Le Bonanza Speedway bientôt rasé ?

Un circuit menacé par des questions écologiques, c’est banal. La particularité du Bonanza Speedway, c’est qu’il a été construit en pleine jungle, en toute illégalité.

Dans les années 90, la Bangkok Bank of Commerce dominait la finance Thaïlandaise. Son éminence grise, Rakesh Saxena, n’hésitait pas à arroser les hommes politiques pour obtenir des prêts ou des terrains. Dont 200 hectares du parc national de Khao Yai (classé à l’UNESCO.) En 1996, la banque fit faillite, ce qui provoqua une crise financière dans le pays (laquelle entraina la crise asiatique.) Bien sûr, Saxena s’était évaporé entre temps. L’état avait urgemment besoin de liquidité. En 2002, divers actifs de la Bangkok Bank of Commerce sont soldés, dont les terrains sur le Khao Yai.

Kirimaya récupère 115 hectares de parcelles, où il construisit le Bonanza Resort. Il s’agissait d’un complexe hôtelier de luxe, avec notamment un golf, un jardin tropical, un zoo et un centre équestre. En 2007, les autorités du parc de Khao Yai déclara que les titres de propriétés et les permis de construire (remontant à la Bangkok Bank of Commerce) étaient nuls et non avenues. En 2008, un tribunal lui donna raison et l’ensemble des propriétaires devaient être prochainement expulsés…

Ca n’empêcha pas Kirimaya d’étendre discrètement ses parcelles. En 2010, il bâti ainsi le Bonanza Speedway au milieu d’une plantation. Cette piste d’essai permit aux riches propriétaires de GT de faire vroum-vroum en pleine jungle. Surtout, c’était l’un des très rares circuits en bon état du pays. Des courses de moto y auraient eu lieu.

D’emblée, le Bonanza Speedway fut controversé. L’argument de Kirimaya est qu’il est situé en bordure du parc, loin de la vraie jungle. En 2014, les autorités passèrent à l’action. 112 hectares de constructions illégales appartenant à divers propriétaires sont saisies. Kirimaya était le suivant sur la liste. Vu qu’il avait revendu une partie de ses parcelles, il ne lui restait que 56 hectares de la vente de 2002. Il n’avait aucun droit sur les 166 hectares du Bonanza Speedway.

La décision finale sera rendue en mai. Kirimaya n’attend pas grand chose, d’ailleurs, il a déjà fermé le site internet du circuit. Le site devrait être rendu à la végétation. Les éventuels vestiges feront le bonheur des archéologues modernes…

Crédit photos : Bonanza Resort

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