Angelo et Albert Bucciali, né à Arras en 1887 et 1889 se passionnent pour la chose mécanique. Après la 1ère guerre mondiale, ils ouvrent une officine dans le berceau de l’automobile, à Courbevoie. Pilote de chasse émérite, Albert va pouvoir donner libre court à sa passion pour les automobiles. Si latelier ne fera jamais preuve dune grande productivité, cest avant tout parce que la compétition occupe une place importante. Seules quelques « Buc » seront vendues.
Poussée par leuphorie qui semble gagner le monde dans la deuxième moitié des années 20, lorientation de lentreprise change. A Molsheim on travaille sur la Royale type 41, a Courbevoie la première Bucciali TAV voit le jour
Traction avant bien sur, calandre flamboyante, châssis surbaissé, jantes immenses de 1 mètre de diamètre, sommet des ailes au-dessus du capot, vitrage réduit, phares énormes blottis au plus bas, les TAV sont impressionnantes. 8, 12, voire 16 cylindres ne sont pas de trop pour propulser ces plantureuses automobiles, dont lempattement peut atteindre 3m50 !
Seul un seul des six châssis fabriqués sera effectivement vendu, un TAV 8-32, motorisé par un 12 cylindres Voisin et carrossé en berline « flèche dor » par Saoutchik.
La situation économique du début des années 30 balaye toutes perspectives pour Bucciali, comme pour tant dautres. Si ces fauves au regard impressionnant semblent annoncer une (improbable ?) Maybach CLS, ils restent le fruit dune aventure humaine, certes mégalomane, mais sans soucis du retour sur investissement. Une démesure qui impressionne et fascine autant que l’improbable rencontre d’une Bucciali avec un cyclecar de 375kg dans un environnement routier encore marqué par le règne animal
La marque a fait lobjet dun très bel ouvrage paru voici deux ans