Le départ un peu frileux du colombien donne le ton de sa course. Sur une piste aux phases de freinage importantes, le but est de savoir passer entre les gouttes pour bien figurer à l’arrivée. Las! Si la course de 2005 a compté 15 neutralisations, celle-ci est aussi mouvementée et Montoya en sera acteur au 155ème tour. Touché à l’arrière par Jason Keller, Montoya n’est pas capable de maîtriser la dérive de sa voiture et part en tête-à-queue. Après avoir passé tout le début de course dans le top 10, il repart 30ème et devra remonter patiemment ses adversaires pour finir 11ème. Au passage, il enverra 2 ou 3 adversaires en tête-à-queue à coups de pare-choc. La manoeuvre est normalement peu recommandable (et carrément mal vue dans un milieu ou revanche s’écrit avec un grand R), mais il se défend avec de vieux réflexes de F1: « à chaque fois mon pare-choc était à hauteur de leur portière », se justifie-t-il. Chaque contact est aussi une aggravation de l’endommagement global de la voiture, et il faut savoir l’économiser, ce qui nécessite une certaine intelligence de course.
Harvick remporte l’épreuve après un tour de prolongation. La 15ème et dernière neutralisation s’étant étendue au 250ème tour, la procédure green-white-checkered est appliquée. Le commissaire de course relance le peloton pour un dernier tour lancé, histoire de ne pas finir derrière le pace-car. Harvick prend le meilleur élan pour passer Carl Edwards et finit devant son équipier Clint Bowyer.
Chip Ganassi est fier de son poulain, qui a mené une course d’attente lui permettant d’apprendre à se discipliner, malgré des bosses un peu partout sur la Dodge. Une délégation colombienne digne des meetings de F1 ou des matches de football internationaux attendait son héros avec trompes et drapeaux, signe que le Nascar prend un incroyable virage ethnique, n’en déplaise aux partisans du drapeau confédéré! Fin de la dernière étape en date du « Montoya Welcome Tour ».