Honda : Consolidation
On commence par Honda, tenant du titre 2018 avec Jenson Button et Naoki Yamamoto. Pas de changement du côté des écuries, qui restent les mêmes que la saison dernière, mais quelques ajustements dans les équipages visent à consolider la domination montrée par les NSX GT en 2018.
No8 ARTA : Tomoki Nojiri / Takuya Izawa
La paire Nojiri / Izawa a donné toute satisfaction la saison dernière, avec deux victoires. Les deux pilotes, qui fonctionnent bien ensemble, sont donc logiquement reconduits et ont pris confiance. Ils sont dans la course au titre.
No16 Motul Mugen : Hideki Mutoh / Daisuke Nakajima
Seule NSX équipée en Yokohama, l’équipe Mugen n’a pas brillé en 2018. Elle repart cependant en 2019 avec les deux mêmes pilotes, qui ne pourront espérer mieux que si le mariage entre la Honda et les pneus Yokohama s’améliore.
No17 Keihin Real Racing : Koudai Tsukakoshi / Bertrand Baguette
Bertrand Baguette remplace Takashi Kogure, qui se retire de la compétition dans la catégorie reine après 16 ans et un titre en 2010. C’est une excellente opportunité pour le pilote belge dont la patience est enfin récompensée puisque la NSX GT no17 est très compétitive, avec une victoire et un podium en 2018. La no17 sera à suivre cette saison.
No64 Nakajima Racing : Narain Karthikeyan / Tadasuke Makino
Equipage doublement inédit pour la NSX du team de Satoru Nakajima : Narain Karthikeyan connaît bien l’écurie pour y avoir passé plusieurs saisons en Super Formula, et entame ici une reconversion en voiture de sport. Son équipier Tadasuke Makino revient d’une campagne européenne de deux ans en Formule 3 puis en Formule 2. Il a déjà tâté du GT500 en 2016 lors de trois courses dans la NSX GT Mugen.
Les gommes Dunlop auxquelles Nakajima Racing voue une fidélité indéfectible et une bonne partie de son budget ne sont pas très performantes, mais si les conditions sont bonnes, un coup d’éclat est toujours possible comme l’a montré la victoire aux 1000 km de Suzuka en 2017.
No100 Raybrig Kunimitsu : Jenson Button / Naoki Yamamoto
Les champions en titre repartent avec une formation inchangée en 2019. Avec une saison d’expérience dans sa besace, Jenson Button sera encore plus compétitif dès le début de saison et Naoki Yamamoto, qui a cumulé les deux titres Super GT et Super Formula en 2018, est au sommet de son art. Si Honda réussit à maintenir la compétitivité de sa NSX face à la concurrence, Button et Yamamoto seront difficiles à battre.
Lexus : Place aux jeunes
Pour la dernière saison de Lexus en GT500 avant le retour annoncé de Toyota et de la Supra en 2020, Lexus palie aux défections de deux de ses pilotes vedettes, Felix Rosenqvist parti pour l’Indycar et Kamui Kobayashi qui préfère se consacrer à la Super Formula et au WEC, en appelant deux des pilotes de sa filière qui font le saut depuis le GT300.
No6 Wako’s Team LeMans : Kazuya Oshima / Kenta Yamashita
Felix Rosenqvist parti, c’est le champion de F3 2016 Kenta Yamashita qui vient épauler Kazuya Oshima. Yamashita sort d’une première saison complète chez WedsSport sans coup d’éclat, mais le jeune pilote a montré jusque là qu’il est rapide. Sous la férule de Juichi Wakisaka, patron de l’écurie, il devrait progresser cette saison.
No19 WedsSport Bandoh : Yuji Kunimoto / Sho Tsuboi
Pour remplacer Kenta Yamashita parti chez LeMans, arrive Sho Tsuboi. Tsuboi a dominé outrageusement la F3 japonaise l’année dernière et compte deux victoires et quatre podiums dans ses deux saisons en GT300. Il a remplacé Kamui Kobayashi pour une course chez SARD la saison dernière et montré à cette occasion que le GT500 ne lui faisait pas peur. Il sera l’homme à suivre pour sa première saison complète chez Bandoh, même si, vu le potentiel du garçon, il ne s’agit que d’une marche de son ascension vers d’autres sommets dans les années qui viennent.
No36 AU TOM’S : Kazuki Nakajima / Yuhi Sekiguchi
Pas de changement sur la Lexus no36 : Yuhi Sekiguchi, après des années turbulentes, a montré une grande maturité en 2017 et s’est avéré très complémentaire de Kazuki Nakajima. Même si la no36 a pâli ces dernières saisons de la comparaison avec la voiture soeur de chez TOM’s, ce n’est pas une fatalité et Nakajima/Sekiguchi ont leur place dans le club des favoris.
No37 Keeper TOM’S : Ryo Hirakawa / Nick Cassidy
Champions 2017 et seconds en 2018, en course pour le titre jusqu’au dernier tour de la dernière épreuve, les deux jeunes prodiges Hirakawa et Cassidy sont devenus la paire de pointe de Lexus et le restent pour 2019, d’autant que Nick Cassidy sort d’une brillante saison de Super Formula qui lui ouvre en parallèle les portes de l’écurie TOM’S en monoplace également. Ce surcroît de confiance ne peut que le renforcer encore pour cette saison.
No38 Zent Cerumo : Yuji Tachikawa / Hiroaki Ishiura
Yuji Tachikawa, désormais le pilote de GT500 en activité avec la carrière la plus longue, continue de faire équipe avec Hiroaki Ishiura pour la cinquième saison consécutive. Le dernier titre de Zent Cerumo remonte à 2013, mais la LC500 aux couleurs Zent reste la voiture de référence de l’armada Lexus, du fait de la fiabilité de ses deux pilotes et du statut de Cerumo comme bras armé de TRD.
No39 Denso Kobelco SARD : Heiki Kovalainen / Yuichi Nakayama
Après le titre en 2016, le passage à la LC500 a été un problème sans solution jusqu’à présent pour SARD qui a eu une saison 2018 médiocre, malgré une victoire opportuniste en Thaïlande. Ces difficultés auront eu raison de la motivation de Kamui Kobayashi qui préfère se concentrer sur la Super Formula et le WEC, sans oublier sa pige victorieuse aux dernières 24 Heures de Daytona.
Kobayashi est remplacé aux côtés de Heikki Kovalainen par Yuichi Nakayama, membre de la filière Toyota et champion de F3 japonaise en 2013 qui a depuis lors assuré de bons et loyaux services dans les écuries satellites Toyota en GT300, sur la Prius apr d’abord puis sur la Lexus RC F GT3 chez LM Corsa. Il touche enfin au but cette saison avec un volant en GT500.
Nissan : Le grand chambardement
Pas de titre depuis 2015, et une année 2018 nettement en retrait par rapport à Honda et Lexus avec une seule victoire au compteur, la situation n’est pas tenable pour Nissan. En conséquence, même si les écuries demeurent à l’identique des changements drastiques ont été faits, avec un influx massif de talents venus de l’extérieur, y compris de la concurrence, une pratique en rupture avec les usages en vigueur.
No3 NDDP Craftsports : Kohei Hirate / Frédéric Makowiecki
La grosse surprise de l’intersaison est là. Le team manager et les deux pilotes titulaires sont remplacés sur la nNo3 par deux pilotes venus de l’extérieur. C’est la fin de la course pour Satoshi Motoyama, le pilote emblématique Nismo en activité depuis 22 saisons avec trois titres et de nombreuses victoires à la clé. Il raccroche le casque mais reste impliqué de près dans l’écurie avec un statut de conseiller spécial qui sera probablement en pratique le job de team manager. Katsumasa Chiyo lui retourne en GT3, catégorie qui lui a mieux réussi que le GT500, en Intercontinental Challenge.
Arrivent Kohei Hirate, pur produit Toyota qui après deux titres en GT500 avait été exilé en GT300 la saison dernière, où il a brillé au volant de la Prius GT. Il est rejoint par Frédéric Makowiecki, qui rajoute là un programme à celui de pilote Porsche. Familier du GT500 avec deux belles saisons chez Honda en 2013 et 2014, il est aussi grand connaisseur des gommes Michelin que le team n’a pas jusqu’à présent réussi à exploiter correctement. Avec ces deux fines gâchettes, la voiture no3 devrait trouver rapidement son chemin vers les avant-postes.
No12 Calsonic Impul : Daiki Sasaki / James Rossiter
La GT-R bleue a souvent été la meilleure représentante de Nissan la saison dernière, mais a joué de malchance. Jann Mardenborough, qui a beaucoup progressé en 2018, étant transféré chez Kondo Racing, est remplacé aux côtés de Daiki Sasaki par James Rossiter. Le pilote britannique ne se satisfaisait pas de son statut de réserviste chez Lexus et trouve là un rôle à sa mesure. Il devra délivrer des résultats tout de suite, le baquet Impul étant un des plus en vue de la série.
No23 Motul Autech Nismo : Tsugio Matsuda / Ronnie Quintarelli
La seule Nissan qui échappe au vent du changement est la no23 qui conserve son équipage star Tsugio Matsuda et Ronnie Quintarelli, qui à eux deux font exploser les compteurs du nombre de titres et de victoires dans la série. Si la voiture marche, ils seront là, comme toujours.
No24 Kondo Racing : Jann Mardenborough / Mitsunori Takaboshi
Encore un départ, celui de Joao Paulo de Oliveira. Le pilote brésilien a certes eu des prestations en dents de scie ces dernières saisons mais son licenciement tardif par Nismo ne fut pas des plus gracieux. Il pourrait toutefois retomber sur ses pieds avec un volant en GT300 sur une Aston Martin Vantage, c’est ce qu’on lui souhaite, mais la rumeur demande confirmation.
Il est remplacé par Jann Mardenborough qui a beaucoup appris chez Impul et se retrouve à faire équipe avec un autre jeune pilote, Mitsunori Takaboshi, pour sa seconde saison chez Kondo. Les deux hommes sont également les deux pilotes de réserve de l’équipe Nissan en Formule E, et se verront donc beaucoup cette saison.
Nous reparlons du plateau GT300 par ailleurs, mais notons déjà la présence de trois NSX GT3, trois Lexus RC F et six Nissan GT-R GT3 pour 2019. Parmi les nouveaux venus dans l’effectif pilotes de ces autos, on relève en particulier le nom de Nirei Fukuzumi sur la NSX GT3 ARTA et celui de Sacha Fenestraz, jeune pilote français qui monte, dans la Nissan GT-R GT3 du Kondo Racing.
Crédit photos : PL Ribault/le blog auto
Merci beaucoup Pierre-Laurent de nous offrir cet éclairage régulier sur le GT500 qui est un championnat de tourisme méconnu mais tellement enlevé. Pour avoir visionné à plusieurs reprises le GT500 (et GT300 parfois), j’estime que le niveau technique et humain n’est en rien inférieur aux compétitions européennes de type DTM.
le meilleur championnat du monde, surtout en gt500 ! Avec que des pilotes pros et des voitures qui tournent dans les temps d’une LMP1 non hybride à Fuji ! ça nous change des compétitions avec les gentlemens qui n’ont pas le niveau d’être la, juste le porte monnaie