100 victoires pour Hamilton : le best-of

En ratio victoires/GP, seuls Juan Manuel Fangio (47% de victoires) et Alberto Ascari (41% de victoires) sont parvenus à faire mieux que lui… mais avec infiniment moins de départs pris. Hamilton a aussi dépassé la barre des 4000 points, mais cette valeur ne signifie plus grand chose à l’échelle historique de la F1 depuis l’adoption du barème à 25 points en 2010.

La première : Canada 2007

C’est évidemment un incontournable. Immédiatement performant dès sa première saison chez McLaren en 2007, au point de destabiliser Alonso, Hamilton remporte sa première course au Canada après avoir réalisé la pole position. Souvenez-vous, c’était là qu’avait eu lieu le spectaculaire crash de Robert Kubica.

La plus rocambolesque : Silverstone 2020

Comment oublier le final fou du GP de Silverstone 2020, avec la crevaison d’Hamilton dans le dernier tour, qui franchit la ligne d’arrivée avec seulement 3 roues valides. Plus chanceux que son équipier Bottas, qui dut se farcir un tour entier avec un pneu crevé, l’anglais ne fut touché qu’à mi-circuit, et, grâce à sa confortable avance initiale, put terminer en tête avant que Verstappen ne le rattrape !

La plus stressante : Monaco 2019

Déjà, le weekend se déroulait dans une ambiance pesante, quelques jours seulement après la disparition de Niki Lauda. Touché par la perte de ce « mentor », Hamilton s’élanca en pole à Monaco mais du tenir en respect Verstappen pendant une grande partie de la course, le néerlandais étant constamment sur ses basques. Suite à une mauvaise estimation stratégique de l’équipe, Hamilton souffrit de pneus mediums prématurément « HS » et dut resister jusqu’au bout aux assauts de Verstappen, qui tenta même un freinage de kamikaze à la chicane avec un contact à la clé. Il fallait avoir les nerfs solides ce jour là !

La plus belle ? : Turquie 2020

Pas grand monde aurait parié sur Hamilton ce jour là. Dans des conditions pluvieuses dantesques, les Mercedes s’étaient montrées mal à l’aise et mal qualifiées. En début de course, Hamilton naviguait entre les 5e et 6e positions puis fit étalage de toute sa maestria en réussissant à conserver son train de pneus intermédiaires sur plus de 50 tours, économisant ainsi un arrêt sur ses adversaires ! Suite à une démonstration éclatante de pilotage et une gestion parfaite des pneus, Hamilton décrochait au final une splendide 94e victoire et un 7e titre mondial. Un exploit de « rainmaster » digne de Schumacher à Barcelone en 1996 ou de Senna à Estoril en 1985.

La plus spectaculaire : Budapest 2019

Difficile de faire le tri. Le duel homérique avec Rosberg à Bahrein en 2014 pourrait occuper cette partie. Hamilton se heurte pendant les 2/3 de la course au mur Verstappen, qui tient la tête et repousse toutes les attaques, dont une au 39e tour qui a été très « chaude » et a obligé Hamilton à sortir hors piste. Puis, au 49e tour, Mercedes tente la pari de l’arrêt supplémentaire et du « rush » en médiums. Hamilton repart avec 20″ de retard mais des pneus frais, alors que Verstappen, piégé par la stratégie, doit essayer de tenir jusqu’au bout. Dans un premier temps, Verstappen semble résister mais, galvanisé par ses ingénieurs, Hamilton cravache et sort une attaque maximale sur les 10 dernières boucles lui permettant, à deux tours du but, de déposer le pilote Red Bull.

La plus « fourbe » : Abu Dhabi 2016

Au terme d’une saison très disputée et très tendue, en piste et en dehors, Hamilton et Rosberg se disputent le titre lors de l’ultime épreuve. Avec 12 points de retard, Hamilton joue son va-tout. Quand il se retrouve en tête dans le dernier quart de course, il ralentit volontairement la rythme afin que Vettel et Verstappen puissent remonter et doubler Rosberg afin de lui chiper des points. Hamilton la joue fine en étant assez lent pour provoquer un regroupement mais aussi assez rapide dans les parties du circuit où il ne faut pas que Rosberg « chope » la zone DRS et puisse le dépasser. Dans une tension extrême, malgré la désapprobation à la radio de son équipe, Hamilton essaie de pousser l’Allemand à la faute mais ce dernier tient bon et remporte le titre mondial en terminant 2e derrière son équipier. Un comportement certes discutable, mais qui est aussi la marque des champions et de leur soif de vaincre.

La plus « remontada » et controversée : Hockenheim 2018

Allemagne 2018. Ferrari a pris l’ascendant sur Mercedes et mène au championnat. Cela semble se confirmer à Hockenheim avec une pole magistrale de Vettel, tandis que Hamilton est éliminé dès la fin de la Q1 par une panne hydraulique affectant sa direction assistée. Le champion du monde n’est que quatorzième sur la grille.

En course, bien que l’angais soit remonté en 4e position après la mi-course, Vettel domine son sujet. Puis la pluie fait son apparition ! Vettel est incroyablement piégé dans le stadium et finit dans les graviers, alors qu’il avait course gagnée ! Bottas, en tête, rentre aux stands mais l’équipe n’est pas prête et cafouille dans les pneus ! Hamilton emprunte la voie des stands , puis un contre-ordre de son ingénieur lui indique de rester dehors puisque ses slicks ne sont pas abîmés. Alors que son ingénieur lui hurle de nouveau « in in in », l’Anglais bifurque et traverse la bande herbée qui sépare la pit-lane de la piste. Hamilton gagne la course mais la manoeuvre controversée le place sous enquête des commissaires. Finalement, Hamilton les convainc de la confusion de la situation et de la non-dangerosité de sa manoeuvre. Avec cette victoire, le championnat bascule 2018 en sa faveur.

La plus dominatrice : Silverstone 2008

Après la sensationnelle saison 2007 où le rookie Hamilton a bien failli être champion du monde, la consécration est attendue en 2008. Après un début de saison convaincant, l’anglais a enchaîné une grosse bourde au Canada, en percutant Raikkonen dans les stands, et une course ratée en France qu’il ne termine qu’à la 10e place. A Silverstone, il se fait griller la politesse pour la pole par son équipier Kovalainen et n’est que 4ème. Le jour de la course, la piste est détrempée. Après un très bon départ qui le voit passer Webber et Raikkonen, Hamilton prend le dessus sur Kovalainen au 4e tour et gagne de main de maître avec plus d’une minute d’avance sur Heidfeld. Après un succès monégasque sous la pluie, Hamilton confirme ses qualités de « rainmaster », la marque des plus grands. C’est aussi son premier triomphe dans son grand prix national, qu’il a depuis remporté à 8 reprises en tout !

La plus inattendue : Singapour 2017

Au début de l’ère hybride, Mercedes souffrait sur le circuit de Singapour, la faute à une exploitation délicate des gommes et un long empattement peu propice aux sinuosités de la piste. Qualifié 5e, Hamilton ne semble rien pouvoir faire contre Ferrari et Vettel qui mènent le championnat. Mais c’était sans compter sur une piste détrempée et surtout un départ catastrophe de Ferrari, Vettel envoyant au tapis son équipier Raikkonen avant d’être éliminé à son tour. Une aubaine pour Hamilton, qui virait en tête au 1er virage et gagnait par surprise cette course qui fit basculer le championnat 2017 en sa faveur.

La moins méritée : Russie 2018

A Sotchi, Valtteri Bottas est à son aise. Victorieux en 2017, le finlandais subit la loi de son équipier mais se montre très performant en signant la pole position. En course, la donne est la même. Bottas tient en respect Hamilton et peut prétendre à la victoire, jusqu’à ce que la raison d’état l’emporte. « Valtteri, it’s James » : la consigne radio de Mercedes est claire, Hamilton doit maximiser chaque opportunité pour gagner la course au titre contre Ferrari. Le finlandais doit s’effacer et Hamilton s’en tire avec une victoire sans gloire et une mine gênée.

(5 commentaires)

  1. Personnellement, je pense que sa plus belle victoire reste Silverstone 2008. Course magistrale sous la pluie, devant son public et il finit avec 1 minute 10 d’avance sur le 2ème. Il n’était pas encore champion du monde donc disons que c’était encore incroyable de le voir faire des perf comme celle la.
    Turquie 2020 est belle aussi mais peut être moins spectaculaire tant la voiture était dominatrice cette année là.

    Et dans la moins méritée, Canada 2019 est pas mal aussi (pénalité de Vettel pour avoir tourner son volant de 2 degrés ?)

  2. L’est russe Bottas:

    Le russe doit s’effacer et Hamilton s’en tire avec une victoire sans gloire et une mine gênée

    ^^

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