L’ALMS a une formule attirante. Des pilotes célèbres, des marques prestigieuses, des programmes exclusifs, quatre catégories en piste simultanément, et l’orientation générale vers les fans créent des week ends de course exceptionnels tant sur place que dans son salon. Pourtant la saison 2006 a pris un goût amer pour les compétiteurs en GT1: Aston Martin et Corvette. Le nivellement des performances sur fond classique d’injustice a donné à la série une profondeur en politique interne qu’elle ne se connaissait probablement pas. Voici un retour sur les modifications des spécifications techniques et leur impact sur les résultats.
L’American Le Mans Series est sanctionnée par l’IMSA (FIA américaine) et partage avec l’ACO les réglements techniques justifiant son nom. Toutefois l’IMSA garde la possibilité d’agir indépendamment sur les caractéristiques des voitures lorsqu’elle le juge nécessaire.
Avant le début de la saison (bulletin #06-02), l’IMSA fixe la masse mini des DBR9 à 1150 kg et les C6R subissent un premier ajustement à 1180 kg. Une seconde intervention avant les 12 h de Sebring (bulletin #06-04) baisse la masse mini des DBR9 à 1125 kg et diminue la restriction d’air (calculée comme si les Aston Martin roulaient à 1175 kg, donc à leur avantage).
La victoire de Chevrolet à Sebring entraîne le maintien du diamètre des brides, mais ramène la masse mini des DBR9 à 1100 kg (bulletin #06-05). Valable pour les courses de Houston et Mid-Ohio, cette modification ne suffit pas à enrayer le succès des Corvette qui signent deux doublés successifs. L’IMSA autorise alors Aston Martin à utiliser des réservoirs de 110 l pour l’épreuve de Lime Rock, tout en alourdissant les Corvette à 1190 kg (bulletin #06-07).
Mission accomplie! C’est la première victoire de la saison pour une DBR9. Mais avec seulement 0,033″ d’avance sur la C6R, ce n’est toujours pas jugé suffisant. Le réservoir des DBR9 est ramené à 100 l et celui des Corvette rétréci à 90 l. De plus, les Chevrolet devront rouler avec des brides d’admission plus petites que leur masse ne l’autorise. Ces décisions restent en vigueur pour les trois courses suivantes, dont deux sont remportées par Chevrolet et une seule par Aston Martin. Cependant, les apparences sont trompeuses et on commence à grogner dans le clan Chevrolet. Les DBR9 sont plus rapides en piste et si Doug Fehan ronge son frein en apparence, Olivier Beretta ne se fait pas prier pour dénoncer les mesures de nivellement à qui veut l’entendre. (suite en page 2)