Evolutions techniques
La grande révolution pour 2012 n’est pas le fait des GT500, dont la définition est à peu près figée en attendant la fin des interminables négociations avec le DTM pour l’établissement d’une réglementation commune, mais en GT300. La catégorie accueille cette année sans réserve les GT3 FIA qui peuvent participer sans limitation spécifique de puissance. Du coup, l’appellation GT300 n’est plus que virtuelle avec des voitures qui font désormais plutôt 450 chevaux que 300. Le deuxième groupe qui forme le reste de la catégorie GT300 est celui des silhouettes répondant à la réglementation JAF. Un certain nombre d’entre elles, les plus anciennes, devaient être rendues hors la loi, mais ont bénéficié d’une dérogation et restent en lice à côté des nouvelles venues. Au final, on se retrouve avec un groupe très varié et intéressant mais aux potentiels hétérogènes qui risquent de générer (comme chaque année) des migraines pour les officiels en charge de réguler les performances. Lors des tests d’avant-saison, ce sont les GT3 qui semblent dominer les débats.
Pour conserver l’écart de performance nécessaire entre les deux catégories, les GT500 ont également reçu un boost sous la forme de brides d’admission plus grandes. On parle là aussi désormais de 600 chevaux et plus pour des autos qui sont plus proches au final de LMP2 que de GT. Pas de nouveau modèle, on reste avec les Nissan GT-R, Lexus SC et Honda HSV10 mais le travail sur l’aéro a été intense chez les trois constructeurs et on a vu quelques nouveautés dans ce domaine lors des tests préliminaires.
Le Super GT reste un terrain d’affrontement pour les manufacturiers, les deux catégories voyant de multiples marques s’aligner : Michelin (tenant du titre), Bridgestone, Yokohama et Dunlop en GT500, Yokohama, Dunlop, Bridgestone et Hankook en GT300. La saison dernière Michelin avait survolé les débats avec des pneus pluie imbattables et des pneus slicks endurants, cette saison les choses devraient être moins simple pour le manufacturier clermontois.
GT500
Le plateau est stable, avec 5 Honda, 4 Nissan et 6 Lexus. Les mouvements ont essentiellement concerné les pilotes. Deux noms importants disparaîssent de la grille 2012, ceux de André Lotterer et Benoît Tréluyer, partis disputer le championnat du monde d’endurance chez Audi. Hideki Mutoh, l’ex-pilote Indycar, n’a pas convaincu en 2011 et redescend en GT300 comme le jeune espoir Toyota Takuto Iguchi. Le transfert de l’année concerne Loïc Duval, qui passe de Honda avec qui il avait obtenu le titre 2010 à Lexus où il remplace Lotterer, alors que deux revenants de premier ordre, Ralph Firman et Michael Krumm, prennent place respectivement dans la Honda ARTA et la GT-R Nismo.
Du côté des nouvelles têtes, Carlo Van Dam, le jeune Hollandais double champion de F3 en Allemagne 2008 puis au Japon l’année suivante, a finalement trouvé un volant à sa mesure chez Honda où il remplace Loïc Duval dans la voiture Dome. Chez Lexus deux jeunes loups issus de la filière TDP comptent bien se faire un nom : Andrea Caldarelli, qui entame sa première saison de GT en plus de son poste de pilote de réserve Toyota en WEC, et Yuji Kunimoto qui a montré de belles aptitudes sur la Corolla GT300 lors des deux dernières saisons. Le dernier test officiel a mis en vu les Honda et les Nissan, mais de façon anecdotique. Bien malin qui peut à l’heure qu’il est faire un pronostic, et c’est tant mieux.
GT300
Avec 25 voitures à Okayama et d’autres attendues en cours de saison la catégorie affiche une belle santé, d’autant plus que pas moins de 15 nouvelles voitures se présenteront sur la grille dimanche : quatre Audi R8 LMS dont deux Ultra toutes neuves, une 458 GT3, deux nouvelles 911 GT3 R, deux Gallardo LP600+, une SLS GT3, une GT-R GT3, une seconde BMZ Z4 GT3, une seconde Corvette GT3, la Subaru BR-Z , la Toyota Prius réparée à temps après un incendie lors du dernier test la semaine dernière. Et ce n’est pas fini, puisque l’on attend la Honda CR-Z Mugen en cours de saison, voire une troisième Porsche plus tard.
Chez les pilotes, le transfert majeur concerne Tatsuya Kataoka qui arrive aux côtés de Nobuteru Taniguchi dans la voiture championne en titre, la BMW Z4 (un nouveau chassis) du team Goodsmile Hatsune Miku. Un tel équipage serait tout à fait à sa place en GT500, tout comme celui du team Gainer, Hiranaka et Tanaka qui troquent leur 458 GTC pour une Audi R8 LMS Ultra, pour ne citer que ces deux paires qui montrent le niveau très élevé de la catégorie. De la même façon, les constructeurs ne se cachent plus, ne respectant que sur le papier la règle qui veut que seuls les privés soient engagés en GT300. Ainsi la Subaru BRZ affiche le bleu STI sans complexe et Nissan place ses jeunes pilotes sous la houlette de Masahiro Hasemi dans une GT-R GT3 qui a tout de la structure usine. La Toyota Prius engagée par apr bénéficie de la même façon de toute l’attention des ingénieurs de Toyota et de ceux de TRD, comme la CR-Z engagée par Mugen est couvée par Honda qui y place Hideki Mutoh et peut-être, plus tard dans l’année, Takuma Sato. On retrouvera un autre ex-pilote de F1 sur la grille, le revenant Hideki Noda sur une Audi R8, tandis que la sensation de ce début de championnat est la présence de la Suissesse Cindy Allemann sur l’Audi de pointe du Hitotsuyama Racing.
Bref, le Super GT 2012 a fière allure et comme les années précédentes le blog auto le suivra de près et s’y rendra dès la seconde épreuve du championnat à Fuji à la fin du mois.
La qualification vient de s’achever et c’est la Lexus Zent no38 qui signe la première pole de l’année devant la HSV Raybrig no100, la Lexus TOM’S no36 et la GT-R Nismo no23. En GT300, avantage Porsche avec le meilleur temps pour la GT3 R Endless Taisan no911 devant la Hankook no33, la deuxième ligne étant constituée de l’Audi R8 GAINER no11 et de la Gallardo JLOC no87.
Crédit photos : GT Association