Course 1 : Vandoorne s’impose au gré d’une meilleure stratégie
La première des deux courses sur le sinueux tracé monégasque a commencé par un imbroglio avant même le départ de la course. La procédure de départ s’est vue perturbée au moment du tour de chauffe. Deux pilotes positionnés en milieu de grille ont calé et par la même occasion – joie de Monaco oblige – bloqué les concurrents se trouvant derrière eux. La direction de course a alors décidé d’ajouter un autre tour de formation, extra formation lap. Pierre Gasly, initialement crédité d’une 12e place sur la grille a été le grand perdant de cette ample confusion. Il s’est élancé depuis les stands, perdant ses minces espoirs de réaliser une belle course. Après pas moins de quinze minutes de battement, l’ultime tour de chauffe a pris fin pour laisser place à la course.
Marciello, auteur du deuxième temps, partait aux côtés de l’Américain Alexander Rossi. Ce dernier n’a pu conserver le précieux sésame que lui conférait sa pole position. En effet, l’Italien a bénéficié de son choix de pneumatiques. Monté des pneus supers-tendres, il a trouvé plus de motricité pour virer en tête au premier virage, et ce, malgré la faible distance entre l’endroit depuis lequel les monoplaces s’élancent et le premier freinage. Derrière, l’ensemble du peloton s’est montré plutôt sage puisque aucun accrochage majeur n’a été à déplorer. Charles Pic, lui aussi en supers-tendres, a conservé sa troisième place devant le Belge et leader du championnat, Stoffel Vandoorne.
La piste étant encore à la fois sale et relativement froide en cette fin de semaine (vendredi), les pneus supers-tendres se sont donc dégradés relativement vite. Marciello a rejoint les stands dès la huitième boucle, à l’agonie avec ses gommes, tandis que Pic en a fait de même deux passages sur la ligne plus tard. Le Français, moins agressif en début de course a pu emmener son train de pneumatiques plus loin, ce qui lui a permis de gagner une position au détriment de Marciello. Dès lors, une bataille à distance s’est enclenchée entre Pic et Marciello, d’une part, et Rossi et Vandoorne, d’autre part.
L’écart oscillait, tantôt vingt-quatre, tantôt vingt-sept secondes entre ces deux duos de pilotes jusqu’au vingtième tour, boucle pendant laquelle la course s’est jouée. Mitch Evans et Nick Yelloly se sont percutés, le premier perdant au cours de cette empoignade son aileron. La virtual safety car a donc été déployée. Les deux leaders ont alors profité de cette aubaine pour opérer leur (unique) arrêt, obligatoire lors d’une course longue se déroulant sur le sec. Le duel dans les stands entre le Racing Engineering et ART Grand Prix a tourné à l’avantage de l’écurie française, permettant au Belge Stoffel Vandoorne de s’emparer de la tête de la course grâce à un arrêt plus prompt.
A la sortie des stands, l’Américain Alexander Rossi s’est fait piéger. Au moment de leur retour en piste conjoint, la virtual safety car a été retirée par la direction de course, chose dont ne s’est pas rendu compte immédiatement le pilote du Racing Engineering, et ce, malgré les drapeaux vert clignotants. Le pilote ART Grand Prix ne s’est alors pas fait prier pour s’échapper et se constituer par la même occasion un petit matelas d’avance.
Rossi, vexé de cette erreur d’inattention (ou de l’absence de communication de son team ?) a alors produit son effort pour se rapprocher du leader. Au vingt-cinquième tour, il est revenu dans les échappements de son prédécesseur, mais sans jamais être en mesure de porter l’estocade. Au fur et à mesure que la course avançait, Stoffel Vandoorne a – au bénéfice d’une meilleure gestion de ses pneumatiques – créé un écart avec Rossi (1,5’’), qui n’a pu l’empêcher de glaner sa troisième victoire de la saison. Il conforte ainsi un peu plus sa place de leader, et de favori pour le titre 2015 des GP2 Series.
Derrière les deux échappés, Arthur Pic s’est fait dépasser par l’Espagnol Sergio Canamasas lors du vingt-huitième tour. Ce dernier monte sur la troisième marche du podium. Le Français s’adjuge quant à lui la quatrième place. Julian Léal, qui a coupé la ligne en troisième position a été pénalisé de 10 secondes, ajoutées sur son temps final (son équipe l’a relâché dangereusement à la suite de son arrêt au stand). Il prend donc la sixième position, derrière le Russe Sergey Sirotkin.
A noter que Pierre Gasly et Norman Nato ont respectivement terminé la course aux quatorzièmes et dix-huitièmes places.
Résultats course 1
1. Stoffel Vandoorne ART Grand Prix 40 laps – 58m12.368
2. Alexander Rossi Racing Engineering +6.292
3. Sergio Canamasas MP Motorsport +16.726
4. Arthur Pic Campos Racing +17.813
5. Sergey Sirotkin Rapax +20.691
6. Julian Leal Carlin +25.164
7. Richie Stanaway Status Grand Prix +25.470
8. Raffaele Marciello Trident +26.803
9. Jordan King Racing Engineering +31.339
10. Nick Yelloly Hilmer Motorsport +42.915
11. Rene Binder Trident +43.837
12. Daniel De Jong MP Motorsport +45.528
13. Alex Lynn DAMS +46.824
14. Pierre Gasly DAMS +47.666
15. Robert Visoiu Rapax +49.290
16. Rio Haryanto Campos Racing +51.085
17. Nathanaël Berthon Racing Engineering +52.135
18. Norman Nato Arden International +62.735
19. Marlon Stockinger Status Grand Prix +67.600
20. Johnny Cecotto Hilmer Motorsport +67.999
21. André Negrao Arden International +1 lap
22. Zoel Amberg Lazarus +1 lap
23. Mitch Evans RUSSIAN TIME DNF
24. Artem Markelov RUSSIAN TIME DNF
25. Marco Sorensen Carlin DNF
26. Nobuharu Matsushita ART Grand Prix DNF
Course 2 : Richie Stanaway lève les bras pour la première fois
Si l’on résumait la course 2 au seul départ, on ne serait pas loin de l’unique action qui s’est déroulée au cours de ce sprint…
Richie Stanaway s’est emparé de la première place au nez et à la barbe de l’Italien Raffaele Marciello dès l’extinction des feux. Lui qui était parti en boulet de canon au cours de la course longue, s’est manqué. Le premier tour a vu l’intervention de la voiture de sécurité après un contact entre le Français Norman Nato et Rio Haryanto à l’épingle du Grand Hôtel. Le premier a été pénalisé de dix secondes sur son temps final tandis que le second a abandonné.
Après le restart, le jeune Néo-Zélandais s’est envolé. L’Italien Marciello n’a pu rester au contact du leader. Il n’a jamais été en position de tenter une attaque. Lui-même disposant d’un écart suffisant, il n’a pas été inquiété et a donc signé une deuxième place aisément. Sirotkin, quant à lui, grimpe sur la dernière marche du podium.
Cette course dans les rues de Monaco a été d’un ennui rarissime, qui plus est dans cette catégorie d’ordinaire plaisante à suivre du fait de son animation perpétuelle. Mis à part un accrochage entre Johnny Cecotto Jr et Zoël Amberg dans la montée vers le Casino, et un autre plus spectaculaire qui a impliqué Jordan King et Pierre Gasly au freinage de la nouvelle chicane, il ne s’est rien passé ou presque.
Les monoplaces des différents pilotes de ce championnat tournaient en enfilade autour du circuit monégasque. L’impression d’une parade à haute vitesse entre les rails. A souligner, la course (encore) réussie de l’Espagnol Sergio Canamasas qui a gagné une place dès le départ, et réalisé un beau dépassement sur Julián Leal à Sainte Dévote pour s’emparer de la quatrième place. Ce dernier termine cinquième devant le Français Arthur Pic.
Plus loin dans le peloton, nous retrouvons les agitateurs de la première course. Alexander Rossi et Stoffel Vandoorne se sont adonnés à de nouvelles empoignades, cette fois-ci à l’avantage de l’Américain. Il termine septième devant le Belge qui a perdu une place au départ au profit de Rossi, mais a tout de même pris des points importants en signant le meilleur tour en course.
A noter la dixième place de Pierre Gasly, la quinzième de Nathanaël Berthon, ou encore la vingtième de Norman Nato.
Mitch Evans n’a pu participer à la course, la faute à l’arrêt de sa monoplace durant le tour de mise en grille.
Résultats course 2
- Richie Stanaway Status Grand Prix 42m45.918s
- Raffaele Marciello Trident +2.038
- Sergey Sirotkin Rapax +3.207
- Sergio Canamasas MP Motorsport +5.698
- Julian Leal Carlin +13.479
- Arthur Pic Campos Racing +20.637
- Alexander Rossi Racing Engineering +22.119
- Stoffel Vandoorne ART Grand Prix +23.103
- Nick Yelloly Hilmer Motorsport +33.361
- Pierre Gasly DAMS +45.367
- Alex Lynn DAMS +46.007
- Daniel de Jong MP Motorsport +47.018
- Robert Visoiu Rapax +47.331
- Artem Markelov RUSSIAN TIME +47.697
- Nathanael Berthon Lazarus +50.015
- Rene Binder Trident +58.315
- Andre Negrao Arden International +58.464
- Marlon Stockinger Status Grand Prix +59.823
- Nobuharu Matsushita ART Grand Prix +60.570
- Marco Sorensen Carlin +68.579
- Norman Nato Arden International +70.989
- Jordan King Racing Engineering DNF
- Mitchell Evans RUSSIAN TIME DNS
- Rio Haryanto Campos Racing DNF
- Johnny Cecotto Jr. Hilmer Motorsport DNF
- Zoel Amberg Lazarus DNF
A l’issue de la seconde course, Stoffel Vandoorne conforte son avance. Il dispose de 114 points, soit 44 unités de plus qu’Alexander Rossi. Haryanto, troisième avec 49 points, ne semble déjà plus dans la course pour le championnat, dans lequel Stoffel Vandoorne caracole en tête, durablement ?
En dehors des courses elles-mêmes, Pirelli a donné à voir au public quelques tours de démonstration de son pneu taille basse sur jantes de 18 pouces avec Martin Brundle au volant d’une monoplace de GP2. Ce pneu d’un nouveau genre, qui rappelle le test réalisé par Lotus l’année dernière avec des roues du même type, n’est pas encore au programme sur le court terme. Cependant, nous voyons mal comment les monoplaces n’y viendraient pas, le format actuel étant de plus en plus éloigné de la réalité du marché.
Source et crédit photographique : GP2 series