On le voit, il y aura largement de quoi faire une belle saga.
Malheureusement, il existe une véritable malédiction du sport automobile: difficile de satisfaire les fans de sport automobile et ceux de cinéma. Elle commence avec Grand Prix (de John Frankenheimer, qui réalisera beaucoup plus tard Ronin) et la série télé Michel Vaillant (avec le champion de F3 Henri Grandsire, un blond, dans le rôle-titre!) Trop mièvres, ces deux expériences sont désormais prisées parce que de nombreux « guest » y jouaient leur propre-rôle… Dans Un homme et une femme, Bobby Deerfield ou même Amicalement votre ne feront qu’effleurer le thème. Auto-Hebdo s’en prendra d’ailleurs à Bobby Deerfield prétendant que Sydney Pollack a réduit la F1 à une suite de meeting où l’un des participants finit en torche humaine.
Puis il y aura Le Mans. Steeve McQueen y mettra toute son énergie et les derniers dollars de sa boite de production, Solar. Mais les spectateurs ont boudé cette espèce de documentaire où l’ensemble des dialogues tient en trois lignes.
Dans la case dessin animé, il y a Speed Racer (inédit en France), trop « cartoon ». Grand Prix, nettement plus réaliste, fut diffusé à la fin des années 70 au Japon et n’arrivera qu’une décennie plus tard sur la Cinq, alors à l’agonnie. Reste enfin l’adaptation de Michel Vaillant, tellement nulle que Jean Graton l’a rayée de la biographie officielle.
Plus près de nous, il y eu Jour de tonnerre, mauvais remake de Top Gun avec des Chevrolet Lumina de Nascar à la place des F15. Stallone voulait un film sur la F1, faute de mieux, il en a fait un sur le Champ Car, Driven, vite oublié. On oubliera aussi Michel Vaillant, un nanar bâclé par Luc Besson et survendu par Auto-Hebdo. Quant à Chris Rea, lorsqu’il visionna le montage de sa Passionne, sur un jeune tifoso au début des années 60, il préféra enterrer la bobine. Il n’en reste que la B.O., signée logiquement par Chris Rea.
Reste enfin les serpents de mer. On commence par le biopics d’Ayrton Senna, dont le scenario circule à Hollywood depuis un douzaine d’année. Il y cotoie désormais celui de Gilles Villeneuve.
Plus qu’à espérer que le film sur Bruce McLaren soit l’exception…