Démantèlement de Caterham, épisode 2. Après l’écurie de F1, c’est au tour de la structure de GP2 d’être revendue. Une manoeuvre logique : sans présence en F1, les « verts » n’ont plus d’intérêts à maintenir une filière.
Dans le Caterham Group, il y avait d’un côté la F1 (avec le GP2 et la Caterham Academy) et de l’autre, les voitures de sport. Sur le très long terme, il pouvait y avoir des synergies. Mais en attendant, difficile de voir des points communs entre les 2 entités. Surtout, l’écurie de F1 était un gouffre financier. Tony Fernandes, le PDG, a préféré la revendre. La « Caterham Academy » fit long feu : Alexander Rossi, Weiron Tan, Seb Morris et cie. furent priés d’aller voir ailleurs.
Quid de Caterham Racing (GP2) ? C’était une excroissance de la F1. Elle remonte même à l’époque « Team Lotus » de Caterham. Fin 2010, Fernandes se brouillait avec Proton/Lotus. Comme il ne faisait plus parti de la filière du constructeur, il pouvait créer sa propre structure. Ce fut donc « Air Asia Racing » (du nom de la compagnie aérienne de Fernandes.) Avec le rachat de Caterham, à l’été 2011, elle devint « Caterham Racing ». Elle a logiquement accueilli des pilotes issus de la pouponnière du team, comme Giedo van der Garde ou Alexander Rossi. Sans oublier Ma Qing Hua, éphémère pensionnaire des « verts ». A la revente de l’écurie de F1, Rossi parti immédiatement. Tom Dillmann, puis Pierre Gasly le remplacèrent. En théorie, Fernandes était toujours actionnaire de Caterham F1. Mais il y avait désormais une coupure entre F1 et GP2. La récente affaire de saisie montra au grand jour que les ponts sont coupés. Caterham F1 garde ce nom uniquement parce que la FIA interdit tout changement de patronyme en cours de saison. Caterham Racing allait le prochain actif vendu. Le budget et l’envie n’y sont plus. Même si Fernandes a évoqué un projet d’extension en GP3.
L’acheteur est donc Status GP. Il faut s’attendre à un changement de nom à l’hiver. Rappelons qu’à l’instar de la F1, il y a un numerus clausus ; le seul moyen d’arriver est de racheter une écurie existante (quitte à n’en garder que la licence…)
Status GP est né en 2005, de la volonté des Irlandais Mark Gallagher (anciens de Jordan F1) et David Kennedy (brièvement vu en F1 et surtout au Mans, chez Mazda.) Le 3e homme fut Teddy Yip Jr, benjamin des nombreux enfants de Teddy Yip (fondateur de Theodore F1 et inamovible organisateur du Grand Prix de Macao.) Status GP a d’abord porté les couleurs de l’Irlande en A1 GP, décrochant le titre en 2008-2009 avec Adam Carroll.
A la mort de l’A1 GP, Status GP s’engagea dans le GP3 naissant. Vice-champion en 2010 (avec Robert Wickens), l’écurie est depuis rentrée dans le rang. Même si, cette saison, elle a décroché plusieurs podiums avec Richie Stanaway. Par le passé, Status GP a tenté de se diversifier : d’abord en s’associant avec iSport, en GP2 (écurie qui fit faillite peu après), puis avec HVM et Lola, en LMP2 (depuis les 24 heures du Mans, leur Lola B12/80 prend la poussière…) Espérons donc que cette fois, en rachetant Caterham, elle puisse croitre durablement.
Crédits photos : Caterham Racing (photos 1 et 2) et GP3 (photo 3)