Pluie, grêle, brouillard et même neige, le tout entrecoupé par un interlude ensoleillé: le toboggan des Ardennes a été fidèle à sa réputation en confrontant les équipages à des conditions climatiques très délicates, changeantes et piégeuses. Et malgré tout, aucun abandon n’a été enregistré !
Dans la catégorie reine, la victoire se jouait évidemment entre les deux Toyota. Pour une fois, c’est la n°7 de Mike Conway-Kamui Kobayashi-José Maria Lopez qui avait dominé les débats, en s’adjugeant la pole puis en menant allègrement le début de course, la voiture-sœur n°8 ayant même perdu un demi-tour en étant restée bloquée aux stands par un feu rouge sous régime de safety-car. Mais la chevauchée de la n°7 a été brisée par un problème de capteur du système hybride, qui a contraint la voiture à une longue immobilisation dans son box. Reléguée au classement, la n°7 est remontée pour décrocher la 6e place, mais l’équipage y laisse des plûmes au championnat.
C’est donc la n°8 qui l’emporte, signant son 4e succès en 7 courses. Sans surprise, Toyota s’empare du titre constructeur.
Fernando Alonso s’est fait une belle frayeur avec un gros tête à queue mais sans gravité. L’espagnol et ses équipiers devancent la Rebellion R13 n°3 de Nathanaël Berthon, Thomas Laurent et Gustavo Menezes, à 1 tour, qui est allée chercher en fin de course la 2e place à la BR Engineering du SMP Racing, que se partageaient Vitaly Petrov, Mikhaïl Aleshin et le débutant Stoffel Vandoorne. La 2e BR SMP Racing pilotée entre autres par Stéphane Sarrazin est 4e, devant l’autre Rebellion de Bruno Senna.
En LMP2, Dragonspeed décroche son premier succès WEC avec l’ORECA 07 de Roberto Gonzalez, Pastor Maldonado et Anthony Davidson. Ils devancent l’Aurus G-Drive Racing de Jean-Eric Vergne et l’Alpine Signatech de Lapierre-Negrao-Thiriet. En terminant 3e, l’équipage Alpine se positionne en tête du classement LMP2. Une seule victoire mais 7 podiums en 7 courses, un bilan flatteur qui leur permet de devancer de 4 points l’équipage Tung-Aubry-Richelmi du Jackie Chan Racing, qui a remporté 4 courses mais avec moins de régularité(143 points contre 139). Le duel pour le titre promet aux 24 heures du Mans ! Mais attention, avec 117 points, Gonzalez et Maldonado sont encore en lice mathématiquement.
En GTE pro, le suspense a été encore à son comble puisque l’Aston Martin Vantage n°97 d’Alexander Lynn et Maxime Martin ne devance que 0.8 seconde la Ferrari 488 AF Corse de Pierguidi-Calado. Avec une 3e place, Michael Kristensen et Kevin Estre offrent le titre constructeur à Porsche. Par contre, le titre pilotes s’est sans douté joué sur une pénalité : en effet, l’autre équipage Porsche composé de Gimmi Bruni et Richard Lietz, 3e à la régulière de la catégorie, a reçu après la course une pénalité de temps et s’est retrouvé classé à la 8e place. Avec 140 points au championnat contre 104 à leurs collègues, Kristensen et Estre disposent donc d’un matelas très confortable avant Le Mans.
En GTE-Am, la Porsche Dempsey-Proton Racing de Christian Ried, Riccardo Pera et Matt Campbell l’emporte devant l’Aston Martin Vantage TF Sport et la Ferrari Clearwater Racing.
Classements
Au championnat LMP1, Fernando Alonso, Kazuki Nakajima et Sebastien Buemi disposent désormais de 160 points, contre 129 à leurs collègues de la voiture n°7. Une belle avance, mais avec 38 points alloués au vainqueur du Mans, rien n’est encore plié mathématiquement. Les soucis de la n°8 font office de rappel à l’ordre pour Toyota, car il ne suffit pas d’être le plus rapide pour gagner Le Mans, mais bien de terminer ! Fernando Alonso est en bonne position pour remporter le titre WEC, ce qui serait sans aucun doute une belle satisfaction puisque l’espagnol va quitter -provisoirement le WEC- pour se consacrer à son défi américain, voire étudier un éventuel comeback en F1.
Quant à l’avenir du WEC, il reste aussi brumeux que le ciel de Spa. Toyota est dans l’expectative, car, en l’absence à ce jour de concurrents déclarés pour le futur championnat Hypercar, la marque japonaise va y réfléchir à deux, et même trois fois avant de valider un prolongement de son engagement. Espérons une éclaircie au Mans en Juin.
En GTE pro, le suspense a été encore à son combe -> En GTE pro, le suspense a été encore à son COMBLE
😉
Je partage l’inquiétude quant à l’avenir de la discipline : elle peine à donner une vision apaisée de son futur, même avec l’alléchant programme Hypercar.
Une course folle: une course d’endurance sous une neige battante c’est du jamais vu!
Même si plusieurs fois ils ont mis 4 tours de trop pour enlever le safety car, je suis choqué qu’ils aient roulé malgré la neige et pas annulé l’épreuve, en F1 la course aurait été fait entièrement sous safety car….