Essai Michelin Pilot Super Sport

Au programme, des tests comparatifs entre le Pilot Super Sport et quelques concurrents de renom sur des Porsche 997 Carrera 2, des tests sur piste mouillée en Audi TT Quattro et un final ‘figure libre’ avec des Porsche 911, 911 Turbo, Lamborghini Gallardo, Audi R8 ou bien en passager à côté d’ un pilote Michelin à bord du prototype Koenigsegg Agera (valeur €2M), de la Gumpert Appolo, Ferrari 458 Italia,  Mercedes SL65 AMG de 1015ch pour ne citer que les principales, le tout sur une piste à 35°C.

Porsche, Ferrari… le Michelin Pilot Super Sport à Dubaï

Le but n’est bien évidemment pas de s’amuser à bord de ce qui se fait de mieux en termes d’automobile mais il faut reconnaitre le choix judicieux pour ce qui est de tester un pneu haute performance. Ce pneu est en quelque sorte le résultat de l’implication de Michelin en sport automobile et plus particulièrement en endurance ou performance et longévité vont de pair. Ce produit a été développé en étroite collaboration avec de prestigieux constructeurs tels que Ferrari, BMW et Porsche et sur divers circuits à travers le monde. Son prédécesseur le Pilot Sport PS2 équipait déjà  des véhicules de prestige et tout porte à croire que le Pilot Super Sport en fera de même,  avec déjà les Ferrari 458 Italia et 599 GTO signées et la Porsche Turbo S et Koenigsegg Agera dans son collimateur.

Spécificités du  Pilot Super Sport

Tout d’abord la présence d’une couche de Twaron. Le Twaron est un para-aramide que l’on retrouve sur certains gilets pare-balles, une fibre assez similaire au Kévlar pour ce qui est des performances et qui est à poids égal 5 fois plus résistante que l’acier.

Cette ceinture de Twaron enveloppe le pneu sous la gomme et lui procure une meilleure stabilité à grande vitesse, une tension variable au centre de la bande de roulement et un meilleur contrôle de la force centrifuge.

Ensuite le variable contact patch 2.0. Il s’agit ici de développement logiciel et de simulation numérique permettant  de distribuer de façon plus homogène l’échauffement du pneumatique sur la largeur de la bande de roulement.

Lors de virages à grande vitesse, le pneu est en appui sur la bande extérieure qui de-facto monte en température. De nombreux tests de simulation ont permis au Pilot Super Sport de mieux répartir cet échauffement sur l’ensemble de la bande de roulement.

Finalement, le pneu à l’instar de son prédécesseur est toujours formé de deux types de gommes (pluie et sec) mais dans des proportions différentes, la gomme pour temps sec étant reléguée à la bande extérieure faite d’un élastomère inédit, renforcé en noir de carbone directement issu des 24h du Mans, qui seule sera vraiment sollicitée en cas de passage en courbe à grande vitesse. Le reste du pneu est équipé d’une gomme pour la pluie pour assurer un maximum de grip sur route mouillée et de sécurité.

Les premiers tours de piste se font donc à bord d’une Porsche Carrera S équipée de Pilot Super Sport 235/35 ZR 19 Y à l’avant et  295/30 ZR 19 Y à l’arrière. Peu de temps pour se mettre en condition puisque le run est de 3 tours mais la première sensation est nette, le pneu permet des freinages tardifs sans jamais perdre le train avant, le grip est bon en entrée de courbe et le survirage classique Porsche (ESP off) se maitrise sans trop de problemes.

Michelin nous a fournit, à voiture égale, deux concurrents pour la comparaison, les Bridgestone Potenza S001 et les  Dunlop SP Sport Maxx. Première constatation au freinage, le Bridgestone force à freiner plus tôt,  et est moins précis en courbe avec une légère tendance à se coucher et à dériver du train avant. Le passage en courbe est clairement moins incisif et la remise des gaz doit se faire d’un pied plus léger pour conserver le cap. Même constatation pour le Dunlop qui rajoute une désagréable sensation de vibration. Ces tests, rappelons le, s’effectuent sur circuit à grande vitesse et soumettent les pneus à de fortes pressions qu’il serait difficile de recréer sur route ouverte.

Plus proche de la réalité et de la conduite de monsieur tout le monde, nous enchainons des tests sur un anneau mouillé à bord d’une Audi TT Quattro DSG, le Michelin se retrouve face au Continental Sport Contact 5P. Le but est de tourner en rond à vitesse régulière tout en augmentant la cadence jusqu’au point de décrochage et la perte d’adhérence. Là encore, le Michelin montre sa supériorité en décrochant le dernier. Le même test est alors effectué en conduite saccadée, en essayant de faire décrocher le train arrière à coup d’accélération soudaines et de coups de volant intempestifs. Même résultat encore, le Pilot Super Sport semble décidément indétrônable.

Nous attaquons finalement les tests de freinage sur piste sèche et piste mouillée à bord d’une BMW M3 Coupé SMG équipée d’appareils de mesure. La précision de ces test est un peu plus contestable dans la mesure ou elle dépend de la régularité du conducteur entre deux freinages. Un dixième de seconde plus tôt ou plus tard et les résultats s’en trouvent affectés. Le Michelin s’avèra plus efficace sur le sec mais à peine plus que le Continental sur piste mouillée.

La grande qualité de ce pneu se révèle donc dans les conditions extrêmes, soit sous la pluie ou clairement en mode pilotage sur circuit ou il est à la fois plus précis, plus rapide et de facto plus rassurant; sans aucun doute des qualités en adéquation avec le type de conducteur et de véhicule qu’il ne tardera pas à séduire.

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