Après avoir débuté par le kart, Kristensen a commencé sa carrière internationale en devenant champion d’Allemagne de Formule 3 en 1991 avant de mettre le cap sur le Japon où il s’est construit une intéressante carrière avant de revenir en Europe en F3000 en 1996. Il arrivera aux portes de la F1, devenant pilote essayeur, mais se tournera plus naturellement vers l’endurance, avec un premier succès au Mans en 1997 sur une TWR-Porsche pour le team Joest (déjà). Mais la carrière du Danois est inséparable de celle d’Audi, qu’il rejoignit pour la saison 2000, et qu’il fit gagner d’entrée aux 12 heures de Sebring avant de triompher dans la Sarthe avec Frank Biela et Emanuele Pirro. Il ne descendra pas de la plus haute marche du podium pour les cinq éditions suivantes, faisant gagner l’Audi R8 avec une seule infidélité à la marque d’Ingolstadt en 2003 où il gagne avec la Bentley Speed8, une proche cousine de la voiture allemande.
A partir de 2006 il forme avec Allan McNish et Rinaldo Cappello un des plus célèbres équipages de l’endurance, remportant encore les 24 heures du Mans en 2008 et signant quatre autres podiums. Son apothéose arrive en 2013 où il remporte les 24 heures pour la neuvième fois, avec son compère McNish et le représentant de la jeune garde Loïc Duval, et ajoute le titre de champion du monde à un palmarès exceptionnel, qui compte de nombreuses victoires à Sebring et ailleurs en plus de celles du Mans.
Tom Kristensen raccrochera le casque à l’issue des 6 heures d’Interlagos dans deux semaines. Son retrait signifie la fin d’une époque pour Audi puisqu’il est le dernier des pilotes « historiques » de la période moderne de la marque encore en course. Dorénavant le flambeau des « sages » passe à l’équipage Fässler-Lotterer-Tréluyer. Comme ses anciens coéquipiers Emanuele Pirro ou Allan McNish, Tom Kristensen ne quitte pas vraiment la famille Audi Sport. Il continuera à être un « Audien » selon le mot du docteur Ullrich présent aujourd’hui à Copenhague avec le pilote danois pour l’annonce de sa retraite, et devrait occuper des fonctions de représentation pour la marque. On devrait donc revoir avec plaisir pendant de longues années le regard bleu glacier de Mister Le Mans posé sur les prétendants qui essayeront d’approcher son incroyable palmarès.
Source et crédit illustration : Audi Sport