Après Lakshmi Mittal en début de semaine, voici venu le temps de Michelin.
Le président du constructeur de pneumatiques, Michel Rollier, sera reçu en effet mardi prochain à l’Elysée par Nicolas Sarkozy. Le but de leur rencontre sera de traiter du plan social mis en place à l’usine Kléber de Toul (Meurthe-et-Moselle), dont la fermeture est programmée en 2009, a indiqué la députée Nadine Morano, à l’initiative de cette entrevue.
« A la demande de Nadine Morano », le président Sarkozy recevra M. Rollier à l’Elysée « le 5 février à 18 heures » pour « évoquer la situation de l’usine Kléber de Toul et de ses salariés », selon un communiqué de la députée adressée aux agences de presse.
Une délégation de représentants syndicaux sera reçue le jeudi 7 février à 18 heures, d’après ce texte.
Michelin a annoncé début octobre un plan de restructuration qui prévoit la fermeture en 2009 de son usine de Toul, dans l’Est de la France, laquelle emploie 826 personnes. L’arrêt d’une ligne de production en Espagne fait également partie des mesures.
Un plan social d’un coût de 130 millions d’euros est mis en place parallèlement pour les salariés du site.
Cette usine «fabrique des pneus tourisme milieu de gamme, très fortement concurrencés par des pneus importés de pays à faibles coûts de production qui ont massivement investi ce créneau depuis cinq ans» et «le marché est en surcapacité pour les catégories de pneus fabriqués à Toul», justifie Michelin. «Malgré d’importants efforts d’investissement et la rationalisation des procédés industriels, l’usine a un coût de production plus de 50% supérieur à celui de ses concurrents et n’est plus compétitive», poursuit le groupe.
Michelin assure que «deux postes, dans l’une des seize usines en France seront systématiquement proposés» à chaque salarié. Pour les employés «qui souhaiteraient rester dans la région», le fabricant de pneus, promet d’apporter «toute l’aide nécessaire pour qu’ils puissent trouver le plus rapidement possible un autre travail ou réaliser un projet professionnel».
La ministre de l’Economie et de l’Emploi, Christine Lagarde a indiqué pour sa part que la décision de fermeture de l’usine Michelin de Toul avait du être prise « pour des raisons tenant au site, à son exiguïté et aux coûts de production supérieurs de 50%« . « Tout le monde s’était engagé dans cette affaire: les salariés, l’employeur en investissant plus de 45 millions d’euros au cours des cinq dernières années » a ainsi déclaré Mme Lagarde lors de la séance des questions à l’Assemblée nationale, en réponse à une question de la députée de Meurthe-et-Moselle, Nadine Morano (UMP).
Mme Lagarde avait alors indiqué que le gouvernement allait maintenant « examiner quels sont les engagements de la société Michelin« . La société « s’est engagée d’une part aux reclassements de l’intégralité du personnel d’ici la fermeture, c’est-à-dire 2009 (et) d’autre part, à revitaliser le site de Toul » avait poursuivi la ministre.
« Les services de l’Etat seront extrêmement attentifs » au respect de ces engagements et « tous les acteurs seront mobilisés. J’y veillerai personnellement » a-t-elle assuré. « Il va de soi que la procédure doit être observée de la manière la plus rigoureuse, dans la transparence, et dans une information totale des salariés, de leurs représentants, des collectivités locales et des représentants politiques qui eux aussi se sont engagés très vivement pour la défense de ce dossier » avait conclu Mme Lagarde.
Sources : AFP, Usine Nouvelle
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