Arrête, Alex, tu te fais du mal

A Miami-Homestead, l’IRL a voulu frapper un grand coup: alors que le Champ Car plafonne à une quinzaine de voitures, il y avait 20 Dallara/Honda sur la grille de départ. Pour arriver à cela, il y a eu deux « extras »: le privé Marty Roth et Alex Barron, qui tente un enième come-back, avec la nouvelle structure Beck Motorsport (aucun des deux ne sera à Saint-Petersburg ce week-end.)

Retour sur le parcours d’un pilote qui n’arrive pas à décrocher.

Le sport auto est comme une drogue: difficile de dire adieu au rush d’adrénaline du départ, à la médiatisation, aux généreux salaires… De plus, c’est bien connu, les pilotes sont de grands égocentriques et lorsqu’ils collectionnent les podiums, ils ne savent pas s’arrêter à temps, car ils sont persuadés qu’ils vont encore garnir leur palmarès. Souvenez-vous de Mansell, tentant de caser ses poignées d’amour dans l’habitacle d’une McLaren en 1995 (puis d’une Jordan en 1996) ou des fins de carrière F1 de Frentzen (4 écuries en 3 ans!) et d’Alesi (alias « je suis en contact avec un top team pour l’an prochain ».)

La carrière d’Alex Barron a commencé sur les chapeaux de roues. Champion de Formule Atlantic (alors soutenue par Toyota) en 1997, il est placé par le constructeur chez Eagle (écurie officielle Toyota) l’année suivante. Mais la mythique écurie de Dan Gurney n’est plus que l’ombre d’elle-même et le passage de châssis « maison » à des Reynard n’a pas pour autant arranger les choses.

Pilote néanmoins respecté, il est recruté fin 1999 par Penske (une autre écurie prestigieuse à la dérive) pour effectuer des comparatifs, en course, entre les châssis Reynard, Lola et Penske!

En 2002, il quitte le Champ Car pour l’IRL. 4e (et meilleur Rookie)pour ses premières 500 miles d’Indianapolis. Puis il s’impose peu après à Nashville, récidivant l’année suivante dans le Michigan.

Fin 2003, il signe chez Cheever. Il remporte deux autres podiums. Hélas, fin 2005, Red Bull, principal sponsor, lache Cheever, qui doit renvoyer ses pilotes (Eddie Cheever pilotera lui-même sa voiture en 2006, en plusieurs occasions, avant de passer en Grand-Am.)

A la recherche d’un second souffle, Barron, 36 ans, retourne en Formule Atlantic, chez Polestar, l’écurie qui l’a vu triompher. Il s’y fait ridiculiser, notamment par des jeunes ayant la moitié de son age comme Graham Rahal ou Richard Philippe.

Et donc aujourd’hui, revenu en IRL, il a monté un mini-programme dans une équipe ébutante. Qualifié 18e à Miami, il a fini 19e. A 37 ans, sa vitesse de pointe s’est émoussée et il ne fait clairement plus parti des « stars ».

Alors, Alex, si tu m’entends, prend ta retraite, afin que l’on arrête de te voir jouer les chicanes mobiles ou les SVF (Sans Volant Fixe) du paddock et que l’on se rappelle plutôt tes belles années.

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