était des garagistes qui faisaient un châssis autour DU moteur champion.

    1975-79, Ferrari domine avec le Flat 12 de 3 litres.
    On a 2 ans Williams avec le « vieux » Cosworth, le temps que les autres passent au turbo.
    2 ans Ferrari, puis 84 à 98, McLaren et Williams qui dominent, par paquet de saison. Il n’y a que Benetton avec le phénomène Schumi qui arrive à arracher 1 titre constructeur.
    1999-2008 la période Ferrari. Il n’y a que 2 titres pour Renault (avec le phénomène Alonso)
    la suite on la connait…Red Bull, puis Mercedes.

    1975 à 2017, 43 saisons, 18 changements de champion constructeur d’une année sur l’autre seulement (soit 2,4 ans en moyenne) et encore, car on a des « fulgurances » sur 1 saison.
    De 1958 à 1974, 14 changements de champion…en 17 saisons.

    de 1975 à 2017, il y a 9 écuries différentes championnes du monde (et encore, si on ne considère pas que Benetton et Renault sont la même écurie, ou que Brawn et Mercedes aussi).

    1. Exactement, merci pour le petit topo historique 🙂
      La F1 ça fonctionne par cycle et c’est le cas depuis 40 ans

  3. Je suis probablement un vieux con, je vous le concède aisément.

    Je me souviens avoir vu Mansell, Prost ou Senna sortir épuisés de leurs voitures. Et les risques étaient plus grands.

    Bref, la F1, c’était des machines avec des hommes dedans. Aujourd’hui, c’est des machines … avec des machines dedans.

    Si Vettel ou Verstappen ne faisaient pas, malgré tout une bourde de temps en temps (mais ayez confiance, bientôt la technologie saura empêcher les pilotes de faire des bourdes), on s’endormirait. La F1, ça devient aussi passionnant que la broderie.

    C’est un sentiment. En tout cas, c’est le mien.

    Est-ce que c’est différent chez les Américains ? Et si oui, pourquoi ?

  4. Ha oui, les déboires d’Alonso 2017 proviennent de Honda et ceux de 2018 viennent de son Karma. Ca se tient si on considère que McLaren est l nom d’un dieu hindou.
    Bon, j’arrête d’être un peu méchant, juste pour dire que je trouve Gasly, qui n’a droit qu’à un quart de ligne, plus prometteur qu’Alonso.

    1. Toute référence au Karma et à Alonso est ici https://www.youtube.com/watch?v=rXQ137gUlfY
      Malheuresement pour Gasly, sa course fut plutôt anonyme. Néanmoins, Honda progresse et c’est une bonne chose.
      Après comparer Alonso, multiple champion du monde, plus de 15 ans de carrière qui a tout prouvé, à Gasly, rookie plein de talent qui a encore à prouver me semble avoir peu de sens.

  5. Lauda au Nurbur 1976, ça avait une autre tête (si vous me permettez cet humour noir) que ce grand prix du Canada.

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