De retour sur la terre ferme, je prends quelques minutes pour m’en remettre et commence doucement à penser que bientôt c’est moi qui vais piloter. La liste des stagiaires est affichée et il est écrit que je piloterai la Chevrolet n°07, la fameuse Jack Daniels de Clint Bowyer.
Je suis quasiment en bas de la liste (19 sur 20) ce qui signifie que j’ai un peu de temps devant moi. Bref de quoi bien stresser. Cela n’a dailleurs pas loupé et je pense que la tension devait alors se lire sur mon visage. Tous les stagiaires se succèdent et tous ressortent de leur voiture avec la tête d’un enfant qui vient d’avoir à Noël le jouet qu’il attend depuis un an. Un rêve de gosse je vous dis…
Vient le tour de Mr Arn-Oud, le petit Frenchie de la bande. On m’équipe du système Hans et je m’installe dans la voiture, a cet instant je me rappelle avoir eu les mains un peu tremblantes. Un petit coucou à la famille l’air de rien, mais dans le casque je n’étais pas fier du tout. Le mécano remonte le filet et je suis (enfin) seul au volant d’un monstre de puissance prêt à m’élancer sur un ovale. Surtout ne pas se louper !!
Mon instructeur vient placer sa voiture à cinq longueurs devant la mienne sur la pit lane. Je devrais à chaque instant conserver cette distance entre les deux voitures. Au fil des tours, l’instructeur va hausser le rythme et si je respecte les consignes je devrais en faire de même.
L’ordre est donné de s’élancer. La consigne est de passer la première et de rester à 2500 tours jusqu’à la sortie de la pit lane avec interdiction de faire un burnout. C’est sûrement cette dernière instruction qui m’a stressé et j’ai un peu peiné à m’élancer. On sort finalement des stands, 2ème, 3ème, on monte sur la ligne droite arrière, je passe la 4ème et c’est parti !
A chaque entrée de virage je soulage légèrement l’accélérateur pour prendre la trajectoire inférieure. Les tours se succèdent et bien qu’il n’y ait pas de compteur de vitesse, l’augmentation du rythme est très sensible. J’ai même le plaisir de doubler des pilotes plus lents !Les derniers tours sont assez intenses et je me demande à cet instant comment les Gordon, Harvick, Stewart et les autres peuvent subir cela pendant plusieurs heures.L’instructeur fait signe depuis sa voiture que c’est le tour de décélération et nous rentrons aux stands. Un petit test sur les freins avant la pit lane pour être sûr que tout fonctionne et je m’arrête devant mon box. On m’aide à sortir (sous les applaudissements, ce qui fait toujours plaisir) et je me jette dans les bras du mécanicien en chef avec un grand « Thank You ! ».Au final, un meilleur tour bouclé à quasiment 120 mph de moyenne en 45 secondes pour une vitesse de pointe de 134 mph. C’est bien, mais encore loin des records du circuit (146.554 mph pour la Nextel et 135.118 mph pour la Busch Series de moyenne sur un tour).
Il m’est difficile de retranscrire tout ce que j’ai vécu mais ma tête sur les photos devrait parler d’elle-même. Si vous aimez la Nascar ou le sport automobile en général, c’est une expérience à vivre. Comptez quand même entre 400$ et 3000$ (hors voyage) en fonction du nombre de tours que vous voulez effectuer et du type de formation.
Plus d’infos: http://www.1800bepetty.com/
Quand est ce qu’on recommence ?
Photos: US-Racing.com / LeBlogAuto