Roland Ratzenberger faisait partie des « forçats » du fond de grille, ceux qui roulaient en queue de peloton, loin des caméras et de la gloire du podium. Il avait débuté tardivement en F1, à 34 ans, là où la plupart des autres ont déjà bien entamé leur carrière voire s’apprêtent à raccrocher. Cette course contre le temps, elle avait commencé par un mensonge sur son âge. Ratzenberger se rajeunissait de deux ans, déclarant être né en 1962, pour attirer davantage sponsors et patrons d’équipe en quête de jeunisme.
Ratzenberger se fait un nom en 1986, en remportant le fameux Formule Ford Estival, l’épreuve de référence de la discipline en Europe. Il court par la suite en Angleterre (Formule 3, BTCC, F3000 britannique) et même dans le championnat du monde de supertourisme sur BMW M3, avec quelques places d’honneur mais rien qui ne permette d’attirer le regard sur lui. Au début des années 90, Ratzenberger fait même une pige en CART puis s’exile au Japon. Il se démarque par son éclectisme, pilotant aussi bien en Formula Nippon qu’en Tourisme et Sport-Prototypes. Il remporte d’ailleurs une course d’Endurance avec Toyota et termine 5e des 24 heures du Mans 1993. Des résultats qui lui permettent d’obtenir des appuis financiers, lui qui s’est fait tout seul sans la moindre facilité.
Passé tout près d’un volant en F1 dès 1991 chez Jordan, projet avorté en raison d’un manque de sponsors, Roland décroche enfin le Graal en 1994, en étant embauché pour 5 courses au sein de la nouvelle équipe Simtek, fondée par l’ingénieur Nick Wirth. Pour l’autrichien, déjà âgé de 34 ans, c’est la récompense après de longs efforts et beaucoup d’abnégation. La Simtek n’est pas un foudre de guerre et il échoue à se qualifier au Brésil, puisqu’à l’époque, 14 équipes sont engagées, soit 28 voitures pour 26 places sur la grille. Les Simtek se battent avec les Pacific de Gachot et Belmondo pour éviter l’humiliante non-qualification. Au grand prix du Pacifique d’Aïda, sur une piste qu’il connaît, Ratzenberger parvient à se qualifier et termine 11e de la course.
Arrive donc Imola, ce funeste 30 mai 1994. 13h20. Pour se mettre à l’abri d’une non-qualification, l’autrichien est à l’attaque. Le tour précédent le drame, il est sorti de la piste et a visiblement endommagé son aileron avant. Mais bien décidé à améliorer son temps, il ne rentre pas aux stands et repart pour un nouveau tour. Au bout de la ligne droite précédant le virage Villeneuve, l’aileron avant se détache subitement, au pire moment, juste avant de braquer. La voiture est incontrôlable, Ratzenberger ne peut rien faire et fonce à plus de 315 Km/h dans le mur. Le choc, terrible, inflige des lésions cérébrales irréversibles. Même la coque a été transpercée sous la violence de l’impact. Et les images de l’épave disloquée, avec la tête de Ratzenberger penchée sur le côté, dodelinant tel un pantin désarticulé, ne laissèrent que peu de doutes sur l’issue. Roland courait pour rattraper le temps, encore et encore…
La suite, on la connait. Décédé en réalité peu après le choc comme le révéla l’autopsie (l’impact a provoqué une fracture à la base du crâne), Ratzenberger est déclaré mort d’un arrêt cardiaque à l’hôpital de Bologne vers 16 heures, un mensonge éhonté qui évite une potentielle mise sous scellés du circuit pour enquête, ce qui aurait évidemment entrainé l’annulation de la course et fortement contrarié le show-business de la F1. Show must go on…
Au briefing des pilotes du 1er mai, dans une ambiance pesante, décision est prise de reformer le syndicat des pilotes, le GPDA, afin de peser sur les indispensables améliorations de sécurité qu’imposent le drame du samedi. Ayrton Senna, terriblement choqué par la mort de Ratzenberger qu’il a vécu en direct, tergiverse: doit-il courir ou non ? En professionnel, il courra finalement ce maudit 1er mai, en embarquant dans son cockpit un drapeau autrichien, qu’il souhaite déployer en cas de victoire. La grande faucheuse, décidément pas rassasiée, ne lui en donnera pas l’occasion…
Le président de la FIA, Max Mosley, pris dans la tourmente et accusé, au même titre que Ecclestone, d’avoir négligé la sécurité au profit du spectacle, se rendra à l’enterrement de Ratzenberger. « Roland a été oublié, je viens à son enterrement car tout le monde va à celui de Senna ». Quelques pilotes furent présents, dont ses compatriotes Gerhard Berger et Karl Wendlinger, ce dernier échappant de peu à la mort quelques semaines plus tard à Monaco. Et si le virage maudit de Tamburello accueille aujourd’hui une stèle en hommage au champion brésilien, il n’y a rien dans le virage Villeneuve.
30 avril plutôt..
Si fait. Corrigé.
Il faudrait corriger aussi : Farrah Fawcett (donc avec 2 R)
Même vous ne parlez de Ratzenberger qu’après plusieurs articles sur Senna… Un rattrapage tardif suite à un oubli ???
Alors, avant de donner des leçons, faudrait vérifier que vous avez le cul propre.
On est le 30 avril, jour du décès. Cela me paraît approprié. Nul doute que Senna aura son article demain.
Les articles précédents évoquaient l’année 1994 si je me souviens bien, ou les changements dans la F1 suite à ces événements. Et il est clair aujourd’hui que la mort de Senna à eu bcp plus d’impact que celle de Ratzenberger (Tant médiatique, qu’émotionnel ou historique).
On peut s’attrister qu’une vie n’en vaut pas une autre, mais sur ces aspects c’est une réalité…
Punaise, cette agressivite teintee de grossierete, l’internet comme defouloir…
C’te gratuité et cette violence dans l’attaque…
Et un article sur Ratzenberger daté du 30 avril 2014, ça permet d’avoir le cul propre ou pas ?
https://www.leblogauto.com/2014/04/f1-imola-1994-qualifications-mortelles-pour-roland-ratzenberger.html
Ou alors, faut faire un article tous les ans ? Hum…
Personnellement, je ne connaissais pas l’anecdote sur la présence de Max Mosley à l’enterrement de l’autrichien, qui bien qu’elle n’enlève rien à sa responsabilité (partagée), lui rend un peu d’humanité. Je n’en dirais pas autant de la direction du circuit d’Imola qui s’est bien couvert depuis cet accident jusqu’au bout du procès en 1997…
Personne n’a oublié . Point de star face au destin.
@Lee O Neil : et surtout ajouter une illustration pour éduquer la jeunesse.
Eduquons, éduquons !
https://i.skyrock.net/8699/60878699/pics/2481079857_2.jpg
> au passage, quel drame pour la chirurgie esthétique que de perdre elle et Michael Jackson le même jour !
R.I.P. Roland 🙁
Merci pour cet hommage. Il n’était pas en haut de la grille mais avait la même passion qu’un Senna. Il était pilote avant de penser à compter les victoires ou les places d’honneur . Il a écrit lui aussi un chapitre de la course automobile non pas par ce drame mais pour ses participations aux courses automobile
Merci de nous avoir rapellé son parcours sportif
Non, c’est bien cet article pour rappeler la mort de Ratzenberger, j’ai 69 ans et 25 ans après son nom est toujours dans ma mémoire, sans doute moins médiatisé, mais je crois que tous les amateurs de F1 de cette époque se souviennent de son nom, il n’aura pas eu de chance, de la chance, à cette époque il en fallait en F1, Ayrton en sait aussi quelque chose…
Helmuth Koinigg Austrian known among so many Austrian riders: Helmut Marko, Günther Huber wins the 24 Hours of Spa 1970 by teaming up with Helmut Kelleners on BMW 2800 CS Alpina, Jochen Rindt, Wolfgang Denzel inventor of the BMW 700 who wins the Cup 1954 Alps with Hubert Stroinigg on Denzel-Porsche 1300, Dieter Quester, Niki Lauda, Franz Konrad, Gerhard Berger, Roland Ratzenberger, Ewald Boisitz will make an appearance at his Grand Prix National in 1975 with Surtees but will not participate in the race because of the lack of funds from the team and his car will be sacrificed in favor of that of John Watson. , Harald Ertl, Karl Wendlinger, Alexander Wurz, Dominik Kraihamer, Christian Klien, Philip Eng, Richard Lietz, Mathias Lauda.
RIP HELMUTH.
Wolfgang Denzel inventor https://www.youtube.com/watch?v=Ghi1AXCw6aQ