La Châtre
Pour les amateurs de littérature, La Châtre, c’est le pays où George Sand batifolait avec Fréderic Chopin. La capitale autoproclamée du romantisme du XIXe siècle. Mais dans le sport mécanique, La Châtre, c’est avant tout un circuit. Depuis 1956, ce tourniquet a connu plusieurs vies. Il y a eu le temps des courses nationales (en empruntant la départementale voisine.) A partir de 1977, il y a eu le volant « Avia-La Châtre » qui a vu défiler Eric van de Poele, Jean-Denis Deletraz ou Laurent Aiello. Puis il y a eu l’école Privilège Formula et ses stages de F3 pour cadres sup’. En 1997, l’école est devenue Euroformula (aucun lien avec l’EuroFormula Open) et les Formule Renault ont remplacé les Martini/Volkswagen de F3.
Le circuit connaît une nouvelle jeunesse, avec des bâtiments en dur. De plus, le « volant » a été ressuscité. Le vainqueur reçoit une bourse de 60 000€ (jusqu’à récemment, elle était de 50 000€.) L’initiative est d’autant plus louable qu’à l’origine, il n’y avait aucun sponsor (Ralftech, un fabricant de montre, est depuis arrivé.) Le palmarès du volant est plutôt flateur : Paul-Loup Chatin (actuel pilote Alpine LM P2) en 2010, Simon Gachet (aujourd’hui en FR ALPS) en 2011, Enzo Guibbert (pilote GT) en 2012 et Antoine Hubert (aujourd’hui en Eurocup FR 2.0.)
Afin de se faire connaître, l’école nous a proposé de vivre une journée de finaliste, avec briefing, exercices et tours de piste (non-chronométrés.) Qui dit volant, dit jury. Nos jurés d’un jour sont les pilotes Alpine de LM P2 : Paul-Loup Chatin (qui est donc un ancien vainqueur), Oli Webb, Nelson Panciaticci (ancien stagiaire de La Châtre.)
Le Car
En 2011, Euroformula avait déjà invité Le Blog Auto, pour un « volant fictif ». Ce qui a changé depuis, c’est que l’école s’est doté de nouvelles monoplaces. Des FR 2.0 normes 2014, flambant neuves, encore brut de carbone. Ce sont les voitures utilisées en Formule Renault (hors Protyre et Asia Formula Renault, qui les utiliseront en 2015.)
Pour ceux qui auraient des doutes sur leur jeunesse, un coup d’œil sur la plaque-châssis dissipe tout doute éventuel :
Briefing
Comme toute leçon de pilotage, il y a d’abord une partie théorique. La Châtre est un circuit vallonné, bosselé et sinueux. Et il est bordé de pneus et de rails. Les 192ch (pour 490kg) d’une FR 2.0 demandent une certaine maîtrise. Elles n’ont rien à voir avec une voiture de route, y compris une sportive. Il faut donc un minimum d’explications préalables, même si c’est un « faux volant ». Sans quoi, une Tatuus risque de finir dans le rail…
Il faut aborder pêle-mêle les trajectoires, le fonctionnement de la voiture, des règles basiques de physique (notamment le transfert de charge.)
Welcome to the jungle
Une heure plus tard, on redescend. Place à la pratique. On peut enfin s’installer dans les Formule Renault. Claustrophobes et douillets s’abstenir ! Une monoplace, c’est une boite à ciseaux. Il faut se mettre debout, puis se laisser glisser dedans. Pas de siège, juste un dossier. Il n’y a pas le moindre rembourrage. Par rapport à l’ancienne Tatuus, on est cerné de carbone. On est assis, jambes quasi-tendues. Tout au fond, les 3 pédales. Notez que l’on a les pieds plus hauts que les fesses. Puis il faut clipser le volant sur la colonne de direction. Impossible d’entrer ou de sortir volant en place. Enfin, il faut s’arnacher. En course, les pilotes s’installent au panneau « 20 secondes » « . Pour les novices, comptez plutôt 2 ou 3 minutes.
Ah, l’Indre, son calme, son cadre bucolique, ses parcours romantiques, sa George Sand… Puis les 4 Tatuus se réveillent quasi-simultanément. Le quatuor de 2,0l F4R FRS de Clio RS, quasiment en échappement libre, déchirent le ciel. On passe sans transition de la symphonie pastorale à un riff de Slash !
Une pichenette sur le bouton jaune (qui sert à « déneutraliser » la boîte), un coup sur la palette « + » et nous voilà en 1. Le moniteur fait signe d’y aller. Maintenant, il n’y a plus qu’à…
Crédit photos : Joest Jonathan Ouaknine/Le Blog Auto
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