Echos
Réussite unanime
Après le faux départ d’Hockenheim, la collaboration entre le Super GT et le DTM a pris son envol réellement à Fuji. Gerhard Berger et Maasaki Bandoh, lors de la conférence de presse commune de dimanche matin, ont acté la réussite de ce week-end, comme l’ont fait Jens Marquardt et Dieter Gass, et réaffirmé leur foi dans la réglementation Class 1.
Cependant, s’ils ont tous deux annoncé leur intention de rééditer une course de ce type dans le futur, ni l’un ni l’autre n’ont voulu s’engager sur un lieu ou un format spécifique. Il faudra tirer les enseignements de ce week-end d’abord. Avec 51 000 spectateurs sur le week-end, l’affluence, moins importante que celle d’une course de championnat à Fuji, n’en était pas moins encourageante pour cette première fois, et l’ambiance, en particulier dimanche, a impressionné les teams allemands, et en premier lieu les pilotes ravis par l’accueil des fans.
Retour aux sources
Deux pilotes qui n’étaient pas surpris de l’ambiance étaient Loïc Duval et Benoît Tréluyer, tous deux vétérans du Super GT et habitués de l’accueil chaleureux d’un public qui ne les a pas oublié. Benoît Tréluyer, en particulier, en grande forme et ne se déparant pas d’un sourire jusqu’aux oreilles de tout le week-end, était particulièrement heureux de revenir sur les lieux de ses premiers exploits, et nous confiait qu’il était très motivé pour revenir courir au Japon de façon régulière.
De fait, le team assemblé pour sa participation à cette course, aux couleurs d’Audi Japan et réunissant WRT et l’équipe japonaise Hitotsuyama Racing, avait tout l’air d’un ballon d’essai, même si Benoît indiquait qu’il manquait encore un partenaire majeur pour boucler le budget pour une saison. Dieter Gass, le patron d’Audi Sport, déclarait lui fort à propos que la prochaine étape logique serait de voir des voitures engagées dans l’autre championnat. Alors, une Audi RS 5 DTM en GT500 la saison prochaine ? Ce week-end, l’idée ne paraissait plus si saugrenue…
Loïc Duval, aux avant-postes tout le week-end, n’était pas moins ravi et ne cachait pas être là surtout pour donner à voir le meilleur spectacle possible au public. Il redevenait plus sérieux au sujet du calendrier 2020 et du piteux clash de dates voyant une épreuve du championnat allemand le même week-end que les 24 Heures du Mans. Loïc y perd l’occasion de faire son retour en LMP1, mais il se rabattra la saison prochaine sur l’IMSA avec le team JDC-Miller et sa Cadillac DPi lors des courses longues, à commencer par les 24 Heures de Daytona, pour étancher sa soif d’endurance.
La Silly Season démarre
Un scoop tombait à la surprise générale lorsque Daisuke Nakajima, fils de Satoru, frère cadet de Kazuki, et pilote Honda en GT500, annonçait à sa descente de voiture à l’issue de la qualification de dimanche où il venait de faire la pole, qu’il prenait sa retraite du GT500 à l’issue de cette saison. Cela libère un baquet de plus chez Honda après celui vacant de Jenson Button et également un troisième selon la rumeur pour la jeune garde du constructeur qui ronge son frein en GT300.
Les rumeurs enflent et commencent à percer dans la presse japonaise autour du possible départ la saison prochaine du team Le Mans, champion en titre, du GT500 vers le GT300. Le constructeur n’en prévoie pas moins d’aligner six voitures quoi qu’il arrive, comme c’est son habitude, ainsi que l’a déclaré Akio Toyoda il y a quelques jours.
Il était également question dans les conversations de Sacha Fenestraz, qui après son brillant titre en Formule 3 et sa belle saison en GT300, devrait franchir le pas et trouver un volant en Super Formula comme en GT500, sans doute dans le clan Toyota où l’on ne devrait pas revoir la saison prochaine Kazuki Nakajima, largement occupé par le LPM1 et la Super Formula.
Les teams vont maintenant prendre le chemin de Sepang incessamment pour le début des essais hivernaux, où l’on pourrait voir quelques nouvelles têtes.
Autosport Web Sprint Cup
Comme la veille, les GT300 assuraient le lever de rideau. Et comme la veille, la Lexus RC F GT3 du team LM Corsa a remporté l’épreuve grâce essentiellement à une nouvelle prestation impressionnante du jeune espoir Toyota Ritmo Miyata, qui n’a fait qu’une bouchée de la Toyota Mark X MC Greenbrave et de la Callaway Corvette C7 aux couleurs de BH Auction, que l’on ne s’attendait pas à retrouver en si belle posture.
Tout le monde avait les yeux sur les Mother Chassis, en particulier la Toyota 86 MC aux couleurs de Hoppy, dont c’était la dernière apparition en course. Le team conduit par Takeshi Tsuchiya, avec peu de moyens, a obtenu des résultats fantastiques avec cette auto, qui reste l’une des plus populaires de la série. L’écurie passera au GT3 la saison prochaine, et l’avenir du Mother Chassis reste incertain puisque seule la Lotus Evora MC est prévue la saison prochaine pour l’instant.
Super GT x DTM Dream Race 2
Après une nouvelle nuit de pluie, le soleil perçait dimanche et promettait une journée de course sur piste sèche. Cela allait permettre de voir la compétition entre les GT500 et les autos du DTM sous un nouvel angle, après la piste humide de la veille.
Les qualifications très courtes à la mode DTM montrait que les performances des uns et des autres convergeaient. Daisuke Nakajima, sur un nouveau châssis après le gros accident de son coéquipier Hideki Mutoh la veille, obtenait la pole position devant Loïc Duval, second comme samedi sur l’Audi du team Phoenix.
Derrière les deux hommes on retrouvait un très bon Narain Karthikeyan sur la Honda du team Nakajima, Naoki Yamamoto (Honda) de nouveau bien placé, puis René Rast (Audi) et Koudai Tsukakoshi (Honda), alors que Marco Wittmann sur la première BMW avait le septième temps, dans un mélange équilibré entre les Honda NSX et les Audi et BMW.
Daisuke Nakajima se voyait infliger une pénalité de cinq places de grille pour son changement de châssis et c’est Loïc Duval qui héritait de la première position de grille avec Karthikeyan à ses côtés.
Au départ, le pilote français s’élançait en tête mais ne pouvait contenir bien longtemps des Honda conquérantes. Il était passé successivement par Karthikeyan, Yamamoto et Tsukakoshi, avant d’être victime d’une crevaison qui l’obligeait à passer au stand.
Revenue en piste après son arrêt, l’Audi de Loïc perdait un élément de carrosserie fragilisé par la crevaison précédente, ce qui déclenchait la sortie d’un premier safety car et permettait au Français de recoller au peloton. Benoît Tréluyer en profitait pour plonger dans son stand pour changer ses gommes.
Après le redépart, les voitures s’arrêtaient en succession pour changer de gomme, ce qui permettait à Tréluyer, comme la veille en très grande forme, de prendre la tête avec une belle marge. Le pilote Audi aurait toutefois encore un arrêt à effectuer, le premier hors de la fenêtre de temps réglementaire ne comptant pas pour son arrêt obligatoire…
Mais les choses allaient tourner autrement lorsque René Rast était à son tour victime d’une crevaison, entraînant l’arrivée d’un second safety car.
Avec 20 minutes restantes, les esprits s’échauffaient et peu après le redépart, effectué en mode Indy de la double file chère au DTM, le chaos s’installait avec d’abord un accrochage à haute vitesse au beau milieu du peloton entre les Honda no17 et no8, toutes deux hors course, et puis surtout un carambolage incroyable entre cinq des six Lexus, qui collectaient également le pauvre Kohei Hirate sur la Nissan no3.
Avec du carbone partout, l’inévitable troisième safety car rentrait en piste et relâchait les voitures avec un tour à couvrir jusqu’au drapeau !
Karthikeyan impérial était passé au travers de toutes ces péripéties, ne ratait aucune de ses relances et remportait la course, alors que derrière lui Loïc Duval et Marco Wittmann s’offraient un duel des plus virils sur les trois derniers virages. Le Français passait la ligne second mais était rétrogradé en troisième position après une pénalité de une seconde pour un tassement un peu viril. Sans rancune, assuraient les deux hommes après l’arrivée.
A l’arrivée au parc fermé Narain Karthikeyan était sur un nuage. L’ancien pilote de F1, qui court au Japon depuis plusieurs années, avait montré son potentiel à plusieurs reprises en Super Formula sans pouvoir conclure.
Avec cette victoire en Super GT pour sa première année dans la discipline et sa première victoire en course depuis 2013, il montre qu’à 42 ans il a encore son mot à dire, et le nombre de pilotes venus le féliciter après sa victoire démontrait sa popularité dans le paddock.
Le pilote indien nous confiait après l’arrivée son émotion d’être celui qui a fait gagner la Honda NSX-GT à moteur central pour la dernière fois avant le passage à la nouvelle voiture, et qu’il espérait bien continuer sa carrière au Japon, pays qu’il apprécie particulièrement. Bravo Narain !
Sur le podium il retrouvait son patron Satoru Nakajima et Loïc Duval, qui lui aussi a longtemps couru pour le Nakajima Racing lors de sa carrière japonaise. Le sport auto est une grande famille…
Et c’est ainsi que ce terminait ce week-end très réussi. Au final les GT500, en particulier les Honda, auront été les plus fortes à domicile, lavant l’affront subi à Hockenheim, mais les deux catégories étaient de plus en plus proches au fur et à mesure que le week-end avançait, et ont offert un spectacle excitant qu’on ne demande qu’à revoir au plus vite.
Crédit photos : PLR/leblogauto.com
Classement
Super GT x DTM Dream Race 2 Fuji Speedway 24 novembre 2019
Po | No | Machine | Driver |
1 | 64 | Modulo Epson NSX-GT | Narain Karthikeyan |
2 | 11 | BMW M4 DTM | Marco Wittman |
3 | 28 | BMC Airlifter Audi RS5 DTM | Loïc Duval |
4 | 1 | RAYBRIG NSX-GT
Honda NSX-GT / HR-417E |
Naoki Yamamoto |
5 | 0 | BMW M4 DTM | Kamui Kobayashi |
6 | 16 | MOTUL MUGEN NSX-GT
Honda NSX-GT / HR-417E |
Daisuke Nakajima |
7 | 99 | Akrapovic Audi RS5 DTM | Mike Rockenfeller |
8 | 37 | KeePer TOM’S LC500
LEXUS LC500 / RI4AG |
Ryo Hirakawa |
9 | 33 | Audi Sport RS 5 DTM | René Rast |
10 | 21 | Audi Sport Japan RS 5 DTM | Benoît Tréluyer |
11 | 23 | MOTUL AUTECH GT-R
NISSAN GT-R NISMO GT500 / NR20A |
Tsugio Matsuda |
12 | 24 | Realize corporation ADVAN GT-R
NISSAN GT-R NISMO GT500 / NR20A |
Mitsunori Takaboshi |
13 | 4 | BMW M4 DTM | Alessandro Zanardi |
14 | 17 | KEIHIN NSX-GT
Honda NSX-GT / HR-417E |
Koudai Tsukakoshi |
15 | 39 | DENSO KOBELCO SARD LC500
LEXUS LC500 / RI4AG |
Heikki Kovalainen |
16 | 6 | WAKO’S 4CR LC500
LEXUS LC500 / RI4AG |
Kazuya Oshima |
17 | 19 | WedsSport ADVAN LC500
LEXUS LC500 / RI4AG |
Yuji Kunimoto |
18 | 12 | Calsonic Impul GT-R | James Rossiter |
19 | 3 | CRAFTSPORTS MOTUL GT-R
NISSAN GT-R NISMO GT500 / NR20A |
Kohei Hirate |
20 | 36 | au TOM’S LC500
LEXUS LC500 / RI4AG |
Kazuki Nakajima |
21 | 38 | ZENT CERUMO LC500
LEXUS LC500 / RI4AG |
Hiroaki Ishiura |
22 | 8 | ARTA NSX-GT
Honda NSX-GT / HR-417E |
Tomoki Nojiri |
Grand merci à Leblogauto de nous permettre de suivre le championnat GT300 et GT500. C’est pour moi une vraie plus-value de ce site.
Merci pour votre commentaire, ça fait plaisir et ça motive pour la saison prochaine.