Pour les 100 ans des 500 miles d’Indianapolis, l’Indycar nous avait promis un show avec des surprises. Ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’était que sur la piste, il y aurait aussi des surprises! A la limite, si ça avait été un film, d’aucun auraient dit: « Wheldon vainqueur au dernier virage du dernier tour? C’est quoi ce retournement de situation à deux balles? »
Le résultat des qualifications était déjà assez inattendu, avec Alex Tagliani (FAZZT/Sam Schmidt) en pole, devant Scott Dixon (Ganassi) et Oriol Servia (Newman-Haas.)
Par tradition, avant « Indy », les pilotes font la tournée des plateaux de télévision. Personne ne veut des sociétaires de la première ligne et ce sont Dario Franchitti (Ganassi, 9e), Helio Castroneves (Penske, 16e) et Danica Patrick (Andretti, repêchée) qui sont les plus demandés! En nombre d’apparitions, la palme revient au Brésilien, volontiers cabot.
Un phoque (en anglais, « seal ») et un éléphant de mer (Kelly Clarlson), voici le duo qui a chanté l’hymne Américain:
Donald Trump aurait du piloter le pace car. Mais le collectionneur de perruques et d’actes de naissance va peut-être se présenter aux élections présidentielles. Or, aux USA aussi, les hommes politiques n’osent pas faire vroum-vroum en public.
A.J. Foyt a été appelé pour le remplacer au volant de la Chevrolet Camaro cabriolet.
D’emblée, Takuma Sato (KV-Lotus) nous resservi sa spécialité: la tarte au mur. Il fut imité peu après par son équipier E.J. Viso.
A Indianapolis, la stratégie compte presque autant que la vitesse.
Parti 22e, Tony Kanaan a assuré le show avec la KV-Lotus rescapée. Il est remonté jusqu’au top 5, s’arrêta au stand au mauvais moment, sorti en queue de peloton et il remonta jusqu’à une 4e place finale.
Le meilleur ami de Rubens Barrichello peut se vanter d’avoir dépassé tous les pilotes présents, à un moment ou à un autre et il en a même dépassé certains deux fois!
Graham Rahal (écurie « B » de Ganassi) a opté pour une stratégie davantage attentiste. Parti 26e (sur 33), il termina 3e et décrocha son deuxième podium consécutif à Indianapolis.
Les amateurs de statistiques noteront que pour la première fois, on a vu un Espagnol en tête de la course. Il s’agissait évidemment d’Oriol Servia (Newman-Haas), qui termina 6e.
A contrario, les pilotes Penske et Ganassi, qui dominent d’ordinaire le championnat, sont complètement passées à côté de leur course.
2e en vue de l’arrivée, Franchitti du rentrer aux stands dans l’avant-dernier tour et il termina à une modeste 12e place. Un rang indigne de l’archi-favori qu’il était.
On a failli voir un vainqueur Belge. Mais au 186e tour, Bertrand Baguette (Rahal-Letterman) a été obligé de faire un ultime arrêt.
J.R. Hildebrand (Panther) hérita du commandement. Son réservoir étant presque vide, il doit lever le pied alors que derrière, ça revient fort. Plus que 10 tours… Plus que 5 tours… Plus que 2 tours… Le dernier tour… Le retardataire Charlie Kimball (Newman-Haas) sort des stands au ralenti. Hildebrand n’avait qu’à le doubler pour être le premier débutant vainqueur à Indianapolis depuis 10 ans…
Trop de pression? Le pilote US a pris la mauvaise trajectoire et il s’est fait déventer. En conséquence, Dan Wheldon (Brian Herta) est le premier à passer devant les drapeaux à damiers!
Champion d’Indycar 2005, l’Anglais est habitué à grappiller des opportunités d’un autre monde. Néanmoins, là, il n’en revint pas!
Hildebrand termina néanmoins son 200e tour, sur 3 roues:
Danica Patrick (Andretti) termina 10e et première femme. La débutante Pippa Mann (Conquest) est 10 rangs plus loin, juste devant Ana Beatriz (Dreyer & Reinbold.) Simona de Silvestro (HVM) a été trahie par sa mécanique.
Viré par Panther fin 2010 (suite à des restrictions budgétaires), le programme de Wheldon et de Brian Herta ne comportait qu’Indianapolis. Va-t-on les revoir ensuite? Il serait dommage qu’une telle histoire ne prenne fin aussi vite…
Au classement, le leader Will Power (Penske, ici sur 3 roues) a fait le minimum syndical. 14e, il s’est débrouillé pour marquer 2 points de plus que son rival Franchitti.
L’Australien possède désormais 194 points, contre 178 pour l’Ecossais. Servia est 3e à 152 points, devant Kanaan (135 points) et Dixon (129 points.) Eliminé en début de course, Ryan Briscoe (Penske) chute au 7e rang (114 points.)
Prochaine étape: le Texas, le 11 juin.
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