Championnat allemand de F3 (2003-2014)

C’est le paradoxe de la F3 : le championnat européen déborde, avec 50 concurrents, alors que les éditions allemandes et britanniques baissent le rideau.

Le championnat allemand de F3 a connu une existence particulièrement chaotique. Dans les années 50, il y eu un championnat de RFA et une championnat de RDA. Au début des années 70, un championnat moderne se mit en place. Mais la FIA refusa de le reconnaitre jusqu’en 1974. Bernd Schneider (champion 1987), fut le 1er lauréat à accéder à la F1. A partir de là, on s’y intéressa davantage (jusqu’ici, seules les compétitions britanniques, italiennes et françaises avaient droit de citer.) Puis il y a eu les golden boys Michael Schumacher, Karl Wendliger et Heinz-Harald Frentzen. Cette fois, les espoirs venues de toute l’Europe s’y précipitèrent, ce qui entraina la chute du championnat italien.

En 2003, nouveau tournant. Le championnat allemand et son homologue français fusionnent dans l’Euro F3… Mais le pays se garda un championnat « B ». Soutenu par Recaro, puis ATS, il a servi d’antichambre pour l’Europe. Il a accueilli les pilotes trop « verts », trop vieux, trop lents ou trop pauvres pour l’échelon supérieur. Une F3 « d’en-bas ». Certains rêvaient d’une grande carrière (en monoplace ou en DTM) et d’autres étaient juste là pour se faire plaisir.

Hélas, les budgets se raréfièrent. Les pilotes préféraient finir 20e du championnat européen, que 4e de la F3 ATS. Les tentatives pour récupérer les cendres des championnats italiens et britanniques ne donnèrent rien. De plus, les moyens de Motopark étaient disproportionnés (à l’instar de ceux de Carlin en British F3.) Les « noir et or » monopolisèrent les podiums sur les saisons 2012, 2013 et 2014. De quoi dégouter rivaux ou éventuels participants.

Motopark avait annoncé son départ en Europe, pour 2015. Neuhauser voulait prendre sa place, mais son poulain Mikkel Jensen semble s’être recasé ailleurs. Le destin de la F3 ATS était scellé. Markus Pommer restera donc le dernier champion allemand de F3.

La FIA n’a pas bougé le petit doigt pour la F3 ATS. Au contraire, elle lui a signifiée qu’elle n’avait plus le droit d’utiliser le terme « F3 ». De plus, le championnat n’est pas pris en compte pour le calcul des points nécessaires à une super-licence. De quoi lui savonner la planche.

L’Euroformula Open (ex-Euro F3 Open) est le dernier championnat « B ». Là aussi, les principales écuries (Campos, West-Tec…) regardent ailleurs. Et pour l’instant, il n’a qu’un seul inscrit. Pourra-t-il passer l’hiver ?

Crédits photos : ATS Formel 3, sauf photo 5 (EuroFormula Open.)

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