Porsche 963 LMDH : le retour du roi

On savait déjà que Porsche revenait en Endurance avec un châssis LMDH conçu par Multimatic et en partenariat avec le Penske Racing, qui avait déjà exploité le RS Spyder dans les années 2000. Maintenant, nous avons le nom et la livrée.

Héritière d’une grande lignée

Le prototype qui marque le retour de la firme aux 19 victoires aux 24 heures du Mans prend le nom de 963, marquant ainsi la filiation « symbolique » avec la Porsche 962, le bolide de Weissach qui participa au Groupe C et à l’IMSA GTP entre 1984 et 1990 et remporta le Mans en 1986 et 1987. Mais contrairement aux monstres du Groupe C qui évoluaient avec un Flat 6 3 litres de plus de 700 chevaux, cette 963 sera hybride, avec un V8 biturbo de 4.6 litres de cylindrée, basé sur l’unité de la 918 Spyder qui dérivait lui-même du bloc utilisé sur le prototype LMP2 RS Spyder.

Les voitures LMDh comme la Porsche, ainsi que les conceptions concurrentes de BMW, Acura, Cadillac et Lamborghini, pourront rivaliser avec les prototypes construits selon les spécifications de l’Automobile Club de l’Ouest (ACO) Le Mans Hypercar (LMH) au classement général de l’IMSA, dont la nouvelle classe supérieure à partir de 2023 sera appelée Grand Touring Prototype (GTP) – un nom qui ravive les souvenirs de la grande époque des années 80.

En rouge et blanc, comme d’autres

Visuellement aussi, le lien avec les protos du Groupe C se retrouve dans la relative simplicité des lignes, surtout au niveau avant, tranchant avec l’aérodynamisme torturée des LMP1. On retrouve aussi les optiques en quatre parties, qui permettent d’identifier rapidement la Porsche et de faire le lien avec le design des voitures de série. Et on en aura besoin car, si la livrée reste rouge et blanche de la sorte, il faudra développer un regard de lynx l’an prochain pour distinguer tous ces prototypes qui tirent vers le rouge et blanc, comme les Toyota et les Glickenhaus, sans oublier les prochaines Ferrari qui, elles aussi, devraient naturellement recourir au Rosso.

Au final, cette Porsche a une certaine allure mais le formatage LMDH empêche forcément un effet « waouh », à moins que Cadillac ne bluffe tout le monde avec un design osé. Mais c’est sans doute du côté des Hypercars que l’on trouvera les designs les plus avancés, comme l’a déjà prouvé la 9X8 de Peugeot.

Côté pilotes, quelques noms sont déjà confirmés comme celui d’André Lotterer, triple vainqueur au Mans avec Audi et qui courait pour Porsche en Formule E ces dernières années.

 

(9 commentaires)

  1. De face on dirait certains protos des années fin 80/début 90. Pas vilain. Mais la déco….mouais. Bon au moins on évite une livrée comme sur les dernière 918 Evo.

  2. Peugeot peut commencer a serrer les fesses, a se cacher derrière un prétexte bidon de pas avoir eu le cran de s’aligner dès cette année avec une voiture qui de toute façon était déjà prête…

    1. Le « prétexte » est réglementaire….si Peugeot alignait la voiture dès cette année, elle était figée. Au moins avec les courses qui arrivent Peugeot va pouvoir corriger le tir si besoin avant que la participation aux 24h 2023 ne fige le prototype jusqu’en 2025.

    2. Si Peugeot ne s’est pas aligné en course plus tôt, c’est la faute de l’ACO, qui a changé les règles de fonctionnement du moteur électrique, décalant le déclenchement de 120 à 160 km/h, puis 190. Hors, la conception audacieuse de la Française était basée sur un fonctionnement de l’hybridation dès 120 km/h. Ce changement de règle a provoqué une remise en cause dans la conception et le retard en conséquence.

  3. Est-ce que les hypercars auront quand même un léger avantage en performance ou alors cette formule permettra au lmdh de gagner pour « pas cher » ?

    1. C’est tout le pbm de cet accord IMSA/ACO…
      Les LMDh avec le châssis de LMP2 amélioré et la partie hybride commune font baisser les budgets. Côté perf pour le moment, ce sera sur le papier la même chose que les LMH puisque la puissance est bridée, le poids relevé à 1030 kg pour que les LMDh ne soient pas pénalisées et l’appui limité….

      L’ACO va jouer avec le feu et une BoP qui ne contentera personne…

  4. La livrée rouge-blanc-noir a désagréablement surpris, mais heureusement, celle qui sera emmené par le team Jota aura certainement d’autres couleurs. Idem pour celle(s) engagées en IMSA par JDC Miller.
    Comme l’ACO a autorisé les équipes prêtes à rejoindre le WEC quand elles le souhaitent, on devrait avoir au moins une 963 aux essais de la dernière course à Bahreïn.
    Quand aux pilotes, on a déjà 2 français, Kévin Estre et Mathieu Jaminet. Fred Mako, qui a participé au développement, devrait trouver un volant facilement.

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