Super GT 2019-8 : Triplé et titre pour Lexus à Motegi

Echos

Jenson Button s’en va

Le champion du monde de F1 britannique termine sa courte carrière en Super GT après deux saisons et le titre en 2018. Il laisse une excellente impression, ayant parfaitement joué le jeu et étant d’entrée très à l’aise dans cette série où le contact avec le public est aussi important que les résultats en piste. Sa popularité au Japon, déjà importante avant son arrivée grâce à sa longue association avec Honda, s’en trouve plus forte que jamais.

Il aura également démontré une grande capacité d’adaptation à ce type de compétition, ce qui laisse présager de grandes choses pour ses prochaines aventures, non dévoilées pour l’instant mais dont il se dit qu’elles pourraient passer par Le Mans à nouveau…

Cap sur 2020

Les GT500 2020 ont fait leur première apparition publique à Motegi, d’abord exposées le samedi et faisant une démonstration en piste dimanche.

Le plus grand changement depuis la présentation à Suzuka en septembre est la NSX. Par manque de temps, celle exposée à Suzuka était une maquette. Depuis la vraie auto a été terminée et a participé aux tests. Le capot s’est un peu allongé mais les dessinateurs ont fait un excellent travail pour conserver une allure équilibrée et proche de la voiture à moteur central.

Quant à la Supra, elle paraît un tant soit peu perdue dans le grand châssis Class 1, mais habillée des livrées de course, cela devrait s’oublier facilement.

La Nissan GT-R est proche dans son allure de la voiture actuelle, avec laquelle elle n’a pourtant que très peu en commun si l’on en croit les gens de Nismo.  

Full Course Yellow en 2020

Le Super GT sera la prochaine série à adopter le système du Full Course Yellow, comme en WEC. Un certain nombre de polémiques liées à l’intervention de la voiture de sécurité, notamment à Fuji en août, ont poussé à son introduction mais le coût du système mettait son adoption en question. La chose est désormais tranchée, et le panneau FCY fera bien son apparition en 2020.

Buriram est au calendrier

Avec le retour de la course de Sepang, l’avenir de la course thaïlandaise était en question, mais une solution a été trouvée et le Super GT retournera bien à Buriram en 2020, mettant pour la première fois de son histoire deux courses à l’étranger dans le calendrier de la série.

Sayonara Calsonic ?

L’absorption de Calsonic Kansei par le groupe Marelli a mis le monde du Super GT et de ses fans en émoi. Que va devenir la célèbre livrée bleue de la Nissan GT-R Impul, qu’elle arbore depuis désormais 30 ans ? A Motegi, la voiture portait quelques discrets stickers Marelli sur le toit et à l’arrière de l’auto, mais pour l’année prochaine rien n’est encore décidé. Signore Marelli, laissez nous la GT-R Impul en bleu, per favore.

Tout espoir n’est pas perdu cependant, puisque le groupe vient de dévoiler une nouvelle identité corporate au Tokyo Motor Show, où domine le… bleu. Mais pas tout à fait la même tonalité. Cela promet d’être le feuilleton de l’hiver !

Ce n’est d’ailleurs pas le seul point d’interrogation pour 2020 puisque l’équipementier Keihin va être intégré à l’intérieur de  Hitachi Automotive Systems suite à la création de ce pole par Honda et Hitachi. La Honda NSX du Real Racing, que sponsorise Keihin, conservera-t-elle elle aussi ses couleurs ? La menace pèse décidément sur les voitures bleues…

Qualifications

GT500

Les qualifications présentaient déjà un enjeu pour le championnat puisque l’équipe Nismo se devait de récupérer la pole position et le point qui allait avec pour garder ses chances de titre. Malgré un bel effort, Tsugio Matsuda et Ronnie Quintarelli échouaient à la troisième position. Pas de titre pour Nismo cette année !

Les deux rivaux pour le titre, la Lexus no6 du Team LeMans et la no37 Keeper TOM’S se retrouvaient proches, la première citée avec le deuxième temps et la seconde avec le quatrième temps, mais c’est l’autre Lexus TOM’S, la no36, qui les mettait d’accord avec la pole position grâce à un superbe effort de Yuhi Sekiguchi.

Les Honda NSX limitaient les dégâts avec le cinquième temps pour la no17 du team Real Racing et le septième pour la no64 du Nakajima Racing.

GT300

Comme la GT-R Nismo en GT500, deux teams se devaient de décrocher le point de la pole position pour espérer rester dans la course au titre : la GT-R no56 du Kondo Racing et l’AMG GT no4 du team Goodsmile.

Aucun des deux n’était en mesure de le faire, la GT-R no56 de Kazuki Hiramine échouant à un dixième du poleman du jour, Alex Palou sur la McLaren 720S du team Goh, qui s’offre également le record de la piste dans la catégorie au passage.

C’est la première pole position japonaise pour McLaren depuis la McLaren F1 GTR en JGTC en 1996 ! La GT-R de Hiramine et Sacha Fenestraz en première ligne devançait l’AMG GT du Leon Racing, tenante du titre, mais les favoris, la Honda NSX GT3 no55 ARTA, se tenait en embuscade en cinquème position.

Course

GT500

Avant que ne commence la course, le warm up faisait une victime : la Nissan GT-R no3 Craftsports Motul de Frédéric Makowiecki et Kohei Hirate, dont le moteur cassé ne pouvait être réparé à temps. Les deux hommes étaient tout de même présents sur la grille pour saluer les fans, un beau geste très dans l’esprit du Super GT.

Le pilote français, satisfait d’une saison en progression constante récompensée par la victoire à Sugo, ne se prononce pas encore sur son avenir dans la série, étant toujours pilote Porsche par ailleurs, avec les résultats impressionnants que l’on sait.

L’histoire était simple pour les deux protagonistes encore en course pour le titre. Il fallait que Cassidy et Hirakawa sur la Lexus no37 TOM’S l’emportent et que Hirate et Yamashita sur la Lexus no6 terminent au-delà de la seconde position pour que le Néo-Zélandais et son coéquipier s’emparent du titre, sinon il irait à l’équipage de la LC500 du team LeMans aux couleurs Wako’s.

Le départ voyait Kazuki Nakajima sur la Lexus no36 prendre résolument le commandement, alors que Ronnie Quintarelli sur la Nissan GT-R Nismo no23 se plaçait en seconde position devant Cassidy sur la Lexus no37.

La Nissan ne pouvait pas soutenir le rythme cependant, et était rapidement passée par Cassidy puis par Oshima sur la Lexus no6, en poursuite des deux Lexus TOM’S en tête.

Les choses en restaient là jusqu’aux ravitaillements, les voitures se maintenant dans le même ordre mais les écarts se resserrant. Yamashita désormais aux commandes sur la no6 se rapprochait des deux autos de tête.

Hirakawa sur la no37 se faisait alors plus pressant sur Sekiguchi en tête, celui-ci faisant mine de résister à son coéquipier tout en sachant qu’il devrait lui laisser le champ libre à un moment donné.

Les circonstances de la course décidaient pour lui quand Hirakawa passait sans états d’âme la voiture blanche et orange à l’occasion d’un dépassement d’attardés qui enfermaient Sekiguchi un trop long instant.

Hirakawa faisait alors le trou en tête et laissait à Sekiguchi le rôle de contenir Yamashita en troisième position, une configuration synonyme de titre pour la no37 alors en tête de la course.

S’engageait alors une bataille homérique entre Sekiguchi et Yamashita. Yamashita, plus rapide, cherchait la faille et finissait par la trouver dans la longue ligne droite se refermant par un virage à 90 degrés avant le retour vers l’intérieur du Super Speedway. Il plongeait à l’intérieur au freinage et passait Sekiguchi mais allumait ses pneus et perdait quelques précieux dixièmes qui permettaient à Sekiguchi de revenir à ses côtés.

Les deux Lexus LC500 émergeaient du tunnel en vue de la tribune principale côte à côte, se précipitant vers le S de raccordement avant la ligne droite des stands. Elles se touchaient et tiraient droit dans le gravier à l’intérieur du S, rejoignant la piste dans un nuage de poussière, Yamashita étant passé ! La séquence devenait un classique instantané qui sera dans toutes les rétrospectives sur la série dans les années à venir.

La messe était dite à quinze tours de l’arrivée. L’ordre ne changeait plus et Ryo Hirakawa passait la ligne en vainqueur, mais avec la seconde place Kazuya Oshima et Kenta Yamashita devenaient champions 2019, 17 ans après le dernier titre du team LeMans avec la Toyota Esso Supra de Akira IIda et Juichi Wakisaka qui est désormais le directeur sportif de l’équipe.

La seconde Lexus TOM’S termine donc troisième, et c’est encore une LC500, celle du team Zent Cerumo no38 qui finit quatrième.

La première non-Lexus est la Honda NSX no17 de Bertrand Baguette et Koudai Tsukakoshi, qui auront bravement tenté durant l’épreuve de maintenir le contact avec des Lexus plus rapides qu’eux.

Pour Kazuya Oshima c’est la consécration de onze années depuis son arrivée en GT500, dont neuf avec le team LeMans. A l’émotion d’avoir enfin atteint son rêve, le pilote a tenu à associer la mémoire de Kenji Yamada, l’ingénieur en chef du team LeMans disparu brutalement en 2018.

Le titre arrive beaucoup plus tôt pour Kenta Yamashita qui n’en est qu’à sa seconde année en GT500 à 24 ans, et qui s’affirme de façon décisive comme le nouvel espoir qui monte chez Toyota.

Son évolution naturelle est désormais d’intégrer l’écurie Gazoo Racing en WEC, dont il apprend les rudiments en LMP2 depuis Fuji. Cela ne devrait pas forcément l’empêcher de continuer en Super GT, à l’exemple de Kazuki Nakajima qui mène les deux de fronts (plus la Super Formula !).

GT300

Malgré sa pole position record, la McLaren 720S du team Goh n’avait pas le rythme pour la course, et n’a pas fait long feu en tête. C’est rapidement le duo des Nissan no56 et no11 qui a pris les choses en main.

Les deux Nissan GT-R GT3 menaient les choses de concert jusqu’aux ravitaillements, où grâce à un arrêt rapide sans changement de pneus l’AMG GT no65 du Leon Racing leur passait sous le nez et menait la course jusqu’au dernier virage…

Alors qu’elle avait course gagnée, la Mercedes noire ralentissait et que son pilote essayait désespérément de redémarrer. Panne d’essence ! C’est finalement la Nissan GT-R GT3 Gainer de Katsuyuki Hiranaka et Hironobu Yasuda qui franchissait la ligne en vainqueur alors que l’AMG GT noire passait la ligne au ralenti avant d’aller s’échouer dans l’herbe de la sortie des stands.

Mais c’est la voiture en quatrième position qui attirait tous les regards. La Honda NSX GT3 Evo no55 du team ARTA de Shinichi Takagi et Nirei Fukuzumi obtenait le titre de la catégorie, là aussi le premier depuis dix-sept ans en GT300 pour Aguri Suzuki et ses hommes.

Comme en GT500, l’alliance d’un vétéran et d’un jeune espoir a prouvé sa valeur, la voiture marquant des points à chacune des course. Nirei Fukuzumi devient champion pour sa première saison en Super GT, et on devrait le retrouver la saison prochaine en GT500, pourquoi pas aux côtés de Naoki Yamamoto dont il était cette saison le coéquipier en Super Formula.

C’en est terminé pour les GT300 cette saison, mais pas pour les GT500 qui iront batailler contre les voitures du DTM les 23 et 24 novembre à Fuji. Nous y serons également.

Crédit photos : PLR/le blog auto

Résultats

Super GT 2019 Huitième manche 250 km de Twin Ring Motegi, 2 et 3 novembre 2019

GT500

Po No Machine Driver Tire
1 37 KeePer TOM’S LC500

LEXUS LC500 / RI4AG

Ryo Hirakawa

Nick Cassidy

BS
2 6 WAKO’S 4CR LC500

LEXUS LC500 / RI4AG

Kazuya Oshima

Kenta Yamashita

BS
3 36 au TOM’S LC500

LEXUS LC500 / RI4AG

Kazuki Nakajima

Yuhi Sekiguchi

BS
4 38 ZENT CERUMO LC500

LEXUS LC500 / RI4AG

Yuji Tachikawa

Hiroaki Ishiura

BS
5 17 KEIHIN NSX-GT

Honda NSX-GT / HR-417E

Koudai Tsukakoshi

Bertrand Baguette

BS
6 1 RAYBRIG NSX-GT

Honda NSX-GT / HR-417E

Naoki Yamamoto

Jenson Button

BS
7 19 WedsSport ADVAN LC500

LEXUS LC500 / RI4AG

Yuji Kunimoto

Sho Tsuboi

YH
8 23 MOTUL AUTECH GT-R

NISSAN GT-R NISMO GT500 / NR20A

Tsugio Matsuda

Ronnie Quintarelli

MI
9 16 MOTUL MUGEN NSX-GT

Honda NSX-GT / HR-417E

Hideki Mutoh

Daisuke Nakajima

YH
10 24 Realize corporation ADVAN GT-R

NISSAN GT-R NISMO GT500 / NR20A

Mitsunori Takaboshi

Jann Mardenborough

YH
11 39 DENSO KOBELCO SARD LC500

LEXUS LC500 / RI4AG

Heikki Kovalainen

Yuichi Nakayama

BS
12 64 Modulo Epson NSX-GT

Honda NSX-GT / HR-417E

Narain Karthikeyan

Tadasuke Makino

DL
13 8 ARTA NSX-GT

Honda NSX-GT / HR-417E

Tomoki Nojiri

Takuya Izawa

BS
12 CALSONIC IMPUL GT-R

NISSAN GT-R NISMO GT500 / NR20A

Daiki Sasaki

James Rossiter

BS
3 CRAFTSPORTS MOTUL GT-R

NISSAN GT-R NISMO GT500 / NR20A

Kohei Hirate

Frederic Makowiecki

MI

GT300

Po No Machine Driver Tire
1 11 GAINER TANAX GT-R

NISSAN GT-R NISMO GT3 / VR38DETT

Katsuyuki Hiranaka

Hironobu Yasuda

DL
2 65 LEON PYRAMID AMG

Mercedes AMG GT3 / M159

Naoya Gamou

Togo Suganami

BS
3 96 K-tunes RC F GT3

LEXUS RC F GT3 / 2UR-GSE

Morio Nitta

Sena Sakaguchi

BS
4 55 ARTA NSX GT3

Honda NSX GT3 / JNC1

Shinichi Takagi

Nirei Fukuzumi

BS
5 4 GOODSMILE HATSUNE MIKU AMG

Mercedes AMG GT3 / M159

Nobuteru Taniguchi

Tatsuya Kataoka

YH
6 56 Realize NISSAN jidousya daigakkou GT-R

NISSAN GT-R NISMO GT3 / VR38DETT

Kazuki Hiramine

Sacha Fenestraz

YH
7 720 McLaren 720S

McLaren 720S GT3 / M840T

Seiji Ara

Alex Palou

YH
8 33 Eva RT Test Type-01 X Works GT-R

NISSAN GT-R NISMO GT3 / VR38DETT

Shaun Thong

Shinya Michimi

YH
9 60 SYNTIUM LMcorsa RC F GT3

LEXUS RC F GT3 / 2UR-GSE

Hiroki Yoshimoto

Ritomo Miyata

DL
10 360 RUNUP RIVAUX GT-R

NISSAN GT-R NISMO GT3 / VR38DETT

Takayuki Aoki

Yusaku Shibata

YH
11 88 MANEPA LAMBORGHINI GT3

Lamborghini HURACAN GT3 / DFJ

Takashi Kogure

Yuya Motojima

YH
12 61 SUBARU BRZ R&D SPORT

SUBARU BRZ GT300 / EJ20

Takuto Iguchi

Hideki Yamauchi

DL
13 52 SAITAMATOYOPET GB MARK X MC

TOYOTA MARK X MC / GTA V8

Shigekazu Wakisaka

Hiroki Yoshida

BS
14 5 ADVICS MACHSYAKEN MC86 MACH GO

TOYOTA 86 MC / GTA V8

Natsu Sakaguchi

Yuya Hiraki

YH
15 9 PACIFIC MIRAI AKARI NAC PORSCHE

PORSCHE 911 GT3 R / MA185

Naoki Yokomizo

Kyosuke Mineo

YH

Championnat

GT500

Po No Driver Total
1 6 Kazuya Oshima

Kenta Yamashita

85
2 37 Ryo Hirakawa

Nick Cassidy

83
3 23 Tsugio Matsuda

Ronnie Quintarelli

52.5
4 38 Yuji Tachikawa

Hiroaki Ishiura

46.5
5 39 Heikki Kovalainen

Yuichi Nakayama

44
6 17 Koudai Tsukakoshi

Bertrand Baguette

39
7 36 Kazuki Nakajima

Yuhi Sekiguchi

38
8 1 Naoki Yamamoto

Jenson Button

37
9 3 Kohei Hirate

Frederic Makowiecki

36
10 8 Tomoki Nojiri

Takuya Izawa

31
11 19 Yuji Kunimoto

Sho Tsuboi

27.5
12 64 Narain Karthikeyan

Tadasuke Makino

23.5
13 12 Daiki Sasaki

James Rossiter

17.5
14 24 Mitsunori Takaboshi

Jann Mardenborough

17
15 16 Hideki Mutoh

Daisuke Nakajima

12

GT300

Po No Driver Total
1 55 Shinichi Takagi

Nirei Fukuzumi

69.5
2 96 Morio Nitta

Sena Sakaguchi

58
3 11 Katsuyuki Hiranaka

Hironobu Yasuda

48
4 4 Nobuteru Taniguchi

Tatsuya Kataoka

47.5
5 65 Naoya Gamou 46.5
6 56 Kazuki Hiramine

Sacha Fenestraz

46
7 88 Takashi Kogure

Yuya Motojima

36.5
8 87 Tsubasa Takahashi

Andre Couto

29
9 52 Shigekazu Wakisaka

Hiroki Yoshida

27.5
10 60 Hiroki Yoshimoto 27
11 65 Togo Suganami 27
12 60 Ritomo Miyata 25
13 87 Kiyoto Fujinami 25
14 10 Kazuki Hoshino

Keishi Ishikawa

22
15 720 Seiji Ara

Alex Palou

20

Un commentaire

  1. Merci pour ces résumés de qualité sur cette discipline malheureusement très ignorée par la presse auto occidentale, et encore plus francophone. Continuez comme ça !

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