Il était jeune, il était beau, il était riche, immensemment riche même. Il aurait pu passer sa vie à profiter de la fortune de sa famille mais il avait la compétition automobile dans le sang. Mercredi 14 mai, Elio de Angelis a cessé de vivre. Sa Brabham BT 55 déboulait à 260 km/h dans le S de la verrerie du circuit Paul Ricard lorsqu’une défaillance de son aileron arrière la propulse violemment hors de la piste. Le pilote est grièvement touché. Il décède quelques heures plus tard à l’hôpital de la Timone à Marseille. L’ambiance était jusque là détendue sur le circuit provençal, théatre d’une séance d’essais privés à laquelle huit équipes participaient. A l’annonce de la terrible nouvelle c’est la consternation dans le paddock. La Formule 1 n’avait plus connu d’accident grave depuis la sinistre année 82.
Déjà des voix s’élèvent. Les pilotes souhaitent rencontrer les autorités sportives avant le Grand Prix de Belgique. Ils menacent même de faire grève, à l’image des pilotes de rallye lors de la dernière épreuve portugaise, s’ils ne sont pas entendus. Le sport automobile traverse une période difficile après la mort de Winkelhock et Bellof en endurance et de Bettega en rallye.
Nous retiendrons d’Elio de Angelis, l’image d’un pilote talentueux et passionné, sorte de gentleman driver des temps modernes. L’italien était agé de 28 ans, avait disputé 108 Grands Prix et en avait remporté deux (Autriche 1982 et Saint-Marin 1985).
Note: Pour la petite histoire Jean Alesi s’inspira du casque d’Elio de Angelis pour le design de son propre couvre-chef lorsqu’il débuta en compétition.