Si vous êtes un « kiwi », vous avez déjà entendu cette rumeur, alors n’allez pas plus loin. Pour les autres, il paraitrait que le réalisateur néo-zélandais Peter Jackson (Le seigneur des anneaux, King kong…) préparerait un film sur Bruce McLaren.
En fait, Peter Jackson travaille déjà sur trois nouveaux films (!) et il est donc très occupé. Mais il est également propriétaire d’une boite de production, Wingnut Films et ce serait donc « seulement » avec la casquette de producteur qu’il s’occuperait du film.
S’il est célèbre pour ses « blockbusters » US, Peter Jackson n’a pas oublié son pays. Il a déjà tourné un vrai-faux documentaire sur un soi-disant pionnier néo-zélandais du 7e art, baptisé Forgotten Silver. Alors pourquoi pas un « bio-pics » sur Bruce McLaren?
Pour tous les moins de 40 ans, McLaren, c’est soit deux monoplaces « red and white » pilotée respectivemens par Prost et Senna qui se battent pour la victoire ou une monoplace argent qui se gare à mi-course dans une échappatoire, moteur fumant…
Rappellons que McLaren fut fondée par un certain « Bruce McLaren », au passeport néo-zélandais. Fils d’un garagiste fan de sport automobile, le petit Bruce a été biberonné au Castrol GTX. Mais sa première victoire, c’est contre une maladie rare qu’il l’a remporté. A 16 ans, son père lui offre une Austin Seven avec laquelle il dispute des épreuves locales, tout en suivant des études d’ingénieur. Lorsqu’il fête ses 20 ans, en 1957, il est devenu un spécialiste des courses de monoplaces, avec sa Copper/Climax.
Le tournant a lieu en 1958, lorsqu’il « monte » en Grande-Bretagne. Brillant animateur des pelotons de F2, il se voit logiquement offrir un volant en F1 en 1959, toujours chez Cooper. Son équipier, « Black Jack » Brabham remporte le titre, mais McLaren frappe les esprits avec sa victoire en fin de saison, à Sebring, pour le premier grand prix des Etats-Unis. A 22 ans, il est le plus jeune vainqueur et le record tiendra 44 ans (jusqu’à Fernando Alonso et la Renault à Budapest, en 2003)!
Hélas, ensuite, Cooper décline. Bruce McLaren décroche encore deux victoires (Argentine 1960 et Monaco 1962) avant de tomber dans la hiérarchie. Dés 1964, il fonde McLaren Motor Racing. Se rappellant qu’il est ingénieur, il modifie deux Cooper pour les engager en Formule Tasman (un mini-championnat qui se déroule en Australie et en Nouvelle-Zélande) où il court aux côté de l’Américain Tim Mayer (dont le petit frère Teddy est bombardé team-manager de l’équipe, un titre qu’il gardera près de 20 ans.) Ce dernier se tue en course, alors que McLaren remporte le titre. Sa voiture est revendue à Roger Penske qui l’engagera en Formule 5000, aux Etats-Unis.
En 1966, son contrat avec Cooper se termine enfin et McLaren peut courir avec sa propre voiture en F1, dessinée par Robin Herd (futur « H » de March.) Et comme le monde est petit en F1, Cooper décide au même moment d’utiliser l’un de ses ouvriers comme mécanicien pour toute la saison. Le nom de ce jeune mécanicien de 18 ans? Ron Dennis… Les débuts du team McLaren de F1 sont héroïques, mais McLaren trouve le temps de gagner les 24 heures du Mans avec son compatriote Denny Hulme (alias « The bear ».) L’année suivante, McLaren décide de se diversifier pour disputer (comme constructeur ET comme pilote) toutes les séries richement dotées: F2, F5000 et surtout Can-Am où McLaren et Hulme remportent 4 titres consécutifs!
Du coup, en 1968, l’écurie de F1 a plus de moyens et peut aligner une 2e voiture, pour Hulme. 3e du championnat 1969, Bruce McLaren fait parti du club très fermé des pilotes s’étant imposé sur leur propre voiture (avec Gurney et Brabham.) L’avenir semble prometteur. Hélas, il se tue en juin 1970, alors qu’il testait sa nouvelle Can-Am. Heureusement, Teddy Mayer décida de poursuivre l’aventure. Lequel rencontra plus tard un certain Pat Duffler, responsable marketing de Philip Morris, en charge de la promotion d’une obscure marque de cigarette baptisée Marlboro et qui se mord les doigts de sponsoriser BRM…